Éducation sexuelle avec les jeunes #10

Éducation sexuelle

Sommes-nous conscient des changements déjà présents et de ceux venir qui nous demandent de repenser notre relation à l’éducation sexuelle des enfants, des jeunes, et même des adultes?

Il nous semble évident que l’éducation sexuelle doit évoluer avec le monde actuel.

Dans cet épisode, nous vous partageons les réflexions qu’Olivier, éducateur sexuel, animateur EVRAS (Éducation à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle) se pose suite à sa pratique de terrain. Nous vous invitons à vous ré-approprier ce sujet, pour vous même en tant qu’adulte, mais aussi en tant que parents et avec vos enfants.

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Séquence du podcast “Éducation sexuelle avec les jeunes”

1:12 – Recommandation de l’OMS et UNESCO.

1:50 – En Belgique, décret EVRAS en 2012.

2:30 – Ressources très variables pour répondre aux spécificités et hétérogénéités de terrain.

3:10 – Toujours être à l’écoute.

3:50 – Tout ne se passe pas à l’école.

4:20 – Activités entre parents et enfants.

3:58 – Nos désirs en tant que parents.

5:09 – Apprentissage chacun.e à son rythme, créer des moments de partage très simples. Créer de la complicité.

6:34 – Les technologies envoient une somme d’information colossale qui créent éveil et inconfort, pression.

6:47 – Tout évolue, devons-nous rester avec les mêmes pratiques d’éducation? Prenons l’exemple du harcèlement, de nouvelles dynamiques apparaissent alors que les besoins fondamentaux restent les mêmes.

7:27 – On se doit d’agir pour outiller nos enfants pour vivre dans le nouveau monde unique qui s’offre à eux.

7:40 – Inconfort des parents à parler de sexualité aux enfants. Bien souvent les messages s’orientent naturellement, mais aussi malheureusement, autour des aspects liés aux risques et à la responsabilité des jeunes filles.

8:08 – Asymétrie entre les messages transmis aux filles et garçons (sans être genré). Quid des messages communiqués aux garçons?

8:35 – Qu’on désire agir ou pas, l’information existe.

8:48 – Les jeunes sont en recherchent d’information qui vont construire leur représentations mentales qui vont ensuite animer leurs actions.

10:00 – Les adultes se doivent d’agir et d’avoir l’audace de parler relation et plaisirs.

10:30 – On besoin d’être aimé. Aimer c’est un choix. ça se crée avec patience.

11:10 – Cercle de parole pour créer de la connexion entre adultes et enfants.

11:39: – On a créé au Love Health Center des ateliers adultes et des ateliers parents-enfants pour offrir des moments de parole et aborder des sujets essentiels liée à la relation et la sexualité.

13:00 – Ingrédients essentiels de la communication : le timing et la qualité de la communication, claire et honnête.

13:40 – Autre pilier: travailler sur les connaissances de base. Nos représentations influences nos actions.

13:55 – Nous sommes une générations privilégiée.

14:23 – Indépendamment des challenges à venir il convient de s’offir des moments de qualité et des outils de communications pour s’épanouir.

14:50 – Les challenges croissants ne sont pas une excuse mais une opportunité.

15:23 – L’hétérogénéIté est source de richesse.

16:02 – C’est souvent les adultes qui créent des problèmes. On a un pouvoir de cocréation fort, notre capacité d’influencer positivement toute situation est énorme.

17:00 – Il se passe beaucoup à l’école et pourtant c’est insuffisant et dérisoire. Offrons plus de moments de parole. L’école a un rôle, mais chaque parent également.

18:35 – Collaboration avec FemmesProd: atelier DUO.S

18:53 – Nous sommes à la recherche de collaboration pour offrir des animations EVRAS lors des stages de vacances scolaires

Besoin d’idées?

Le LHC et la troupe d’improvisation théatrâle “The Red Moon Company” collaborent pour offrir une activité EVRAS fun et modernes: les spectacles TaBoO ado

Transcription du podcast :

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Camille B.: [00:00:00] “Entr’nous” est un podcast vivant où on ose parler avec authenticité de sexualité.

Jingle: [00:00:05] “Entr’Nous”, entre nous.

Camille B.: [00:00:10] Je m’appelle Camille Bataillon, je partage le micro avec mon associé Olivier Mageren. Ensemble, nous avons créé le « Love Health Center », nous sommes tous les deux sexologues universitaires et coachs en méditation orgasmique, notre moto: le bien-être sexuel inspirant. Et dans ce podcast, on vous invite à explorer votre relation à votre propre sexualité. Dans ce 10? épisode, 10?, nous allons parler de sexualité auprès des jeunes. Et donc pendant cet épisode, je vais laisser la parole à Olivier, je vais de temps en temps lui poser des questions, mais surtout laisser place à son expertise en tant qu’animateur EVRAS, c’est à dire animateur d’éducation à la vie sexuelle, relationnelle et affective, dans les écoles, en Belgique.

Olivier Mageren: Oui, je suis extrêmement heureux de pouvoir dialoguer sur ce sujet dans ce 10? épisode qui me tient énormément à cœur, c’est donc l’éducation sexuelle avec les jeunes. Alors pour démarrer, effectivement, ici je vais, je vais parler de comment on parle d’adultes à ados.

Et pour poser le cadre, je vous invite simplement à écouter cette recommandation de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, qui est aussi relayée par l’UNESCO, qui partage le fait que la santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social dans le domaine de la sexualité.

Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité, des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient source de plaisir, sans risque, libre de toute coercition.

Et donc ce ne sont pas simplement, et c’est écrit explicitement, l’absence de maladie ou de dysfonction, c’est surtout et également de mettre en place tout ce qui permet d’aller vers un épanouissement de la personne.

Alors cette définition date des années 2000 et, entre temps, en Belgique, il y a eu le décret EVRAS, qui a été approuvé en 2012, donc on voit que c’est quand même très, très récent.

Et EVRAS, c’est l’acronyme de Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle.

Donc ce décret formalise le fait que c’est une obligation pour les écoles subventionnées d’aborder les thèmes de la vie relationnelle, affective et sexuelle. Les jeunes quand on arrive dans les écoles nous disent, voilà, “C’est de l’éducation sexuelle” et en soit ils ont tout à fait raison.

Et donc c’est arrivé sur le terrain, on va dire, en 2013 dans cette obligation. Alors certes, certaine éducation existait bien avant ça, on n’a pas attendu non plus sur le terrain d’agir, mais maintenant c’est devenu un décret, donc une obligation.

Alors la particularité, c’est que les ressources sur le terrain sont très variables, que ce soit les professionnels qui sont capables d’en parler, qu’également les écoles, les quartiers, les populations dans les écoles.

Donc l’hétérogénéité était tellement grande que le décret, logiquement, a laissé la liberté aux écoles, en fonction de leurs contextes, de définir ce que sera les races chez eux. Donc il n’y a pas d’obligation en terme de contenu, d’heures ou quoi que ce soit, en tout cas en Wallonie-Bruxelles, la situation est différente en Flandre et également différente dans nos pays limitrophes.

Alors une des premières base de l’EVERAS c’est effectivement que, moi je le décris un peu comme ça, c’est qu’on ne tire pas sur une plante pour la faire pousser. Donc l’idée c’est d’apporter de l’information et des moments de dialogue, et de créer avec les élèves une animation pour aborder des sujets de la relation et de l’intimité, mais à leur rythme, donc toujours être à l’écoute et d’avancer à leur propre rythme.

Je vous invite à vous informer pour savoir ce qui se passe dans l’école de votre enfant, donc typiquement ce décret est pour le secondaire, donc les 12-18 ans.

Dans la pratique, ce qu’on observe, c’est que les animations EVRAS sont de l’ordre typiquement à Bruxelles de deux fois 2 h tous les deux ans, donc c’est à dire, selon les écoles, en première, troisième et cinquième secondaire, ou bien deuxième, quatrième et sixième, ça c’est un peu un standard.

Et donc il y a deux fois 2 h tous les deux ans, ce qui est magnifique, ça crée un potentiel de dialogue et un moment propice pour, qui est juste, qui est juste merveilleux je trouve, mais qui est extrêmement limité.

Donc effectivement on peut croire, comme beaucoup de parents, tout se passe à l’école et ça se suffit, mais en fait la liste des sujets EVRAS, mais voilà si on la dresse, on est vite à plusieurs centaines de sujets, je ne vais pas faire la liste ici, vous la retrouverez sur notre site web par exemple.

Mais donc la liste est tellement longue et on doit faire un choix d’une thématique pour chaque animation. Mais c’est évident que la réceptivité, l’écoute et l’intérêt sont bien spécifiques si on vient en première, en troisième ou en cinquième, donc tout ça évolue et donc on ne peut aborder en général que très, très, peu de sujets.

Alors nous, ce qu’on propose au “Love Health Center”, c’est justement des activités entre parents et enfants pour parler simplement d’intimité et de sexualité. Ces moments de partage peuvent être de 2h, une après-midi, une journée, voire un weekend complet.

En tant que parents en fait, je pense que la plupart des parents, si on fait une introspection, on se rend compte que nos aspirations et nos désirs pour nos enfants, c’est qu’ils soient en pleine vie, pleins de vie, plein de vitalité. Et cela, ça repose sur plusieurs piliers qui sont, à mes yeux, la confiance en soi, la responsabilité et l’autonomie.

Donc c’est à dire qu’on espère que nos enfants grandissent à leur rythme pour qu’ils soient responsables de leurs actes, qu’ils puissent répondre de ce qu’ils font, qu’ils soient autonomes pour faire leurs propres choix, qu’ils aient du discernement, mais tout ça. Sur une base solide de personnalité confiante avec une estime de soi assez robuste.

Alors tout ça, ça passe par une somme d’apprentissage qui permet de construire justement, chacun à son rythme, parce qu’on a tous des vies extrêmement différentes. Cette estime de soi et cette confiance en soi.

Ce qu’on se rend compte dans la pratique, c’est que ce sont parfois même les expériences les plus simples qui sont parfois les plus marquantes, et donc l’intérêt de ces moments de parole entre parents et enfants, et adolescents, c’est justement de créer ces moments très simples d’écoute, de partage qui permettent de réellement créer une connexion et une intimité assez forte et de faire évoluer la relation.

A l’heure actuelle, le monde va de plus en plus vite, mais nos besoins de base sont toujours les mêmes en fait, on reste des humains et ça, ça ne change pas, quel que soit les nouvelles technologies.

C’est assez marrant, j’ai lu un livre récemment sur le réseautage et le fait qu’en fait on vit de connexions et de relations, et si on regarde 200 ans en arrière, dans une vie, on vivait effectivement avec très, très peu de relations, parce qu’il n’y avait pas toutes ces technologies qui permettaient d’être en relation et d’être en connexion avec le monde entier et de savoir ce qui se passe partout.

Et, moi-même j’ai fait la recherche, les huit générations de femmes avant moi, donc la maman de ma maman, de ma maman et ainsi de suite, sur huit générations, elles sont toutes nées à Charleroi. Donc on se rend compte que, à Châtelet, pendant des générations, elles sont nées et sont mortes au même endroit. Et on sait qu’en fait ça représente aussi le fait que les gens voyageaient peu, il y avait peu de moyens de communication, que ce soit par les médias, mais également physiquement.

Alors qu’à l’heure actuelle, les statistiques montrent qu’on est en connexion avec n’importe qui à travers le monde et qu’on aura des milliers de connexions et de relations sur une vie, alors on voit que tout ça, ça crée un potentiel énorme, mais que ça envoie effectivement une somme de messages colossale, qui sont parfois pris un peu comme des injonctions, de manière involontaire mais en tout cas tous les médias véhiculent tellement d’informations, tout s’accélère de manière tellement vite, que je me pose la question, et c’est pour ça que je fais cette offre de moment de parole, c’est: est-ce qu’on doit réellement agir et rester avec les mêmes pratiques qu’on avait en 1900, dans les prémices du système scolaire, ou bien en 1960, 1980 ou même début 2000?

Alors toutes ces nouvelles technologies finalement font qu’on a une vie qui s’accélère, tout va plus vite, les effets sont beaucoup plus intenses, si on prend juste l’exemple de le harcèlement mais avant c’était assez confiné. Aujourd’hui, avec les médias sociaux, ben un harcèlement peut être 24 h sur 24, prendre des proportions qui dépassent largement le contexte de l’école, voire le quartier, voire de la ville, voire aussi impacter toutes nos relations qui n’étaient pas au courant au départ.

Et donc des nouvelles dynamiques apparaissent, et je me dis ben voilà, si on souhaite permettre à nos enfants d’aller vers plus de confiance en eux, d’estime de soi pour affronter ce monde en ébullition, on se doit d’agir.

Et si on parle de l’intimité et de la sexualité, les articles scientifiques montrent que, finalement, les parents en parlent très, très peu. Que souvent ce sont les mamans qui en parlent à leurs filles, au moment de l’arrivée des menstruations, et que quand la fréquence de communication augmente entre les parents et les enfants, il y a vraiment un focus sur les filles, sur les conséquences négatives et les risques en fait.

Et ce qui est un peu dommageable, parce qu’en fait les jeunes, dans la pratique, sur le terrain, ils sont plein de vie, ils ont envie de découvrir, ils ont envie de s’éveiller et d’aller vers quelque chose qui les émerveille et qui leur permette de profiter davantage de leur relation.

On observe quand même une énorme asymétrie entre le message qui est envoyé aux filles et les messages envoyés aux garçons. Alors ici je ne fais pas un discours binaire ni genré, mais c’est une réalité de terrain malgré tout, c’est qu’avec l’arrivée des règles on parle énormément aux filles et finalement très, très, peu des garçons et ça, pour moi, c’est dommage en fait. Il y a un énorme potentiel de dialoguer avec les garçons, de dialoguer entre père et fils, et d’apporter une réflexion, et de s’approprier finalement le message.

Parce qu’en fait, qu’on décide d’agir ou pas, il y a quand même de l’information qui circule à travers les médias, et spécialement aujourd’hui à travers le porno.

Une étude aux États-Unis avait montré que 30 % de la consommation du trafic porno sur Internet était pour les moins de onze ans. On se rend compte simplement, qu’en fait, ils sont en recherche d’informations, ils ont beaucoup de questionnements, ils ont…

Et donc en fait, ils vont chercher l’information là où c’est le moins confrontant, parce que parler de sexualité avec les proches, c’est extrêmement confrontant. Donc on préfère effectivement aller chercher dans l’intimité et la simplicité sur Internet, sauf qu’effectivement ils vont se forger des représentations mentales qui vont influencer une bonne partie de leur vie par la suite.

Alors, les observations de terrain et les études scientifiques montrent qu’effectivement il y a énormément d’inconfort et que les personnes sont très embarrassés pour parler de sexualité, que ce soit du chef des parents, que du chef des jeunes et des adolescents. Et en général, de ce fait là, il y a très, très peu qui se fait, il y a très, très peu de dialogues, qui sont en général très stéréotypés.

Alors voilà, je repose la même question, je pense que le monde s’accélère, tout va très vite, et nos enfants vont être confrontés à des situations inédites, même pour nous en fait. Beaucoup d’adultes sont dépassés par la situation, et étant dépassés, préfèrent finalement abandonner leurs responsabilités et dire que ça se passera à l’école.

Sauf qu’on se rend compte que, par exemple le Canada qui était à l’avance sur beaucoup de pays, en fait ça fait quelques années où ils ont, du fait de la réforme scolaire, ils ont supprimé les cours d’éducation sexuelle. Donc aujourd’hui, il n’y a plus d’éducation sexuelle en secondaire au Canada, alors que c’est un peu un pays de référence mondialement, comme la Suède et les Pays-Bas, parce qu’ils sont beaucoup plus avancés que les autres. Et on voit qu’en fait ils font un retour en arrière colossal, qui aura des répercussions énormes sur les prochaines générations.

Et moi ce que je vous propose, c’est effectivement des moments de parole, parce qu’en fait je crois qu’on doit agir et proposer autre chose. Et je pense que les adultes doivent avoir l’audace et l’authenticité, la vulnérabilité de parler de ce qui intéresse tout le monde finalement, c’est à dire les relations, l’intensité et le plaisir. Parce qu’en soi on est tous des êtres humains, où on a besoin d’attention, de sentir la relation, la connexion, l’acceptation telle qu’on est. On a besoin de bien-être et d’être, d’être aimé en fait.

Et pour moi aimé ce n’est pas seulement passif, c’est pas seulement quelque chose, un sentiment ou une émotion, c’est plutôt un choix. Aimer c’est, pour moi c’est un choix et il faut le créer. Et aimer c’est principalement pour moi de la présence et de la qualité de présence.

Et dans la présence, il y a aussi le côté de temporel, de patience, c’est le temps qu’on y met, mais aussi la patience qu’on a à écouter et d’être, en anglais on dit kind, mais c’est à dire dans l’acceptation et la douceur, dans simplement l’ouverture, donc de créer des moments d’ouverture de parole. Et finalement, ce qu’on se souvient souvent dans la vie, c’est ces moments d’amour qui ont été intenses et qui sont souvent très, très, simples.

Et dans ces cercles de dialogue, c’est ça que j’essaye de créer, c’est de l’intimité, de la connexion pour renforcer la connexion entre les parents et les enfants.

Parce qu’en fait, si on est dans cette curiosité permanente, on se rend compte qu’on est tous, adultes comme jeunes, dans un processus évolutif constant, dans un monde qui change, en permanence, et qu’en fait on croit connaître l’autre mais en fait on ne le connaît pas, soi-même on se découvre au fur et à mesure de toutes les expériences.

Au « Love Health Center », on a décidé d’offrir des moments de parole, et de dialogue, entre adultes et enfants, et on a choisi que le premier atelier se fera avec les jeunes de 13 à 14 ans, entre père et fils, ou entre, on va dire, référents adultes. Ça pourrait être un oncle, un grand père, un parrain, peu importe, et un adolescent.

Alors, souvent on nous demande mais pourquoi cet âge-là ?

Alors, Tous les âges sont adéquats en fait pour créer du dialogue, tout dépend en fait de ce qu’on veut aborder et comment on veut l’aborder. Ici, j’ai choisi treize – quatorze ans parce que, comme je vous ai dit, c’est un moment propice dans la vie où il y a énormément de questionnements par rapport au changement du corps et à la sexualité, et que la plupart des jeunes à cet âge-là ont déjà vu du porno. Et donc quelque part les représentations et les actions sont en train de se mettre en place.

Et effectivement, on a l’intention au « Love Health Center » de créer aussi des ateliers avec les quinze – seize ans et on pourra faire tout autre chose et c’est tout aussi puissant.

Mais à cet âge-là, il y a une autre dynamique, les jeunes ont déjà eu des relations sexuelles, pour la plupart, c’est l’âge moyen pour les relations sexuelles c’est 17 ans, et trois mois ou six mois. Mais à cet âge-là, il y a une envie d’action qui est différente, on travaille sur des fondements de la relation à soi, à l’autre et au monde qui est totalement différent. On se projette déjà dans notre futur métier, dans ce qu’on a envie de faire émerger, dans ces rêves d’accomplissement. Et là c’est fabuleux d’aborder la question de la relation, mais ça prend une autre forme.

La première étape, c’est de travailler avec les treize – quatorze ans. Et les études scientifiques nous ont montré que, le plus important quand on parle de sexualité, peu importe qui aborde le sujet, c’est à la fois la qualité et le timing de la communication.

C’est à dire que la communication doit être claire et honnête, et que la communication doit être de qualité, c’est à dire être vraiment dans une écoute de l’autre.

Et en fait, nos ateliers au « Love Health Center » vous propose de travailler et d’agir sur ces deux clés fondamentales. Et donc on propose de travailler sur les postures et les intentions qui sont liées à la communication, à l’art de communiquer, c’est à dire de vous transmettre des outils de communication, de coaching entre autres, qui permettent vraiment d’être en connexion.

Et peu importe la relation que vous voulez créer et avec qui vous voulez créer, mais ici c’est dans le contexte père-enfant, de travailler sur ses habiletés et ses compétences de communication.

Et le deuxième pilier, ce sont les connaissances de base. Alors les connaissances, c’est énorme, comme on l’a dit, nos représentations vont influencer nos actions et notre manière d’être curieux et de créer des expériences dans nos vies qui sont source d’estime de soi et de confiance en soi.

Et je pense qu’on est vraiment privilégié, parce qu’aucune génération avant nous n’a eu la chance d’avoir accès à autant d’informations et de connaissances que nous grâce à Internet et au foisonnement de connaissances et d’articles scientifiques à l’heure actuelle.

Et que notre rôle, au « Love Health Center », c’est de rendre cette information disponible, et de les mettre en pratique, d’avoir quelque chose de très pragmatique et qui vous donne des outils pour agir chez vous. Et donc on les met à disposition en fonction des besoins du terrain.

Alors ces deux piliers sont fondamentaux pour nous parce que nous, en tant que sexologue, on a énormément de connaissances qu’on a envie de partager et qu’on va dédicacer pour cette tranche d’âge, et également en communication.

Parce que finalement, indépendamment des challenges auxquels on va être confronté, et comme la société s’accélère et qu’il y en a de plus en plus, je pense qu’il faut réellement prendre ses responsabilités pour s’offrir des moments de qualité et obtenir plus d’outils pour affronter ce monde en ébullition. Parce que ces challenges vont être, vont augmenter en quantité et en complexité.

Mais pour moi, ce n’est pas une excuse nécessairement pour se dire “Ben voilà, j’abandonne et j’avance pas”. C’est justement un incitant pour moi de se dire mais revenons à l’essentiel, revenons en pleine conscience, au fondement de la communication et des connaissances, pour pouvoir affronter n’importe quelle situation de manière beaucoup plus sereine et paisible.

L’art de communiquer, pour moi c’est à cultiver au quotidien, et on a hâte de pouvoir vous transmettre ce genre de connaissances parce, qu’en fait on progresse dans la vie chacun à notre rythme.

Dans une classe on se rend compte, parfois en éducation sexuelle, que, même avec les treize – quatorze ans, que les expériences personnelles sont extrêmement variables en fonction de la vie familiale, de contextes socio-économiques, des désirs, de la personnalité de la personne, et qu’en fait cette hétérogénéité est source de richesse dans les dialogues que l’on peut avoir les uns avec les autres.

Donc on pourrait avoir des dialogues très, très chouettes, simplement en aparté ou en coaching, mais en groupe on profite réellement de la richesse, ça apporte, comme on l’a dit dans les épisodes précédents, de manière un peu paradoxale, une approche directe et indirecte à la fois qui permet d’ouvrir le dialogue, et que suite à l’atelier qu’on propose, vous puissiez avoir énormément d’outils pour aborder d’autres sujets que vous n’auriez jamais osé aborder auparavant.

Face aux situations sexuelles qui se passent parfois dans les écoles, ou dans certains contextes, dans lesquels les sexologues sont parfois amenés à interagir, sexologue ou bien éducateur sexuel, on se rend compte que c’est souvent les adultes qui en font un problème. Les jeunes voient rarement le problème, c’est les adultes qui sont plus dans le jugement, dans certaines limites, dans de l’inconfort.

Et en fait on se rend compte qu’on a un pouvoir énorme sur l’ambiance qu’on crée en fait, la manière dont on reçoit l’information, qu’on la partage, va influencer énormément le potentiel.

Et nous, effectivement, sachant que la sexualité c’est un sujet extrêmement sensible, on veut apporter en fait cet exemple de postures qui peuvent vous inspirer, vous, à votre manière, pour agir de votre côté.

Cette offre d’animation en fait, ces moments d’intimité entre parent – enfant, que l’on propose, vient effectivement du constat que chaque adulte a la responsabilité de prendre la parole par rapport à ces sujets-là, et de ne pas laisser simplement les médias et l’ensemble des technologies informer nos enfants à notre place.

Alors il se passe déjà beaucoup de choses à l’école, mais c’est dérisoire comparé à l’ensemble des sujets qu’on devrait couvrir, et ce n’est jamais, comme je vous rappelle, deux fois 2 h tous les deux ans, pendant les années secondaires en fait, ce qui est très très peu, et que la dynamique qui est en place dans les écoles est très, très chouette, mais en même temps elle est spécifique.

Ce qui peut émerger dans ce contexte est spécifique à l’environnement, au fait que ces fonctions de l’animateur, du groupe en place, mais également des liens qui existent déjà entre les élèves.

Alors j’avais le rêve de trouver des stages, pour mes enfants d’ailleurs, qui incluent de l’éducation EVRAS, Éducation sexuelle lors des congés de carnaval, Toussaint, ou pendant les congés pédagogiques, et je n’ai jamais trouvé ça.

Alors une de nos intentions au « Love Health Center », avec Camille, c’est justement de proposer, d’inclure en fait des animations EVRAS, lors des stages en fait, pendant les vacances scolaires, parce que là on crée une nouvelle dynamique. Les enfants sont dans un autre contexte, dans un contexte plus festif, avec d’autres personnes, d’autres copains, et les relations peuvent faire émerger quelque chose de différent et des dialogues peut-être très surprenants et très, très beaux à la fois.

Et nous, voilà, on peut se reposer sur l’école, sur des stages et également en tant que parents, de s’offrir des moments pour créer cette connexion avec nos enfants.

Pourquoi laisser en fait le rôle à l’école de le faire, alors qu’en fait il y a un potentiel énorme?

Alors actuellement, effectivement, on a commencé à proposer des activités pour les mecs, parce qu’en fait on observe qu’il y avait rien, rien, rien du tout pour les mecs. Mais d’un autre côté, effectivement il y a le même besoin pour les filles, parce que les dialogues, comme on l’a dit par rapport aux filles, sont parfois très stéréotypés ou peuvent s’enrichir en fait d’ouvertures. Et là en fait on développe, avec l’asbl Femmes Prod, de Chloé De Bon entre-autre, un weekend ou une journée pour dialoguer entre père-fils et mère-fille, et se retrouver en fin de journée pour faire un échange enrichissant, entre les, entre les personnes.

Si vous souhaitez nous aider, comme vous l’avez compris on est en recherche de pouvoir développer ces animations EVRAS avec des personnes qui sont en charge de créer des stages, scolaires, pendant les congés scolaires, c’est souvent des stages sportifs, artistiques, créatifs, peu importe, mais voilà de pouvoir collaborer avec ces gens-là pour inclure quelques heures, voire une journée ou deux, liés à l’intimité et à la sexualité.

Camille B.: [00:19:10] Waouh! Merci Olivier, Je pensais avoir plein de questions, mais je t’ai écouté avec mes oreilles grandes ouvertes et subjuguée. Si vous avez des questions ou si vous êtes intéressés par les ateliers pour parler de sexualité avec vos adolescents, contactez-nous sur notre page Facebook du « Love Health Center » par message, ou sur notre page Instagram du « Love Health Center ».

Olivier Mageren: [00:19:32] Le « Love Health Center » est à la recherche de sponsors, donc si vous connaissez des personnes qui souhaitent investir, ne fût-ce que quelques centaines d’euros, pour nous permettre de continuer cette activité, on sera extrêmement ravi. Ça nous permet de créer ces moments de parole pour partager des réflexions, des questionnements, également des désirs pour faire émerger des nouvelles activités, des nouvelles relations au monde et avoir plus d’épanouissement dans la société. Donc voilà, c’est ce qui nous porte. Alors si vous souhaitez nous soutenir, contactez-nous.

Camille B.: [00:19:58] Donc on vous remercie énormément pour votre belle écoute pour ce 10? épisode, si vous avez des questions, des suggestions pour des prochaines thématiques, contactez-nous aussi, on sera ravi de lire vos suggestions. Au micro aujourd’hui, Olivier Mageren et Camille Bataillon, production, montage et son Camille Raimbault de “Inspirit By”. Avec le soutien de “The Podcast Factory Org”

Jingle: [00:20:19] “Entr’Nous”, entre nous.

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