Sylvain Vanstechelman: témoignage #45

#45 Sylvain Vanstechelman

Sylvain Vanstechelman, témoignage: une sexualité qui prend soin :

Bienvenue dans cet épisode spécial d’Entr’Nous, où nous plongeons au cœur de l’exploration intime et du plaisir sexuel. Dans cette discussion captivante, Olivier Mageren, votre hôte bienveillant, invite Sylvain Vanstechelman, un guide passionné de l’introspection sexuelle, à partager sa vision unique de la sexualité.

Laissez un message vocal à Sylvain Vanstechelman ou à Olivier en suivant ce lien vers la plateforme Vodio (c’est gratuit). N’oubliez pas de mentionner si vous nous autorisez à utiliser votre message et votre voix dans un prochain épisode pour vous répondre.

Ce rendez-vous intime nous transporte au-delà des tabous et des clichés habituels, pour nous offrir une expérience d’introspection podcastique profonde et poétique. Sylvain Vanstechelman, avec sa générosité contagieuse, nous rappelle l’importance d’oser, d’expérimenter et de braver nos peurs pour vivre pleinement notre sexualité.

Au fil de la conversation, Sylvain Vanstechelman nous guide vers une compréhension plus profonde de nous-mêmes en tant qu’êtres sexuels.

Il nous encourage à embrasser nos désirs uniques, à explorer nos propres stimuli et à créer un environnement favorable à notre épanouissement sexuel, peu importe notre genre.

Sylvain Vanstechelman souligne également l’importance de la confiance en soi et de la création intentionnelle de notre expérience sexuelle. Il nous rappelle que nous avons le pouvoir de façonner notre réalité en programmant nos pensées, nos mots et nos relations, nous invitant ainsi à construire un environnement qui nous permettra d’évoluer et de nous épanouir pleinement.

Ce podcast est bien plus qu’une simple conversation sur la sexualité: c’est un appel à l’authenticité, à l’exploration de nos propres limites et à la reconnaissance des autres comme des catalyseurs de notre propre réalisation.

Sylvain Vanstechelman exprime sa gratitude envers toutes les personnes qui ont croisé son chemin, qu’elles aient été sources de plaisir, de souffrance ou d’apprentissage.

Laissez-vous emporter par cette rencontre envoûtante entre Olivier et Sylvain Vanstechelman, où la parole libératrice et la réflexion profonde se mêlent pour vous inspirer à vivre une sexualité épanouissante et authentique.

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Séquençage du podcast :

  • [00:00:20] Introduction du podcast “Entr’Nous” sur la sexualité
  • [00:00:50] Présentation de Sylvain Vanstechelman et des intervenants
  • [00:01:28] Définitions de la sexualité
  • [00:02:54] Les intentions de Sylvain Vanstechelman en enregistrant ce podcast?
  • [00:05:21] Sylvain Vanstechelman: d’où viens-tu, où en es-tu à l’heure actuelle et où vas-tu dans ta sexualité?
  • [00:10:38] Question de Céline: serait-il important que l’apprentissage à l’école soit plus orienté vers la communication et le relationnel ?
  • [00:12:40] Les jeunes sont-ils tout à fait disponibles intellectuellement et mentalement parlant pour recevoir ce genre d’informations là ?
  • [00:13:34] Le plaisir: comment vibre ce désir et quels mots y met Sylvain Vanstechelman?
  • [00:20:03] Sylvain Vanstechelman : diversité de plaisir
  • [00:31:25] Quelle pépite Sylvain Vanstechelman souhaite offrir aux auditeurs?
  • [00:33:30] Une gratitude de Sylvain Vanstechelman
  • [00:34:31] Sylvain Vanstechelman : Appel à soutenir le podcast “Love Health Center” et à partager
  • [00:34:39] Clôture du podcast et annonce de la capsule bonus à venir avec Sylvain Vanstechelman

Transcription du podcast avec Sylvain Vanstechelman :

Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage. Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association, le lien pour faire un don :https://donate.kbs-frb.be/actions/FF-LoveHealthCenter

Jingle: [00:00:00] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), (Katalin) »

Olivier Mageren: [00:00:20] Bienvenue dans le podcast Entre nous, Le podcast du “Love Health Center”, un centre européen situé à Bruxelles, dédié à la sexualité et au bien-être. Aujourd’hui, j’ai la chance d’inviter Sylvain au micro. Bonjour Sylvain.

Sylvain Vanstechelman: [00:00:32] Bonjour! Merci.

Olivier Mageren: [00:00:34] Ce podcast sera une interview d’un homme, enfin, ça fait longtemps que j’en rêvais. On a interviewé plusieurs femmes sur leur parcours personnel et cette fois ci, Sylvain nous fait le cadeau de témoigner. Au micro également, nous avons deux étudiants, aujourd’hui, Céline

Céline: [00:00:48] Bonjour. 

Olivier Mageren: [00:00:49] Et Aubin.

Aubin: [00:00:49] Bonjour Olivier

Olivier Mageren: [00:00:50] Si vous voulez vous présenter brièvement chacun à tour de rôle.

Céline: [00:00:52] Moi je suis sur la fin de mes études en sexo. Je termine mon stage aujourd’hui, normalement en beauté, et je passerais mes examens de fin d’année. Donc voilà, c’est tout du bon, c’est un beau mois pour moi.

Aubin: [00:01:03] Moi je suis actuellement étudiant en France, à Caen, je suis étudiant en LEA donc langues étrangères appliquées. Mais je vais me réorienter en psychologie pour ainsi faire sexologue, et j’ai réussi à trouver un super stage chez Monsieur Olivier.

Sylvain Vanstechelman: [00:01:15] Et donc moi c’est Sylvain, j’ai étudié Bio ingénieur, j’ai 28 ans. Je fais un peu de danse, de l’acro-yoga, je m’intéresse un peu à la spiritualité et aux médecines alternatives, un peu tout, tout ce qui fait du bien.

Olivier Mageren: [00:01:28] Merci à tous les trois d’être présents, c’est un moment que j’adore, partager l’enregistrement des podcasts, tous ensemble, avec Michel. Comme vous le savez en fait, les podcasts ont une vocation de pouvoir aider tout un chacun sur son parcours. Donc c’est un échange à la fois authentique, vulnérable et généreux pour offrir autant que possible peut-être des pistes de réflexion, de l’inspiration, des éléments pragmatiques pour permettre à chacun d’évoluer vers son bien-être physique, relationnel et sexuel. Et je commence toujours le podcast avec la question comment définirais-tu la sexualité?

Sylvain Vanstechelman: [00:01:57] Alors je dirais: ben dans sexualité c’est vrai qu’on entend le mot sexe, mais je ne trouve pas que c’est forcément ce qui la définit le plus, à mon sens. Dans la sexualité conventionnelle, on entend en sexe, on entend en pénétration, des choses comme ça. Mais pour moi en fait, c’est effectivement une manière de se pénétrer l’un l’autre, mais qui n’est pas forcément qu’avec le corps en fait, c’est une manière de s’ouvrir à l’autre en fait. C’est cette idée de pénétration et d’ouverture effectivement dans la sexualité, mais qui peut vraiment se faire par les émotions, par je vais dire des choses un peu plus subtiles comme ça, c’est vraiment une manière de fusionner un peu l’un et l’autre, donc voilà. Pour moi c’est ça la sexualité avant tout, c’est une manière de se montrer ouvert et réceptif à l’autre et du coup en fait ça s’enlève d’un côté physique, je veux dire effectivement si on prend un corps masculin, un corps féminin, on a cette idée de “c’est le corps masculin qui pénètre le corps féminin”. Mais dans cette idée plus large, on peut tout à fait bien inverser les rôles en fait, il y a plus vraiment cette notion de corporalité, mais plus une notion d’intention.

Olivier Mageren: [00:02:54] Merci. Et justement en fait, ma deuxième question est quel est ton intention en enregistrant ce podcast? Et tu amènes le sujet…

Sylvain Vanstechelman: [00:03:00] Ben je dirais que mon intention c’est de partager de manière aussi ouverte, avec vous, ma vision: du plaisir, de la sexualité, de l’amour, avec autant d’ouverture que j’essaie de l’avoir quand je suis en relation intime avec quelqu’un. Mais voilà peut-être d’amener des horizons curieux, des découvertes, je ne sais pas. Vraiment partager avec vous mon esprit curieux et un peu aventurier.

Olivier Mageren: [00:03:23] Je pose aussi la question, si vous voulez y répondre chacun, qu’est-ce que la sexualité est votre intention?

Céline: [00:03:27] La sexualité, c’est un vaste sujet. Je dirais qu’aujourd’hui je la considère comme un moyen d’expression. Ça rejoint certainement ce que Sylvain vient de dire. Mais oui, un moyen d’expression parmi beaucoup d’autres en fait pour communiquer avec quelqu’un, voilà. Après, évidemment ça permet une communication plus intime, plus intense, où plus… Peu importe le mot qu’on y met mais pour moi effectivement c’est juste un média de communication et du coup ça désacralise un petit peu et ça rend la chose plus… Juste, plus simple. Et du coup l’intention, je ne sais pas trop suivi ce qui était demandé, mais du coup voilà je pense que, au milieu de tout ça, le fait d’envisager la sexualité de manière simple, comme juste un beau moyen de communication et nouvellement compris, ça change beaucoup de choses je trouve sur la façon dont on appréhende la vie en fait.

Olivier Mageren: [00:04:16] Merci. Et l’intention, c’est l’intention en enregistrant le podcast.

Céline: [00:04:19] Alors l’intention, oui bien sûr ça fait partie de mon stage. Maintenant, je pense que c’est une de ces nouvelles manières de transmettre des infos et de parler ouvertement des choses et voilà. C’est un nouveau média et je trouve ça quelque part très intéressant de découvrir la manière dont ça fonctionne et de rencontrer de nouvelles personnes aussi autour de ce genre de sujets.

Olivier Mageren: [00:04:39] Merci.

Aubin: [00:04:40] Personnellement, le mot sexualité m’évoque le mot “don” parce que pouvoir donner son corps à quelqu’un d’autre, c’est pour moi un don personnel et je m’y connais plus en théorie qu’en pratique niveau sexualité mais je suis que bienveillance et ouverture quand j’entends ce mot. Et je rejoins un petit peu Sylvain sur ce qu’il a dit en termes de spiritualité et d’énergie lors de ces moments. Et c’est vrai que ce n’est pas que niveau parties génitales et… Et autres, mais surtout ressentir l’autre et ressentir l’humain en face, ou les humains, pour ces moments-là donc voilà. Pour mon attention également, je suis ici en stage avec Sylvain mais c’est surtout de promener ma petite vision et mon avis sur tous les sujets, donc voilà.

Olivier Mageren: [00:05:21] Merci. Pour entrer dans le cœur du sujet, Sylvain, est-ce que tu pourrais nous expliquer un peu d’où tu viens, où tu en es à l’heure actuelle et où tu vas dans ta sexualité?

Sylvain Vanstechelman: [00:05:29] Alors finalement, c’est vrai que je pourrais commencer vraiment du tout début: comment j’ai découvert la sexualité? Et je dirais que mes premières approches avec la sexualité, c’était dans mon bain, quand j’étais tout petit. Et je jouais avec des coquilles d’escargot et je me suis dit “Tiens, c’est rigolo les coquilles d’escargots elles sont vides” et je sais pas pourquoi, j’avais envie de les remplir avec quelque chose… Du coup voilà, je jouais en me disant “Tiens, c’est quoi, ces coquilles d’escargots et tout ça”. Et quand mes parents rentraient dans la salle de bain j’étais tout gêné d’être, je ne sais pas, d’avoir des idées un peu comme ça. Et du coup ben la porte de la sexualité à été assez vite fermée parce que voilà, aucun guide, aucun précepte. Et puis du coup, les seules approches que j’ai eues après dans ma scolarité, c’était les cours de sexualité qu’on a eu et qui se limitaient vraiment à un côté: “La sexualité c’est bien mais attention il faut être couvert; mettez un préservatif, prenez tel truc et évitez tel comportement”. Et du coup, j’ai appris la sexualité d’un point de vue, ben ça faisait un peu peur limite hein? Parce qu’on avait l’impression qu’on allait tomber malade si on faisait du sexe et qu’il fallait toujours se protéger. Et du coup, effectivement c’est très important protégeant-nous, mais le plus important dans la sexualité, et ce que j’ai découvert aussi maintenant, je ne sais pas si c’est le plus important mais en tout cas c’est un aspect aussi important. C’est le côté relationnel et ça j’étais, je n’ai jamais eu de… D’écho à ce niveau-là, dans mon entourage proche. Du coup voilà, j’ai découvert la sexualité vers mes quinze ans et j’étais un peu lâché dans ce monde, sans aucune piste à part “Ok, j’ai mes préservatifs, tout va bien se passer, mais le reste…. Ah, qu’est-ce qui se passe?”. J’étais finalement dans une sphère assez égocentrée où finalement on est déjà tellement pas à l’aise avec son corps, avec le corps de quelqu’un d’autre, ça fait beaucoup de découvertes. Et du coup, dans mes premiers pas, j’ai essayé moi-même de voir qu’est-ce que ça me faisait à moi. J’étais moins focus sur : qu’est-ce que ça faisait à l’autre. En plus de ça, j’ai eu aussi un petit traumatisme émotionnel qui fait que j’étais fort refermé sur moi-même. Et une petite anecdote que j’ai eu, c’était avec ma deuxième relation. Là j’avais 20 ans, donc on est cinq ans plus tard, je fais l’amour avec quelqu’un, je jouis, j’ai un orgasme et une éjaculation. Et puis la personne me regarde et elle me demande: “Ben et moi?” Et je lui ai répondu “Ben quoi, toi?”. Elle était, on était tous les deux aussi choqués l’un que l’autre, on s’est regardés en mode “Oh mon Dieu, j’ai fait l’amour pendant toutes ces années sans même imaginer que quelqu’un d’autre que moi pouvait jouir, en fait, d’une certaine manière”. Du coup, je viens vraiment de loin, je reviens vraiment de loin, et je remercie vraiment beaucoup cette personne qui m’a amené sur le chemin de l’orgasme féminin, qui m’a fait découvrir un peu tous ces plaisirs féminins qu’on passe encore plus en silence que les plaisirs masculins. Et enfin, quand je dis féminin masculin, excusez-moi mais je veux dire “corps masculin”, et “corps féminin”, je parle d’un point de vue physique, pas d’un point de vue genré ou quoi que ce soit. Donc c’est de là que je viens, d’un côté finalement très conventionnel, conventionnel d’un point de vue masculin où je suis là pour mon plaisir et celui du partenaire je ne fais que découvrir. Mais voilà ce n’était pas forcément avec ma volonté, et dès que j’ai pu le déconstruire, j’ai commencé. Du coup vers mes 20 ans, quand j’ai découvert finalement que le plaisir ça se partage, eh bien j’ai eu vraiment soif de découvrir qu’est-ce qu’était le plaisir de l’autre et comment l’activer. Donc voilà, j’ai continué cette route pendant de nombreuses années. J’ai fait, c’est pas évident, on prend son sac à dos, on avance beaucoup d’embuches, le sol est glissant et beaucoup de gens qui veulent nous freiner, beaucoup de gens qui nous mettent en doute, mais on avance. Et finalement, j’en arrive là aujourd’hui où j’ai découvert en fait que la sexualité c’est un monde très, très, vaste, avec vraiment beaucoup de belles découvertes, beaucoup de rencontres, beaucoup de vulnérabilité. Et qu’en fait, quand on veut découvrir, il faut savoir se mettre à nu. Il faut savoir ressentir, écouter, goûter, utiliser tous ces sens. Et c’est dans la vulnérabilité en fait qu’on se laisse imprégner par le savoir, je dirais. Et voilà, c’est en découvrant, en faisant des essais, des erreurs, en étant très indulgent avec soi-même, parce qu’on fait peut être beaucoup d’erreurs sur le chemin, mais on peut toujours se pardonner, on peut voir si l’autre nous pardonne aussi. Et en fait voilà, on est un peu tous des sujets d’expériences, d’expériences humaines dans le monde. Et le tout c’est d’être conscient, voilà, que pour apprendre il faut faire des erreurs. Et l’important quand on fait une erreur, c’est comment on y réagit et de toujours veiller en fait à respecter l’autre, à se respecter soi, à entendre, à écouter, à parler, vraiment de rester dans le partage et l’ouverture, pour que l’apprentissage de chacun se passe au mieux. Vers où je vais? Bah je vais continuer sur ce chemin-là, tout simplement. Et actuellement aussi, j’ai découvert. Je m’intéresse vraiment de plus en plus à l’aspect soin et spiritualité, qu’il y a aussi avec la sexualité, où, comme je le disais au début, il y a vraiment un monde énorme derrière la sexualité, derrière l’aspect physique. Et c’est vraiment d’aller dans ce monde subtil qui m’intéresse. D’aller vraiment dans ces échanges où j’ai même découvert qu’on pouvait avoir des orgasmes avec presque pas de contact physique, juste en s’auto-stimulant et points du point de vue un peu plus énergétique, j’y reviendrai un peu plus tard. Et donc voilà, c’est d’explorer tout cet univers relationnel qu’il y a vraiment dans la sexualité et qui m’a finalement manqué à mes débuts. Donc c’est vraiment explorer de plus en plus ce côté relationnel et tout le bien qu’on peut s’apporter en fait. Parce que la sexualité, le fait de partager du contact émotionnel, du contact corporel avec quelqu’un, ça produit tout un cortège de molécules dans le cerveau qui nous fait vraiment du bien et du coup, la sexualité, c’est presque une médecine finalement. Je suis partie d’une sexualité qui risque en fait de me nuire à la santé si on ne se protège pas, et je vais vers une sexualité qui me renforce, qui me nourrit et qui me protège d’une certaine manière. Donc c’est d’aller d’une sexualité dangereuse vers une sexualité médecine, voilà. (Olivier Mageren: Merci).

Céline: [00:10:38] Moi j’aurais une question par rapport à ça, mais parce que je fais en fait mon mémoire sur la représentation du plaisir chez les jeunes de 15 à 18 ans. Donc ça me parle quand tu dis qu’effectivement à l’école on nous oriente et on nous guide vers un apprentissage hygiéniste et sanitaire de la sexualité. Alors toi tu as fait ton parcours, qui a été, comme tu l’as dit, semé d’embuches avec des “on avance, on recule, etc.”. Ma question est du coup est-ce que tu penses qu’il serait important que l’apprentissage à l’école, ou en tout cas les sources d’information que l’on propose aux jeunes à cet âge-là, soit du coup plus orienté vers tout ce qui est effectivement communication, émotions, plaisir, relationnel, etc.? Et que ça en ferait plus vite des êtres humains ouverts vers quelque chose qui nous nourrit, comme tu l’as dit.

Sylvain Vanstechelman: [00:11:28] Oui, j’en suis tout à fait partisan. Après je me prononcerais pas dans l’équilibre à trouver entre le côté sanitaire et le côté relationnel. Pour moi, les deux sont très importants. J’ai suivi un parcours où l’un des deux était totalement inexistant et j’imagine qu’un… Après, c’est vrai qu’il y a, oui, en fait dans la proportion, je dirais qu’il y a peut-être 20 % de sanitaires et 80 % de relationnel. Parce que le côté sanitaire, allez, je vais dire en 20 minutes c’est plié quoi, on peut connaître assez bien telle maladie, du coup telle protection. Par contre, et c’est ce qui fait la richesse de l’humain, c’est son côté relationnel. Et ça, même après toute une vie, on n’a pas fini d’en apprendre. Donc effectivement, je pense que l’attention en tout cas que l’on donne, le temps à la relation dans la sexualité, est vraiment beaucoup plus conséquent que le côté sanitaire. Qui est lui en fait finalement assez analytique alors que du côté relationnel, il y a toutes les émotions qui vont avec. Et quand on parle d’émotions, on parle de son cœur, on parle de plein de choses et ça crée, en fait on touche vraiment à l’essence même de l’humanité et ça demande du travail, beaucoup de… C’est un sujet très complexe. Donc effectivement, pour répondre succinctement à la question: ah oui, il faut consacrer beaucoup plus de temps et en fait même plus de temps que je l’imagine, je pense, au côté relationnel dans la sexualité et je pense même dans la vie en général.

Céline: [00:12:40] Et donc pour toi, les jeunes sont tout à fait disponibles intellectuellement et mentalement parlant pour avoir ce genre d’informations là?

Sylvain Vanstechelman: [00:12:48] Ben je pense en fait que quand on naît, quand on est enfant, quand on est adolescent, on est disponible pour à peu près tout, mais que c’est peut-être le mode de vie actuel qui nous ferme en fait. On nous met facilement dans des cases, on nous canalise, et puis il y une genre de pression sociale aussi, et c’est tout ça qui fait que les jeunes sont de moins en moins réceptifs. Et je pense aussi, c’est juste mon avis personnel hein, qu’il y a tellement d’agressions dans le monde moderne, que l’être humain qui naît extrêmement sensible se ferme. Et que, voilà, ce qui n’est pas à remettre en question, je pense, c’est la capacité d’écoute et d’absorption, mais le contexte dans lequel on grandit et qui diminue nos capacités. Enfin non, ça a diminué pas nos capacités, mais en tout cas on les met de côté pour pouvoir s’aligner au système en fait dans lequel on vit. Et je pense que c’est ça qui est un peu dommage.

Céline: [00:13:33] Merci.

Olivier Mageren: [00:13:34] Lors de notre première rencontre, lors d’un spectacle tabou à Bruxelles, impro sexo et bien j’avais été fascinée par la manière dont tu parlais du plaisir, socialement, dans ce public d’environ 40 personnes. Et je sentais qu’il y avait vraiment un parcours en fait: ça, ça vibrait, c’était vivant, c’était pétillant, j’avais vraiment envie d’en savoir beaucoup plus et voilà on y est aujourd’hui, j’ai voulu garder la surprise pour aujourd’hui sans savoir. Mais c’était un des sujets qu’on avait, on s’était mis d’accord d’aborder c’était la question du plaisir. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus? C’est comme une expérience accumulée que tu partageais collectivement à tous les adultes qui étaient présents que je trouvais, je sentais l’ambiance dans la salle comme un merci en fait, c’était tellement bon à recevoir et ça venait du cœur comme tu dis. C’est là, c’était libre, et en plus c’est un espace qui est dédié à ça, au partage. Est-ce que tu pourrais, ici au podcast, qui est accessible bien au-delà du spectacle puisque en fait tout le monde peut nous écouter à travers la planète, quel est un peu ton parcours par rapport au plaisir, à la notion du plaisir, ce que ça t’éveille. En tant qu’homme en fait, dans ton parcours d’homme, puisque justement tu nous partageais que des bites, étaient focalisées sur ton expérience et ton plaisir à toi? Et puis finalement le plaisir à deux. Et comme on partage un moment à deux dans cette intimité, je suis vraiment curieux qu’on puisse nous expliquer comment vibre ce désir et quels mots tu y mets?

Sylvain Vanstechelman: [00:14:48] Quels mots j’y mets. Je dirais en fait que le plaisir se passe de mots. Et c’est que quand on laisse tomber les mots, qu’on entre dans d’autres dimensions. Le plaisir a commencé chez moi très tôt, très jeune en fait. J’ai toujours été curieux des mots en fait, curieux des mots pour ma tête et curieux des émotions pour mon corps. Je dirais voilà, j’ai une tête, j’ai un corps aussi curieux que ma tête. J’ai un être complet, du coup qui partage en fait toutes ces curiosités. Et je dirais que ma première rencontre avec Le plaisir, ça a été son opposé. La première démarche en fait, ça a été lors de mon premier coup de foudre, je me suis laissé complètement envahir par l’amour. Puis finalement c’est un amour qui n’était pas réciproque et qui du coup m’a fait souffrir quand même pendant de nombreux mois. Mais le plaisir, en fait, il est lié aux sensations, au ressenti. Qu’est-ce qu’il y a dans notre corps? Et du coup, j’ai commencé finalement par la souffrance. Mais la souffrance en fait m’a permis de donner du volume à mon corps, de voir à quel point on peut stocker de l’information dans le corps et à quel point finalement, que ce soit une sensation ou une autre, mais en tout cas la souffrance et le plaisir, ce sont deux sensations qui entrent fortement en résonance, l’une avec l’autre. Et du coup, dans la première partie de ma vie, mon corps en fait s’est gorgé de souffrance. En étant assez jeune, j’avais quatorze ans donc j’étais seulement en train de grandir que mes cellules sont imprégnées de souffrance. Et au fur et à mesure de mes relations, j’ai cherché finalement à remplacer cette souffrance par du plaisir. Et à chacune de mes relations, c’était un peu comme un voyage intérieur de mon corps qui me permettait de me nettoyer et d’apporter un peu d’amour, un peu de douceur à toutes ces… Ces sacs de souffrance que j’avais laissé un peu partout dans mon corps. Mais du coup, un peu comme on fait une chasse aux œufs à Pâques, j’avais caché des petits œufs souffrance partout dans mon corps et je passe ma vie encore actuellement à chercher ces œufs, à les enlever. Et comme ils sont cachés parfois au plus profond de moi-même, et bien ça me pousse, un peu comme un enfant curieux qui va avoir tous ces œufs en chocolat, à aller explorer chaque partie de moi-même. Et même s’il y a des parties qui sont plus difficilement accessibles, il y en a qu’il faut approcher avec beaucoup de douceur et beaucoup de temps. Mais finalement, je rassemble chacun de ces œufs, je leur dis merci et je les laisse partir. Et du coup, à chaque petit espace que je gagne en moi, c’est une partie en plus où le plaisir peut se mettre. Et maintenant, quand j’ai la chance et quand je peux remercier un ou plusieurs partenaires de partager un moment ensemble, d’intimité, et d’échanger du plaisir. Eh bien, à chaque endroit où il y avait un petit œuf de souffrance, maintenant j’y dépose un cadeau de plaisir pour moi-même. Et c’est un endroit où finalement je vais, un peu comme si je tenais la main à ces sensations agréables et je leur montrais “Regarde, là, avant j’avais mal, regarde là, avant j’avais mal et maintenant on peut s’y déposer avec vraiment beaucoup de joie, beaucoup de plaisir justement”. Et du coup, voilà, je… J’ai encore de l’espace, c’est ça qui est cool aussi, c’est que j’ai encore, je pense, pas mal de petits œufs de souffrance. Et finalement maintenant je les vois avec un peu d’excitation en me disant: “Ah je vais encore aller enlever des œufs et ça va me donner encore plus d’espace pour y mettre du plaisir” donc voilà. Je dirais que c’est finalement la souffrance qui m’a motivé à aller vers le plaisir. Et, voilà, quand quelqu’un me permet d’accéder au plaisir, ça peut être simplement moi, ça peut être quelqu’un d’autre. Eh bien j’essaie vraiment de donner un maximum d’attention à mon plaisir. D’abord, parce que c’est vrai qu’on peut s’autoriser un peu de plaisir entre guillemets “égoïste”, et de vraiment le faire voyager dans mon corps, le faire voyager, me faire voyager. Et finalement c’est: j’ai beaucoup de beaux retours par rapport à ça. Parce qu’en fait, en étant, on n’est pas égoïste en fait, en étant focus sur son plaisir à soi, parce qu’on est simplement corporalité, on est dans son corps en fait, on est dans son esprit, on est présent entièrement. Du coup, ce n’est même pas une question d’égoïsme, c’est une question d’être présent à soi-même avant tout. Et quand quelqu’un nous donne quelque chose, mais si on n’est pas présent à soi-même, on ne pourra pas recevoir complètement ce qu’il a à nous donner. Et donc finalement, c’est ça mon plus beau cadeau que je donne au début, c’est d’être entièrement présent à moi-même, à recevoir avec toutes les vibrations de mon corps ce que me donne l’autre en fait. Et ça me permet de donner un retour et d’être complètement honnête et transparent sur “Ah là ça me va, là ça ne me va pas etc.”. Et ensuite il y a aussi ce moment où finalement qu’est-ce qu’on partage à deux, dans notre relation, donc qu’est-ce qu’on partage à deux dans notre relation? Et il y a donc ce moment en fait, cette petite bulle. En fait, chaque corps c’est une bulle, voilà, en fonction des croyances et des connaissances de chacun ou des sensibilités, il y a des bulles qui sont un peu plus ésotériques, qui sont plus subtiles que d’autres. Mais on va dire que la bulle de base, c’est celle qu’on peut toucher, c’est notre corps. Et puis il y a la bulle qu’on peut un peu ressentir je pense, chacun chez soi, c’est… En fait quand on croise quelqu’un dans la rue, on sent comme une présence, ou un malaise, un bien-être. Et ça c’est un peu la bulle autour de nous et voilà qui représente un peu notre aura, je ne sais pas, chacun y mettrait le mot qu’il veut. Mais en tout cas, quand on a relation avec quelqu’un, on mélange nos bulles au fur et à mesure. Il est très important d’être conscient de sa bulle, de la bulle de l’autre et du mélange des deux. Et dans le plaisir, ça se retrouve énormément aussi. Ou quel est mon plaisir? Quel est le plaisir de l’autre? Et quel est le mélange de nos deux plaisirs? Et c’est vraiment très chouette de faire un peu l’exercice de distinguer les deux, parce que notamment c’est assez flagrant, quand on a par exemple des orgasmes simultanés, il y a des échanges tellement forts qui se font en ce moment-là que le plaisir devient un peu un mélange de peinture. Et on se dit “Tiens, ça c’est ma couleur mais cette couleur elle vient d’où? Ah c’est la couleur de l’autre et qu’est-ce qu’elle donne avec ma couleur à moi? C’est un beau mélange!”. Et du coup, voilà, finalement, le plaisir c’est un peu comme parcourir le spectre de la lumière.

Olivier Mageren: [00:20:03] Il y a plein de phrases que j’ai noté que je trouve magnifique et j’imagine que ça résonnera aussi dans le cœur et le corps des auditeurs. Entre autres, j’imagine tu en parlera plus tard, tu parles de remplacer la souffrance en disant “Merci, au revoir et on remplacera par des bulles de plaisir” et pour nettoyer, aller en douceur et s’apporter de l’amour. Comme cette sexualité qui peut être guérisseuse en fait et qui prend soin de nous, qui prend de soi et on prend soin de l’autre à travers le plaisir. Quelque part, on parle de mémoire corporelles aussi, des mémoires cellulaires. Et tu parles aussi de faire voyager le plaisir à travers le corps. Est-ce que tu pourrais nous parler un peu plus de ton expérience à toi en tant qu’homme, dans ton parcours, de cette diversité du plaisir? Certes, on parle souvent du plaisir génital lié au gland ou pénis ou autre, mais si on est plus pragmatique et si tu oses certaines vulnérabilité de partager toute cette sphère qui s’agrandit en fait. Cette zone du plaisir, parce que tu es curieux autant intellectuellement que corporellement, on sent que les deux sont compagnons d’une même aventure de découverte du corps. Et toi en tant qu’homme, parce on a souvent tendance à simplifier la sexualité de l’homme à quelque chose de simple, direct, basique, linéaire et génital, et que la femme serait un peu plus complexe alors que je pense que pour moi, c’est juste parce qu’on donne moins la parole aux hommes ou qu’on leur explique pas non plus qu’il y a énormément d’autres expériences si oa l’audace de se parler comme nous aujourd’hui, en fait, de le révéler. Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de cette diversité de plaisir, avec des éléments concrets aussi de ton parcours?

Sylvain Vanstechelman: [00:21:23] Oui, alors moi j’aimerais juste bien vous partager, en commençant, ma vision des deux corps physique. Donc du corps masculin et du corps féminin. Bon, si je dis homme et femme, ça sous-entend un corps masculin, un corps féminin, masculin ou féminin, c’est juste un peu plus rapide à dire. Il faut savoir qu’en fait on est tous issus du même mélange, on a tous les mêmes organes, on a tous les mêmes tissus, ils sont juste arrangés différemment. Donc pour moi, si on est fait avec les mêmes matériaux de construction, qu’on est arrangé un petit peu différemment, on a peut-être certains canaux de perception qui sont à revisiter, mais on a le même potentiel en fait. Quand on dit c’est vrai qu’on a l’impression que le plaisir du corps de la femme est plus complexe que celui du corps de l’homme. Je ne suis pas cet avis, mais c’est juste qu’il y a des organes qui sont peut-être plus apparents que d’autres, des organes qui sont à redécouvrir, mais globalement et ben on est issus un peu de la même source en fait. Et c’est juste que, on a peut-être moins appris en tant que corps masculin à explorer ces sources, et c’est plutôt un côté culturel qu’un côté physique finalement. C’est que, on demande beaucoup à l’homme de s’inhiber pour être, pour paraître un peu fort, pour paraître un peu, comment dire. En fait l’homme on lui demande d’être forts et pour être forts, pour paraître fort, il doit soi-même s’inhiber. Parce que, aussi on imagine que l’émotionnel c’est vulnérable et tout ça. Donc finalement, c’est un peu le champ lexical de notre société qu’on a construit qui a formaté notre réception du plaisir. Alors que finalement, d’un point de vue récepteur, on a vraiment tout ce qu’il faut. Parce que l’être humain en général recherche en fait, est avide de stimuli et de plaisir en fait. Nous sommes des êtres de stimuli, nous sommes des êtres à stimuler et stimulons… Vraiment en fait nos corps humains, d’ailleurs on a perdu nos poils, on a une peau très fine. Quand on regarde en fait, j’ai un peu observé par exemple les insectes, ils ont une carapace dure juste comme ça. Mais l’humain en fait, il s’est volontairement mis vulnérable. Il a développé son intelligence. Pas pour faire la guerre, pas pour inventer des bombes atomiques, des choses comme ça. Je pense aussi qu’au début, on s’est volontairement mis à nu pour se connecter les uns aux autres. Et si on prend des primates assez, enfin j’aime pas le mot évolué, mais des primates qui nous ressemblent assez fort, par exemple les bonobos. Ils ne passent pas leur temps à… Ils passent leur temps à faire des, à se stimuler, de manière assez agréable. Donc je pense que notre forme vraiment naturelle, elle est spontanément amenée à expérimenter le plaisir en fait. Et du coup, finalement, en suivant cet exemple qu’on pourrait qualifier de naturel, enfin moi je dirais de profond. Moi quand je dis naturel c’est vraiment qu’est-ce qui nous anime au fond de nous-mêmes? Eh bien, on en revient à “Ok, qu’est-ce qui est disponible pour nous, êtres humains?”. On a notre corps, notre esprit, notre âme. Et personnellement, j’aime beaucoup utiliser, donc l’image que j’ai déjà utilisée: l’image de la lumière. La lumière, qu’est-ce que c’est? C’est une onde, donc c’est une fréquence et ce sont des particules. Et bien le plaisir c’est la même chose: c’est une fréquence et des petites particules, parce que quand je reçois du plaisir, j’ai un peu cette image de flash lumineux et de petites particules qui inonde tout mon corps en fait, qui rebondissent en étant plein d’énergie. Et je dirais que le plaisir en fait, c’est une énergie délicieuse, qui est remplie dans notre corps en fait. Donc voilà, un peu comme la lumière peut arracher des électrons à une surface. Eh bien le plaisir en fait c’est: des petites boules qui tapent dans notre corps et qui nous donnent juste, qui nous caresse de l’intérieur en fait. Elles n’arrache rien du tout, elles ne font que déposer et peut-être même réparer, ou elles réorganisent nos cellules de manière plus harmonieuse. Du coup, il y a des canaux d’entrée et c’est là effectivement, peut-être qu’ils diffèrent légèrement entre le corps masculin et féminin. Moi personnellement, parce que ça ce sont des choses assez personnelles, je pense, les portes d’entrée. Effectivement, le pénis c’en est une, la poitrine en est une aussi donc les mamelons précisément. L’anus en fait, ce sont toutes des zones qui sont très riches en récepteurs et ce sont mes porte d’entrée. Je veux dire, si je parle vraiment du plaisir physique, je vais d’abord peut-être parler du plaisir physique qui je pense est plus visuel. Eh bien en fait, il y a des portes d’entrée. Donc pour moi, elles sont surtout le gland, elles sont les mamelons et le stimuli, quand je suis avec quelqu’un, ça va vraiment la langue, les doigts, le corps. Et quand je le reçois par exemple, on va dire, on va parler vraiment pragmatique, pragmatique: une fellation. Quand quelqu’un dépose sa langue et sa bouche autour de mon pénis, déjà merci beaucoup pour ça c’est incroyable. Et dans cet exercice, de nouveau d’être présent entièrement à soi-même, en fait j’amène mon attention sur mon pénis et c’est un peu comme si tout mon corps devenait ce pénis en fait. Et c’est: comme si la rencontre en fait entre mon corps et celui de l’autre crée un pont, un pont de lumière finalement entre les deux personnes. Et je sens vraiment une boule lumineuse et chaude qui apparaît à mon pénis et je viens en fait me servir à volonté dans ce puits de plaisir en fait. Et c’est vraiment comme une source infinie, qui coule, tant qu’elle est stimulée elle est là, elle est généreuse, elle est abondante, ça ne coûte rien, il faut juste le toucher et c’est là. Et ainsi je viens puiser un peu comme on prendrait, je ne sais pas, un puits, des seaux d’eau, et on vient arroser un champ, une terre qui a soif, une terre qui a soif. Et ainsi je viens arroser l’intérieur de cette eau délicieuse. Et il y a vraiment cette image de Lumière aussi. C’est vraiment. C’est entre la Lumière et l’eau, parce que c’est une Lumière, mais qui a de la consistance comme ça. Et elle vient vraiment circuler et abreuver chacune de mes cellules qui attendait ce plaisir, qui attendait la saison des pluies en mode “oui”. Et ainsi voilà, je la laisse vraiment parcourir tout mon corps et ça devient délicieux. On peut sentir des petites fourmis, parfois on est un peu engourdi, parfois il y a des spasmes comme ça aussi, très violents, qui surgissent simplement en fonction de où la lumière passe et elle rencontre des résistances ou des bienvenus, des hip hip hip, des hourra, ça dépend. Et donc vraiment voilà, en partant donc de cette simple fellation, enfin ce n’est pas une simple, une fellation n’est pas simple c’est vraiment tout un cadeau qu’on s’offre l’un à l’autre. Mais en tout cas de ces stimulations de bouche à sexe, mais vraiment ça, je laisse mon corps se gorger de plaisir en fait. J’ai une fois expérimenté d’ailleurs un orgasme juste comme ça, où je n’ai ni éjaculé ni rien quoi que ce soit. Mais c’est juste une fois que mon corps a été complètement gorgé de plaisir. Il y a eu comme ça un sursaut et ça, fou, ça à gueuler. C’était vraiment ce côté “Ah je suis arrivé à saturation et c’est: non de que c’est délicieux”. Et de ce côté-là en fait, je me sens comme une éponge remplie et après, là, le chemin continue. Ici j’ai pris vraiment un orgasme avec éjaculation ou sans, mais un orgasme plutôt vraiment qui vient des tripes, qui vient du dos ou des reins. Et bien là ça explose et c’est comme si il y a deux mains qui venaient tordre cette éponge et que toute l’eau que j’avais accumulée sortait en même temps. Et en sortant ça fait une explosion délicieuse comme ça. Et en fait, c’est important que cette éponge se vide comme ça elle peut se remplir à nouveau. Donc le moment où il y a un orgasme et tout ça, c’est toute cette énergie part dans les étoiles ou je ne sais pas où exactement. Mais c’est intéressant qu’elle parte, comme ça elle peut se renouveler à nouveau. C’est un peu comme un phénomène d’évaporation ou quoi que ce soit. Le vide appelle, mais le plein et rempli se suffit à lui-même. Et si on était plein finalement on aurait besoin de personne. Et je pense que cet état de vide, c’est ce qui crée aussi l’humanité, c’est ce qui crée cet appel qu’on est les uns envers les autres et il ne faut pas en avoir peur. Je pense qu’on est là de manière généreuse et gratuite les uns envers les autres, pour se remplir de shoot de plaisir, et pour les tétons c’est un peu pareil finalement. J’adore le stimuli bouche, la zone érogène, je trouve qu’il est vraiment très puissant. C’est vraiment dans ces moments-là où je me sens tout bêtement déposé et présent à l’autre. Et la langue a un côté vraiment très doux, très généreux. Et voilà, c’est la rencontre d’une muqueuse à une autre finalement. C’est ça qui est beau. Parce que si on simule par exemple avec les doigts, c’est une peau assez dure qui rencontre une muqueuse. Du coup, il faut, c’est en fonction du degré, ça peut parfois être un peu plus dur comme contact tonique avec une langue, une muqueuse contre une autre, ce sont deux matières qui se connaissent finalement, qui sont humides, qui sont moelleuses, généreuses. Et du coup voilà, je pense que ça crée vraiment un confort immédiat. Et donc quand une bouche parcours mes tétons c’est exactement la même chose, sauf que le canal de lumière vient de ma poitrine. Et là c’est pareil, je pars de ma poitrine, je vais vers mes bras, je descends le long de mon dos, je descends le long de mes jambes et je sens un peu comme des petites fourmis qui viendraient parcourir la fourmilière de mon corps et la nourrir, le nourrir, le nourrir. Ensuite, dans l’orgasme, là c’est un peu différent. Donc là, que ce soit en pénétration ou n’importe, le fait de vraiment avoir un orgasme qui vient du pénis. Je vais un peu parler de ça maintenant. C’est un orgasme qui vient de la tête, donc du gland, et qui descend vers ma prostate. Il passe par mon bassin et ensuite il vient remonter par les reins, on sent une énergie au niveau des reins et puis il vient monter le long de mon dos et il vient exploser dans ma tête. Alors ce chemin-là, je peux le faire, on va dire, un peu comme un échauffement. Donc quand je sens que je vais jouir, je peux faire ce chemin un peu pour du beurre, on va, mais on ne va pas jusqu’au bout, mais on prépare le terrain. Et donc on peut faire ce chemin là et s’arrêter peut-être en cours de route, on ne va pas jusqu’au bout, puis on redescend, on y revient et c’est un peu comme des vagues qui montent. Et finalement, à chaque vague, c’est un peu comme de l’eau sur des rochers. Elle connaît le chemin, et plus elle le fait, plus elle connaît le chemin et plus il y a d’espace. Un peu comme une érosion délicieuse des roches qui fait que plus on y va, plus à l’aise de l’espace. Et finalement, il y  à un moment où on décide “Ok, cette vague-là, je vais avec, cette vague-là je l’accompagne, je lui donne toute ma force et on va se fracasser sur les rochers ensemble et ça va être incroyablement délicieux”. Donc finalement, cette vague ultime où on l’amène, on l’accompagne avec toute sa conscience et elle explose. Et finalement on devient l’eau qui explose sur les rochers. Et voilà toute cette eau, comme j’avais dit, qui jaillit de l’éponge en même temps. Et ça, c’est un peu un orgasme du corps entier. C’est extrêmement violent, ça fait extrêmement du bien. Et si y a des gens qui dormaient, ils voudront peut être plus. Et voilà aussi le fait de crier et d’exprimer par la voix, de faire sortir en fait. C’est quelque chose qui permet au plaisir, un plaisir ça ne se contient pas, ça se partage finalement. Et donc c’est vraiment l’idée de crier et de faire des gestes, de faire des grimaces, de faire tout ce qu’on veut. Allez, on va dire que “avoir un orgasme”, ce n’est pas une séance de photo shooting ou je ne sais pas, ce n’est pas du mannequinat ou je ne sais pas quoi. Ça à un côté très brute, très cru, très animale, pour ma part en tout cas. Et du coup il y a vraiment ce côté “On se laisse à notre authentique humanité” je dirais. Qui n’est pas peut-être l’esthétique qu’on pourrait imaginer dans les sociétés actuelles, mais n’ayons pas peur d’être cru, d’être ouvert, d’être nous-mêmes, d’être transpirants, d’être criants d’être. Avoir un cri rauque, je ne sais pas, vraiment le plaisir c’est: il n’est pas, il est brut finalement je pense. Il est là c’est… Voilà, c’est une éponge qui se tord.

Olivier Mageren: [00:31:25] Merci. En préparation du podcast tu parlais d’introspection podcastique que je trouve très poétique. Tu parles d’eau mais j’ai vraiment bu toutes tes paroles et je les trouve très, très, inspirantes. Ça pourrait être, d’ailleurs si on fait un peu le lien avec les questions du début, une source d’éducation sexuelle pour les jeunes, de voir, d’enfin parler de plaisir, tel qu’on a envie d’en parler en tant qu’être humain en fait, qu’on soit homme ou femme, peu importe, mais d’apporter une vision intérieure du plaisir en imaginant tous les stimuli qui nous sont propres et qui peuvent nous amener à cette beauté d’expériences. Un tout grand merci pour ce généreux partage que je trouve vraiment savoureux. Pour terminer le podcast, si tu avais un conseil sexo à offrir aux auditeurs, peu importe: une expérience, un livre, une conférence, que sais-je? Quelque chose que tu pourrais… Tu trouves une pépite, que tu as envie d’offrir aux gens qui nous écoutent. Qu’est-ce que tu offrirais?

Sylvain Vanstechelman: [00:32:15] Comme je suis généreux j’ai même envie d’en offrir deux. La première pépite, c’est oser, allons-y! C’est vraiment d’aller quoi, d’expérimenter… Et de prendre sa peur avec soi. Parce que je pense que ce qui freine beaucoup de gens, c’est la peur. Et de vraiment se dire ce n’est pas d’attendre que de ne plus avoir de peurs pour tester quelque chose, c’est d’y aller avec sa peur. Donc vraiment j’y vais et je prends avec ce qui est dans mes valises et j’y vais, c’est vraiment d’y aller. Parce qu’on peut théoriser, théoriser, théoriser et rester dans le confort de la pensée. Mais c’est vraiment d’affronter le terrain, donc ça je dirais comme conseille sincèrement. Allez-y, affrontez le terrain, il est souvent plus doux que ce qu’on pense.

Olivier Mageren: [00:32:47] Merci.

Sylvain Vanstechelman: [00:32:48] Voilà. Et la deuxième pépite, c’est vraiment d’être ouvert. C’est de, en fait on… On peut créer un cadre, c’est vraiment d’avoir confiance en sa capacité à créer un cadre en fait. Et on va vivre l’expérience qu’on sait un peu programmer soi-même. C’est vraiment de se dire je vis ce que je projette, ce que j’ai envie de vivre et c’est vraiment d’avoir confiance là-dedans aussi. De se dire que, voilà, par la pensée, par les mots, par les relations qu’on a, on va créer l’environnement qu’on a envie de vivre, et vraiment c’est ça. N’hésitez pas à créer l’environnement que vous voulez voir pour vous-même, voilà. Autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, de vraiment construire et évoluer dans l’environnement qui nous fait du bien.

Olivier Mageren: [00:33:30] Merci. La dernière phase du podcast c’est la gratitude: à qui aurait envie d’offrir une gratitude aujourd’hui dans ta vie, par rapport à asexualité ou tout autre sujet.

Sylvain Vanstechelman: [00:33:41] Ben tout d’abord j’ai envie d’offrir ma gratitude à, ben en fait finalement, à toutes ces personnes qui m’ont permis de vivre ces expériences, qu’elles soient dans la souffrance ou dans l’accueil, dans le plaisir. Parce qu’en fait, c’est grâce aux autres qu’on se réalise. Du coup finalement je voudrais remercier tous ces autres qui m’ont permis de me réaliser d’une manière ou d’une autre. Et même les freins ont été des opportunités parce que chaque frein que j’ai rencontré dans ma vie a été un apprentissage. Chaque bonheur a été une pause, a été une nourriture. Et chaque souffrance a été un point d’attention, a été vraiment un signal, très fort. Donc voilà, je voudrais embrasser finalement tout mon ressenti, tout le monde, tout mon passé, pour encore mieux étreindre le futur qui m’attend, tout en étant vraiment ancré dans ce présent qui me permet de vivre ces choses, voilà.

Olivier Mageren: [00:34:28] Merci, Merci beaucoup Sylvain.

Céline: [00:34:31] Alors du coup, pour conclure sur une petite note joyeuse, si vous aviez l’occasion juste: likez ou partagez ce podcast, ce serait super génial!

Olivier Mageren: [00:34:39] Merci! Et si vous souhaitez aussi soutenir “Love Health Center” dans les créations du podcast, vous pouvez aussi faire une donation de quelques euros. Vous avez les informations sur la première page du site web, il y a un bouton de donation et toutes les instructions s’y trouvent. Et pour le plaisir de cette rencontre, Sylvain nous offre une capsule bonus qui suivra ce podcast. Alors je suis curieux de la découvrir. Rendez-vous tout bientôt.

Jingle: [00:35:00]  « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), (Katalin) »

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