Application Smartphone EVRAS

Une application smartphone pour aider à initier un dialogue sur les thématiques sexuelles. Un outils questionnaire-thématique simple, puissant et modulable

Via l’outil que nous avons développé, nous vous proposons de questionner les jeunes/élèves uniquement sur des thématiques. Partant du constat pragmatique qu’il est plus facile d’aborder un sujet lorsqu’il y a intérêt ET confort (respect). Nous avons donc construit un questionnaire sur trois paramètres : thématique-intérêt-confort.  

De cette manière, ce sont les jeunes d’un groupe donné qui nous éclaire sur leurs souhaits vis à vis de l’EVRAS, leur zone de confort et d’inconfort. Nous allons sonder leur degré de réceptivité pour les sujets sexologiques. De là, l’animateur.e a loisir de naviguer dans les résultats obtenus et animer avec toutes ses aptitudes, connaissances, expertises. Libre à lui-elle de profiter de ce qui émerge pour créer de belles dynamiques. 

Nous avons créé la liste des thématiques sexualités du questionnaire en partant de diverses sources d’inspirations issues de notre pratique personnelle et pré-étude. Mais chaque utilisateur.e peut créer sa propre liste. 

Où trouver l’application ?

L’application est disponible sous le nom Love Health Center en téléchargement sur:

Google Play (Androïd) : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.lhc

Et sur Apple Store (iPhone): https://apps.apple.com/mg/app/love-health-center/id1545492532?l=fr

 

A quoi ressemble l’application ?

Une fois dans le module EVRAS de l’application, vous avez le choix d’entrer en tant que particpant.e  ou animateur.e:

 

L’animateur.e voit ensuite cette écran avec 3 fonctionnalités: 1) démarrer une séance 2) Historique des séances 3) Gestion des questionnaires

Quand l’animateur.e. démarre une animation, il obtient cet écran avec le code d’accès pour ces participant.e.s:

Les participant.e.s en  choisissant leur rôle “participant.e” arrivent sur un écran qui leur demandent un code.

Une fois le code entré, le-la participant.e  peut répondre au questionnaire-thématique thème par thème en  évaluant 2 paramètres: 1) niveau d’intérêt 2) niveau de confort

L’animateur.e peut voir en direct sur son écran l’évolution des réponses anonymes.

Il-Elle peut naviguer dans les résultats.

Fonctionnalités de l’application:

  • L’animateur.e peut créer son propre questionnaire de thématiques (soit en partant de zéro, soit en partant d’une liste préétablie); C’est d’ailleurs le principe. On vous encourage à créer votre questionnaire dédicacé à votre public, en fonction de vos objectifs, zones d’expertise, compétences. 
  • Les participant.e.s sont anonymes. L’anmateur.e ne connait pas l’identité des participant.e.s. Les animateur.e.s doivent créer un compte pour accéder à l’application. Mais les participant.s  ont accès à l’application sans “log-in”
  • L’animateur.e peut télécharger les résultats (pour rappel anonyme)
  • L’animateur.e peut tester l’application avec quelques crédits d’utilisation gratuits.

NB: Ultérieurement, nous développerons les fonctionnalités du post-traitement des données afin d’aider l’animateur.e dans l’analyse des réponses.

Si vous utilisez l’application, vous aidez la communauté d’animateur.e.s EVRAS à travers le monde.

En utilisant l’application, vous nous permettez de collecter de l’argent qui permettra de développer les fonctionnalités de l’application. Post-traitement des données, interactivités avec le groupe questionné…etc. On pourrait par exemple proposer les fonctions suivantes:

Chaque participant.e reçoit la synthèse de ses propres réponses. 

Chaque participant.e reçoit la synthèse de ses propres réponses ainsi que les résultats anonymes du groupe.  

Suggestion pop-up de l’animateur.e sur l’écran des participant.e.s

L’animateur.e pourrait choisir l’information à partager sur l’écran smartphone de chaque participant.e..s (résultat d’une question, graphique)

Vous pouvez également nous proposer des fonctionnalités à développer. 

Pourquoi proposer une application pour les animations EVRAS ?

Si on part des recommandations et des constats suivants, il nous paraît pertinent de proposer un outil sexo questionnaire-thématique. 

  1. L’UNESCO et l’OMS recommandent de partir de l’avis des jeunes; (plus d’information en bas de page). Pour le Love Health Center, on entend cela comme l’avis spécifique et concret des jeunes en face de nous, là dans l’instant. Pas de l’avis des jeunes issus d’autres sources, études, enquête, pays, âge, culture, époque…etc. Généraliser présente des avantages mais apporte aussi beaucoup d’inconvénients et de biais. Nous proposons de simplement demander au groupe devant nous lors d’une animation quels sont leur centres d’intérêt plutôt que de partir d’un programme préétabli, ou même d’avis d’autres jeunes (généralité ou suppositions que l’avis d’un groupe de jeune est transposable à un autre. Cela reviendrait à ne pas être vraiment à l’écoute du groupe en face de soi). 
  2. Le décret belge EVRAS recommande de parler avec respect. Comment respecter si on ne connaît pas l’autre dans ses spécificités culturelles (familiales, communautaires, religieuses…etc). 
  3. Le sujet de la sexualité est extrêmement vaste, riche et complexe. Comment arriver à aborder tant de beaux sujets avec les élèves ? Par où commencer? 
  4. Chaque individu d’une classe ET chaque classe sont fortement différents. Animer un groupe demande de s’adapter en permanence aux spécificités et réactions (même inattendues) du groupe. Faire le choix d’un sujet d’animation préétabli qui va plaire est compliqué. 

Si on veut participer à aider à plus d’épanouissement relationnel et sexuel, la clé est de savoir en définitive quels sujets sexo intéressent vraiment les élèves? Comment parler de manière efficace ? Pour une classe d’élèves donnée, quels sujets leurs seraient-ils justes, adéquats et pertinents d’aborder ?

A propos du respect:

Nous pensons que plus une personne sera heureuse dans sa vie relationnelle, affective et sexuelle, plus elle sera capable d’amour et de relation épanouissante. A quoi bon parler homosexualité, alors que la personne n’est déjà pas à l’aise avec sa propre sexualité (suivant son âge, expérience, convictions…etc). On a tous une zone d’inconfort et des limites. C’est comme demander à quelqu’un de parler sodomie s’il n’en n’a pas envie. A quoi bon créer d’emblée du rejet et donc de la fermeture si on souhaite créer de l’ouverture d’esprit. Comme disait Einstein : “La solution ne se trouve jamais au même niveau que le problème”. Nous proposons d’agir là où il y a de la réceptivité pour permettre d’avancer plus efficacement et rapidement vers les objectifs de l’EVRAS. Cela est d’ailleurs cohérent avec les nouvelles méthodes éducatives émergentes. Cela sera plus respectueux de chacun et efficace. Etre bien d’abord avec soi permet d’étendre sa zone de confort, ouvrir plus largement l’espace de parole et aborder progressivement des sujets qui étaient préalablement impossible d’accès. En Belgique, à Bruxelles, le programme EVRAS francophone consiste en moyenne que 2x 2 heures d’animation tous les 2 ans. C’est extrêmement peu. Soyons pragmatique. Not redémarche s’inscrit dans une optique nouvelle. Nous proposons de questionner rapidement et efficacement le groupe d’élèves en face de nous pour mieux en comprendre les spécificités. 

Quels sujets aborder ? Certes, il est toujours possible de discuter d’un sujet délicat avec tact et succès. Tel que l’homosexualité avec une jeunesse musulmane. Fort heureusement. Cependant, la perception des jeunes face à de tels sujets n’est pas celle du respect de leurs convictions. Il s’y trouve une forme d’incohérence: on demande aux jeunes de développer le respect, alors que l’animation semble d’emblée manquer de respect en abordant ce thème. Abordez donc les sujets qui les intéressent, tout simplement. Le reste pourra éventuellement se déployer ensuite. Parfois des années plus tard. “One step a time”.

Pourquoi une liste de thématique ?

Les jeunes ont une vision souvent étroite et simplifiée de la sexualité (véhiculée par la société, les médias…Etc). Ils ne perçoivent pas directement la richesse du sujet (au-delà des IST, préservatifs, contraceptions, pénétration…). Quand on leur pose la question des thématiques qui les intéressent, ils ne savent que trop peu.  Pour ouvrir un dialogue riche, il suffit d’offrir une liste riche de sujets. 

Oser nommer un sujet sexo est confrontant. Par contre, offrir une liste vaste et relever les sujets qui interpellent est bien plus simple. C’est moins confrontant, d’autant plus que le sondage est anonyme. Le sujet est déjà là, la personne a juste à s’étonner d’un sujet et le dialogue est initié. 

La liste éveille et permet de faire émerger d’autres sujets non listés.

La liste proposées (et ouverte) de 108 sujets permet de sortir le mot sexualité d’un unique pixel réducteur, ou d’une binarité simpliste de bon/mauvais qui met mal à l’aise. C’est comme si une quantité de nuances et un spectre très large s’ouvraient naturellement de manière apaisée. Se rendre compte que ce n’est pas noir ou blanc. Il existe une telle diversité et de combinaisons possible qui témoignent d’une richesse où chacun.e peut se retrouver. 

Dans une liste aussi grande, les thématiques sont noyées dans la masse et de ce fait deviennent beaucoup moins confrontantes. En fait tout le monde se sent à l’aise, car chacun.e peut se retrouver d’une manière ou d’une autre. 

 

Autres avantages:

Le/la participant.e peut implicitement se poser la question “finalement, pour vivre une sexualité épanouie, est-ce que j’en sais assez? La personne peut de manière douce et non confrontante évaluer son niveau de connaissance; 

Pourquoi une liste de thématique et pas des questions phrasées?

Une question phrasée est souvent orientée, donc plus délicate à construire, plus confrontante, et parfois indélicate. Juste nommer un thème sans phrase ni contexte ouvre un champ de dialogue possible nettement plus grand. C’est plus inclusif, riche, chacun.e se sent libre, respecté.e. Sans pré-orientation, il n’y a pas de jugement ni d’interprétation. C’est juste bien plus efficace. 

L’approche thématique à l’avantage d’être neutre, sans connotation ni orientation.

En tant qu’anmateur.e, pourquoi utiliser l’application ? Quels sont les avantages ?

Juste offrir le questionnaire permet de faire émerger un dialogue entre élèves sans effort !

Les thématiques suscitent le dialogue, le questionnement, les échanges, les réflexions, la curiosité. 

L’interface est facile à utiliser, simple, fluide.

L’outil est moderne et attractif pour les jeunes. C’est ludique. 

 

Si vous utilisez l’application, vous aidez la communauté d’animateur.e.s EVRAS à travers le monde.

En utilisant l’application, vous nous permettez de collecter de l’argent qui permettra de développer les fonctionnalités de l’application. Post-traitement des données, interactivités avec le groupe questionné…etc. On pourrait par exemple proposer les fonctions suivantes:

Chaque participant.e reçoit la synthèse de ses propres réponses. 

Chaque participant.e reçoit la synthèse de ses propres réponses ainsi que les résultats anonymes du groupe.  

Suggestion pop-up de l’animateur.e sur l’écran des participant.e.s

L’animateur.e pourrait choisir l’information à partager sur l’écran smartphone de chaque participant.e..s (résultat d’une question, graphique)

Vous pouvez également nous proposer des fonctionnalités à développer.  

En tant qu’anmateur.e, dans quelle situation et pour quelles raisons utiliser l’application ?

  • Si vous ne savez pas quelle thématique aborder avec un groupe (d’élèves, d’adultes…peu importe)
  • Si vous connaissez très peu d’éléments à propos du groupe. 
  • Si vous ne connaissez pas les sensibilités des individus qui constitue le groupe en face de vous
  • Si le groupe est très hétérogène (culture, conviction, âge, …)
  • Si votre culture est différente de celle du groupe
  • Si le groupe présente des caractéristiques bien différentes de votre univers (sexualité et handicap, sexualité et sénior.e.s, sexualité et migration, sexualité et précarité, sexualité et délinquance….etc)

Usages:

Initialement  l’usage a été pensé  pour des animation EVRAS avec les jeunes majeur.e.s sexuellement (+16 ans en Belgique).

L’application peut également être utilisée dans d’autres contexte que l’EVRAS. Lors de cercle de parole sexualité avec différents publics adultes et thématiques (périnatalité, sexualité des seniors, …etc). L’outil nous paraît polyvalent pour aider à créer du dialogue dans de nombreux contextes de groupe. 

  • Groupe de paroles avec des jeunes de 18 à 24 ans
  • Groupes d’adultes (il existe des animations EVRAS adultes). 
  • Initiation de thématique et de dialogue avec le public en spectacle théâtre improvisation.  
  • Éducation sexuelle avec un public d’une autre culture (il est néanmoins préférable de connaître certaines sensibilités de cette culture avant de créer le questionnaire).

L’outil-questionnaire est flexible et peut s’adapter assez facilement à tout type de culture et d’hétérogénéité de groupe, indépendamment des cultures majoritaires et minoritaires présentes (marocain, indien, grecque, finlandais….). Le questionnaire permet de dialoguer assez facilement avec tous types de cultures. Beaucoup de villes voient leur diversité culturelle augmenter. On peut s’attendre dans les années à venir à des dialogues nouveaux et enrichissant sur base de la rencontre avec chaque nouvelle culture majoritaire et minoritaire. Tel est notre souhait particulièrement sur les thèmes de l’EVRAS et de la sexualité. 

Pour quelle tranche d’âge l’application est-elle prévue ?

Originellement, la tranche d’âge choisie pour le questionnaire de base est les plus de 16 ans car c’est l’âge de majorité sexuelle en Belgique.

Les jeunes construisent leur expérience avec souvent très peu de connaissance et d’aide. Sur le terrain, nous observons que les connaissances en sexualité semblent relativement très limitées et source de stress et d’angoisses. Il nous paraît donc urgent à 16-18 ans de parler sexualité et de pouvoir identifier ce qui les préoccupent réellement car on vit dans un monde d’hypersexualisation et accède très vite aux supports pornographiques.

La nouvelle génération de jeunes est face comme toute les autres à une situation inédite, mais probablement bien plus complexe que n’importe quelle autre génération avant elle: changement de valeurs, accélération des expériences, internet, smartphone, diversité des discours…  Fort de cette conscience, qui nous apporte empathie, curiosité et respect, laissons leur tout simplement la parole

 

En fonction de l’âge, un spectre de plus en plus large de thématiques d’ordres sexuelles peut être abordé. N’oublions pas que les jeunes sont déjà les adultes de demain. Ceux qui construirons une plus belle société encore. Participons-y de manière douce, humble et accueillante.

Conseils EVRAS:

Grâce à vos qualités et talents, créez un dialogue avec le groupe qui soit curieux, inclusif et harmonieux où chacun peut se déployer à son plein potentiel, joyeux, enthousiaste, épanoui.e. 

L’EVRAS est un espace de parole des préoccupations des jeunes. Le questionnaire-liste de thématiques vous permet de révéler sans effort les préoccupations des jeunes (intérêt, inconfort). 

Une fois le questionnaire-thématique répondu, laissez le dialogue naturel s’installer. Par expérience, le dialogue démarre de suite dès que les élèves commence à répondre au questionnaire. 

Laissez les élèves se répondre entre eux. Observez la dynamique. Encourager leurs réflexions mutuelles. 

Une fois la parole ouverte, libre à vous d’écouter les besoins et d’interpréter les réponses en groupe pour naviguer avec les élèves sur les thématiques d’intérêt. 

Vous pouvez par exemple faire réagir le groupe quand les réponses du groupe présentent autant de réponses de chaque catégorie d’intérêt ou de confort. Cela est interpellant et source de réflexions aisées. On peut simplement faire dialoguer les 2 extrêmes. “En quoi ce sujet…”.

Les résultats font émerger des thématiques d’intérêt. Vous pouvez ensuite imaginer une multitude infinie d’animations: débat, scénette, théâtre, humour, micro trottoir, jeu de rôles, jeu de société, photo langage, mind map-cartographie, art, dessin, chanson, écriture, podcast, prendre un fait d’actualité et le décortiquer, écouter une vidéo youtube et rebondir, jouer de l’improvisation théâtrale, cercles de parole mixte, genré, mutli-culturel, création sonore, partir d’un livre et rebondir sur les propos, partager nos préoccupations, partager nos désirs sur une thématique, …etc   

Ne pensez pas qu’à la situation actuelle. L’éveil à la sexualité se fait chacun à son propre rythme, et ça prend toute une vie. Vous pouvez par exemple prendre de la distance (de temps) pour aborder les thèmes de la sexualité. Questionnez les jeunes sur des situations futures. L’esprit est le suivant: en accord avec les valeurs, les choix et les convictions de chacun.e, propre à sa culture, éducation…etc comment puis aider le jeune à développer des relations sexuelles futures qui soient source d’épanouissement? 

Pour notre part, nous pensons que respecter les choix de chacun.e est facile. Une question simple d’animation EVRAS peut-être de l’ordre: 

Tenant compte des sujets de sexologie que vous venez de découvrir à travers ce questionnaire (phrase d’ancrage):

  • Quand ce sera le moment pour toi de faire l’amour, en accord avec tes valeurs, comment aimerais tu que cela se passe? Comment vas-tu y parvenir? De quelles ressources disposes-tu ?
  • Comment vous en sortez-vous avec toutes les contraintes et discours que vous entendez autour de vous (média, famille, communauté, religion, école, ami.e.s,..)?
  • Comment percevez-vous la sexualité ? Que représente-t-elle pour vous ?
  • A travers le questionnaire, avez-vous découvert des sujets sexologiques ? Ou manque-t-il des sujets que vous souhaiteriez ajouter ? 
  • Il y a tant de sujet en sexologie, lesquels font écho chez vous en ce moment ? Ou lesquels feront échos en vous dans votre future vie? 
  • Manque t’il des sujets dans la liste? 

Osez parler de plaisir ! Allez-y. Créez des thèmes associés au plaisir, jouissance, orgasme, direct et indirect. Si on ne le fait pas, qui le fera? L’OMS (Source: https://www.who.int/topics/sexual_health/fr/) spécifie que la santé sexuelle inclut le plaisir. Force est de constater que les questions de plaisir sont rarement développées, approfondies et prises de manière centrale dans les animations EVRAS.

“La santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence.”

Les programmes EVRAS parlent généralement peu de sexologie et de plaisir. Alors que les jeunes n’attendent que cela. En début d’animation, quand on leur demande “pourquoi sommes nous là ?”, ils ne retiennent pas Vie Relationnelle Affective et Sexuelle, mais ils disent avec force et joie, “on va parler sexo”, “C’est un cours sur la sexualité”. 

En tant que sexologue nous souhaitons promouvoir le bien-être sexuel présent et futur des jeunes. Osons donc parler du coeur de la sexualité, c’est à dire de plaisir. Ce qui ne manquera pas de satisfaire les élèves. 

On peut imaginer d’utiliser cet outil lors des 2e animations. Lorsque le lien et la confiance se sont déjà installés lors des premières sessions. On peut imaginer aussi un suivi sur 3 animations. Une première session dédiée à l’introduction et création du lien. Une 2e liée au questionnaire et à la réflexion en groupe. Le questionnaire permet de voir un large champ des possibilités de discussions et de choisir d’aborder des sujets beaucoup plus variés qui correspondent aux vrais besoins et préoccupations du moment des jeunes pour la 3e session. 

Illustration des effets qualitatifs de l’usage du questionnaire par des élèves:

Les réflexions citées ci-dessous proviennent des réactions à chaud lors de l’usage du questionnaire en animation EVRAS: 

Les élèves se sont étonnés de la quantité de sujets sexologiques listés. “Je ne savais pas que la sexo c’était tout cela” (et oui la sexualité n’est pas que la pénétration). Autant la liste pourrait paraître directe et confrontante. Mais en fait, elle est indirecte et rassurante. De fait, les thématiques ont un caractère abstrait, qui permet une distance et de rassurer. Les élèves ont eu un sentiment d’apaisement “wouah, relax”. Comme si la diversité de la liste laissait entrevoir un champ beaucoup plus vaste. Comme si le mental inconsciemment s’ouvre en confiance car rien n’est dit. Et s’il y a tant de sujets, et tant de manières d’en parler, on ne s’arrête pas aux mots. Un univers unique où chacun.e est laissé libre. La thématique étant finalement loin du mot en soi. Chaque mot étant noyé dans la masse, on est libre de focaliser notre attention sur ce que l’on désire. Tout en ayant une vue d’ensemble relativement exhaustive, sans tabou ni “politiquement correct”.

Les élèves découvrent des thématiques et font des distinctions. Par exemple: “Je pensais que le désir et le plaisir c’était la même chose”. 

Une dynamique de groupe s’installe de suite. Le groupe s’auto-gère. Les un.e.s parlent tout haut et le groupe répond aux questions de clarification. “C’est quoi ceci ? “Ca veut dire quoi ?” Nous animateur.e.s sommes d’emblée spectateurs.rices d’une dynamique d’échanges très ouverte. Beaucoup de dialogues s’installent même entre des élèves qui ne parlent généralement pas, ou prennent très peu la parole. 

Une réaction souvent unanime. “Il faudrait en parler aux parents. Ils en ont presque plus besoin que nous. Ils sont de la vieille école, de la vieille mentalité”.

On est étonné.es d’observer l’investissement des élèves. Malgré le fait que le questionnaire de base est long, ies élèves  restent super appliqués jusqu’à la fin du questionnaire. 

Certaines filles de tempérament plus discrètes se mettent à poser des questions. Comme si le questionnaire donnait la permission de parler. 

Certaines filles et garçons ne savaient pas qu’il existait autant de thèmes à propos de la sexualité. Ils  sont curieuses d’en savoir plus. 

“Je découvre que je ne suis pas à l’aise avec beaucoup de sujets, et en même temps j’ai envie d’en savoir plus et pouvoir en parler”.

Des élèves ont fait la distinction entre leur ressenti, comment je me sens avec, “je suis à l’aise, je suis mal à l’aise” et leur intérêt. L’une a partagé: “J’ai beaucoup d’intérêt, mais dans ma culture, en tant que femme, ça ne se fait pas de s’intéresser. Finalement à qui puis-je m’adresser ? ” 

La longueur de la liste a permis à certain.e.s jeune de faire des distinctions entre corps/sexualité et sentiments. Une longue discussion sur les types de relation a eu lieu. Discussion sur le sentiment amoureux, la fidélité, les pratiques sexuelles, les désirs. 

Inconsciemment, des liens et des distinctions sont faites entre les thématiques (et leur univers), qui a permis de parler de manière beaucoup plus large qu’une thématique en particulier. Naturellement, les élèves ont combiné les sujets. Ce qui amenait des discussions étonnantes et riches d’autant plus que la diversité culturelle de la classe était grande (néanmoins représentative de la majorité des classes qu’on observe dans ces écoles et quartiers): Polyamour, honte, culpabilité, affectif, inconfort des expériences, appréhensions et envies entre partenaires…

“C’est la première fois qu’on entend un discours comme cela (étonnées et enthousiastes)”

Les élèves ont mentionné que parfois les animations paraissent superficielles, que ça manque de profondeur et d’audace. Et que cette liste leur permet d’être entendus, avec l’espoir d’aller au coeur de certains sujets parfois difficiles à amener dans un groupe. 

L’un a dit “On voit qu’on est considéré comme des adultes. On peut parler et aller plus loin. Parler de vraies choses, qu’on ne peut pas ailleurs. Merci “

Génèse de la création de l’application:

La création de cette application smartphone fait suite au travail de fin de formation à l’université libre de Bruxelles pour l’obtention de mon diplôme sexologie clinique avec Majida Bounouh (dixit Olivier Mageren).

L’objectif du travail de fin de formation était de trouver un moyen d’initier plus facilement la discussion à propos de la sexualité en animation EVRAS avec la population musulmane de Bruxelles de 16 à 18 ans. La complexité révélée lors de notre pré-étude nous a amené à créer un questionnaire thématique qui s’est avéré très prometteur, polyvalent et efficace d’autant plus qu’il est modulable. Ce pourquoi nous vous l’offrons.

Alors que le sujet de la sexualité pour ce public musulman est souvent tabou et délicat, l’usage du questionnaire thématique a permis d’ouvrir le dialogue de manière aisée, douce et respectueuse. L’approche thématique à l’avantage d’être neutre, sans connotation ni orientation. 

Le contraste entre la complexité du sujet (sexualité, jeunesse, culture, religion…) et la simplicité du questionnaire thématique nous semble intéressant à souligner. Quelle que soit la complexité d’un sujet, progresser par étape, en commençant par le questionnement des portes d’entrées possibles permet d’initier facilement, sans effort, et avec respect le dialogue à propos de la sexualité que les jeunes vivent dans l’instant de l’animation. 

Cet “outils EVRAS sexualité” a été conçu sur base de diverses recommandations (voir plus haut dans le texte) et de notre expérience de terrain. 

Réflexions de base pour la création de l’outil questionnaire:

L’UNESCO et l’OMS ont publié des recommandations internationales pour guider les pays dans la mise en place de programmes d’éducation sexuelle efficace (Document: Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle). Dans les caractéristiques des programmes efficaces, il est noté entre autre:

Point 2: Évaluer les besoins et les comportements des jeunes en matière de santé reproductive dans le but d’étayer l’élaboration du modèle logique. En dépit des nombreux points communs qui existent entre les jeunes sur le plan de leurs besoins en matière de sexualité, il existe des différences considérables d’une communauté à l’autre, d’un contexte à l’autre et d’une classe d’âge à l’autre, quant aux connaissances, convictions, attitudes et compétences des jeunes et aux raisons de leur échec à éviter des relations sexuelles non désirées, non voulues et non protégées. Dans des programmes d’éducation sexuelle efficaces, ces raisons sont identifiées et des réponses sont apportées. De même, il est important de tirer parti des connaissances, des attitudes positives et des compétences des jeunes. Ainsi, pour être efficaces, des programmes doivent s’appuyer sur ces atouts et combler les lacunes en la matière. Il est possible d’évaluer les besoins et atouts des jeunes lors de groupes de discussion avec des jeunes et d’entretiens avec des professionnels qui travaillent avec des jeunes et dans le cadre d’un examen des résultats de recherche concernant le groupe cible ou des populations semblables.

Qu’en est-il dans le cadre de la Belgique francophone ? Les recommandations internationales ont été traduites dans un décret mission école. Il existe donc un cadre légal de l’EVRAS à l’école ( Notez que l’EVRAS est organisée différemment en communauté flamande et en communauté Wallonie-Bruxelles.) Le décret mission de l’enseignement fondamental et secondaire fait explicitement référence à l’EVRAS en ces termes:

Article 8 – 9°: La Communauté française pour l’enseignement qu’elle organise; et tout pouvoir

organisateur, pour l’enseignement subventionné, veillent à ce que chaque établissement éduque au respect des personnalités et des convictions au devoir de proscrire la violence tant morale que physique, à la vie relationnelle, affective et sexuelle et mettent en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école.  

La question que nous nous sommes posée est la suivante. Est-il possible de respecter sans comprendre les convictions d’une communauté. Est-ce qu’un programme éducatif (qui vise à l’épanouissement sexuel de l’individu) peut être efficace sans comprendre les convictions et les spécificités des communautés et cultures des individus qui la composent ? Afin d’être efficace (UNESCO) et respectueux des convictions (Décret), n’est-il pas préférable de savoir ce qu’il en est.

Le décret mission offre aux établissements et aux équipes de terrain une liberté qui leur permet de définir une approche et des outils adaptés à leurs besoins spécifiques. Une école à Arlon n’a pas le même contexte qu’une école à Anderlecht.

D’autre part, on constate sur le terrain que les animateur.e.s EVRAS disent communément que ce n’est pas facile de parler sexualité avec certaines populations, spécialement sur des thèmes tels que l’homosexualité. Nous nous posons la question de savoir, sur base du décret, s’il est respectueux des convictions de chacun de parler frontalement d’homosexualité. Tout du moins, est-ce efficace ? Parfois, les animateur.e.s parlent d’inconfort

Si l’animateur.e ressent de l’inconfort (d’eux vis-à-vis des jeunes, ou inversement) c’est qu’il-elle génère de l’inconfort aux près des jeunes. Autant les révéler  de suite grâce au questionnaire pour pouvoir naviguer avec une cartographie consciente.

Voici la liste des thématiques du questionnaire de base (questionnaire par défaut):

  • Amitié
  • Séduction
  • Relation
  • Etre amoureux
  • Regret et chagrin
  • Internet et sexualité
  • Vivre une relation
  • L’amour
  • Formes de relation, nouveaux types de relations
  • Une bonne relation
  • Communication
  • Résolution de conflits
  • Développer une relation
  • Communication
  • Corps sexuel
  • Les fonctions sexuelles (m/f/autres)
  • Points sensibles du corps
  • S’exprimer sur le sexe
  • Désir sexuel
  • Fantaisie
  • Cycle de réponses sexuelles
  • L’expérience relationnelle et la diversité
  • Pratiques sexuelles
  • Techniques sexuelles
  • Difficultés et problèmes sexuels
  • Intimité
  • Plaisirs sexuels
  • Perspectives historiques et culturelles
  • Sexualité : Loi, droits, responsabilités et valeurs
  • Education par les médias
  • Pornographie
  • Tabous
  • Formes de familles et parentalité
  • Internet et nouveaux médias, Apps
  • Solidarité
  • Droits sexuels et émancipation
  • Caractéristiques de genre
  • Menstruation
  • Hygiène corporelle et sexuelle
  • Image de son corps, image corporelle
  • Masturbation
  • Pensées sexuelles
  • Professions sexuelles
  • Honte et culpabilité
  • Perception de la puberté
  • Ejaculation (hommes/femmes)
  • Orgasme
  • Excitation sexuelle, lubrifications et érections
  • Genres et identités de genre (LGBTQI+)
  • Consentement
  • Normes et normalités
  • Hormones et sexualité
  • Expression des désirs
  • Sexualité et pleine conscience
  • Slow sex
  • Evolution de la sexualité humaine (de l’animal à l’humain actuel)
  • Evolution de la sexualité humaine (de la naissance à la mort)
  • Blocages et inconforts en sexualité
  • Le toucher, caresse et massage
  • Bagages historiques, culturels, sociaux
  • Anatomie sexuelle, diversité
  • Les complexes
  • Le langage corporel
  • Les fantasmes
  • Sexualité et émotions
  • Le clitoris
  • Sexualité et média
  • Sexualité et grossesse
  • Positions sexuelles
  • Le sexe féminin
  • Le sexe masculin
  • Confiance en soi et estime de soi
  • Sexualité non pénétrative
  • Sexualité anale et sodomie
  • Stress, anxiété, peurs
  • Pudeur, gène, aisance
  • Lubrifiants
  • Sexualité et mariage
  • Sex toys
  • Prostitution
  • Performances
  • Image de la femme en sexualité, femme objet, femme désirante…
  • Image de l’homme en sexualité, homme objet, homme désirant..
  • S’approprier son corps
  • Affirmation de soi
  • Sexualités à travers le monde
  • Ejaculation précoce
  • Anorgasmie
  • Sexualité et religion
  • Aphrodisiaques
  • Moyens de contraception féminin
  • Moyens de contraception masculin
  • Mutilations génitales
  • Les gammes de préservatif
  • Les zones érogènes
  • Les mouvements sexuels
  • Comment satisfaire son-sa partenaire
  • Les poils
  • Le tantra
  • Les contes érotiques musulmans
  • Sexualités et traditions
  • Les applications smartphone de rencontre
  • Les relations extraconjugales
  • Les “nudes” (photo et vidéo de nu)
  • Les scripts/scénarii sexuels
  • Le harcèlement
  • La jalousie
  • La pénétration

 

 

 

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