Julie Toubiana – Cycle menstruel, libido, contraception #66

Dans ce nouvel épisode inédit, Julie nous offre généreusement son témoignage de femme sur un sujet qui est au coeur de l’humanité : les menstruations.
Afin d’introduire son témoignage, Julie vous écrit ces quelques mots d’accueil: “Je remercie sincèrement Olivier pour cet échange authentique et bienveillant autour de mon parcours d’arrêt de la pilule contraceptive et de la découverte de mes cycles menstruels au naturel. J’espère que ce témoignage permettra à d’autres femmes d’écouter davantage leur corps pour mieux le comprendre et je reste disponible pour répondre aux questions.
Pour prolonger la discussion, je vous invite à lire mes nombreux articles de blog sur le sujet dont le dernier : «?J’ai osé arrêter la pilule : vivre sa sexualité librement et sereinement?»
Nous espérons que ce podcast vous apporte des réflexions qui embelliront votre vie, ou celle de vos proches. Les menstruations sans être vraiment un tabou restent encore peu considérées dans la société et les relations, et encore plus lorsque l’on considère les menstruations au naturel si on peut s’exprimer ainsi. On vous souhaite une belle écoute et un moment chaleureux en compagnie de Julie Toubiana et l’animateur du podcast Olivier Mageren, sexologue et expert reconnu pour sa douceur et sa sensibilité.
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Retrouvez l’interview que m’a consacrée Olivier sur mon blog : «Réapprendre à parler de plaisir : ce que la sexualité dit de notre société?» – une exploration des normes, des désirs et de la manière dont notre société aborde (ou pas) la sexualité.L’épisode via notre chaîne Youtube :
Séquençage de l’épisode avec Julie Toubiana:
- [00:00:20] Introduction au podcast et contexte
- [00:02:30] Présentation de Julie Toubiana
- [00:03:40] Un enregistrement à distance
- [00:04:58] Comment est arrivée la contraception ?
- [00:09:50] Comme un poulet qui a grandi sous hormones !
- [00:10:19] Après une grossesse malgré la pilule…
- [00:11:50] Comment se reconnecter aux cycles
- [00:15:43] Mon cycle, mon miroir de santé
- [00:19:59] Le choix d’une contraception naturelle
- [00:23:13] Les choix pour vivre sans hormones exogènes
- [00:24:45] Un message aux femmes et aux hommes ?
- [00:26:55] Contraception naturelle et sexualité
- [00:32:10] Célébrer les hauts et les bas du cycle
- [00:36:05] Gratitude
- [00:37:48] Clôture de l’épisode
Transcription du podcast avec Julie Toubiana:
Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage. Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association
- ingle Intro: [00:00:00] Entr’Nous. Entr’Nous, le podcast, pour parler, de sexualité, par vous, avec vous, pour vous
- Olivier Mageren: [00:00:20] Bienvenue dans le 66? épisode du podcast « Entr’Nous », le podcast du « Love Health Center », un centre basé à Bruxelles mais disponible à travers toute la francophonie grâce aux podcasts, entre autres, et on voyage aussi en fonction des invitations parfois. Le but de l’association est d’aider tout un chacun sur son chemin vers un mieux être lié à sa sexualité, à sa relation. Et le podcast est fait dans une intention, pour ma part, d’ouvrir des espaces de parole pour faire émerger des discussions pour vous, vers un mieux-être. Et partager souvent des histoires qui sont peut-être privées ou pas accessibles, ou tellement intimes qu’on ne sait pas très bien comment les partager et je trouve que le format podcast est tellement beau pour faire ce genre de partage. Un peu intemporel, parce que peut-être que vous allez écouter ce podcast quelques années après son enregistrement, quel que soit votre âge, que vous soyez jeune ou plus âgé, je trouve ça fabuleux d’imaginer ça à l’avance. Et aujourd’hui, j’ai la chance d’inviter au micro Julie, bonjour Julie.
- Julie Toubiana: [00:01:18] Bonjour! Merci pour l’invitation.
- Olivier Mageren: [00:01:20 Merci à toi. Et je suis très content parce que ça fait un moment qu’on parle de ce podcast, ça fait peut-être un an déjà.
- Julie Toubiana: [00:01:29] Oui, ça fait un petit moment qu’on en parle et on a beaucoup de choses à dire du coup!
- Olivier Mageren: [00:01:33] On va enregistrer deux podcasts, le 66? et le 67?. Le premier, ça va être un partage, un témoignage de ta part sur ton histoire de vie. Et dont la thématique sera une sexualité sereine sans contraception, donc sexualité, contraception et libido, cette thématique-là qui est tellement importante, je trouve, à aborder. Le deuxième sera plus lié à ta profession et ton travail et les services. Et d’ailleurs c’est un peu comme ça que tu m’as contacté, c’est concernant cet aspect professionnel pour, entre-autres, relire un superbe livre sur les cycles féminins, qu’on abordera dans la deuxième capsule. Et je te remercie vraiment d’avoir frappé à la porte du « Love Health Center » pour créer ce lien. Et aussi tu m’as invité à répondre à des questions sexo, sur ton blog, on en parlera aussi dans le deuxième épisode. J’ai posé un petit peu le cadre et comment on s’est rencontré, et est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots? Pour que les gens te situes et puissent plonger dans l’aventure avec nous?
- Julie Toubiana: [00:02:45] Merci beaucoup. Alors je m’appelle Julie, je suis maman d’un petit garçon qui a huit ans, que j’élève toute seule sur Paris. Je suis également blogueuse à côté, donc j’ai un blog qui est lu par 20?000 personnes à peu près en moyenne tous les mois. Et ce blog, il parle de tout, il parle de lifestyle, il parle de parentalité, il parle d’éducation. Et donc c’est aussi l’occasion d’interviewer, puisqu’il y a une rubrique y compris qui est dédiée à ça, qui est l’interview de professionnels sur différents sujets. Et ça sera l’occasion, je serais très heureuse de pouvoir y publier tes réponses, parce qu’effectivement on a prévu deux articles, et j’ai hâte de publier le premier-là qui est déjà prêt dans le back office. Bref, voilà, j’espère que les gens qui nous écoutent auront l’occasion de venir le lire, et je ne sais pas si on pourra rajouter éventuellement le lien même à la suite, pour les petits curieux ça pourrait être l’occasion.
- Olivier Mageren: [00:03:40] Merci. On enregistre ce podcast à distance, parce que moi je suis à Bruxelles et toi tu es à Paris.
- Julie Toubiana: [00:03:49] Je suis à Paris, on l’enregistre à distance et on va traverser pas mal d’années puisque, si je veux commencer de raconter mon histoire, il va falloir remonter un petit peu le temps, donc je sais pas dans quel ordre on va faire ça, mais je te laisse nous guider.
- Olivier Mageren: [00:04:01] Je suis ravi que tu as accepté de témoigner sur ton histoire liée justement à la contraception, à la libido, à ta sexualité, et de remonter un peu le fil de ton histoire en quelques phases. Et la première étape que tu me partageais, et j’aime bien parler du sujet parce que, comme tu le disais en préparant ce podcast, ça s’adresse tant aux femmes, aux mères, aux jeunes filles, aux femmes ménopausées, enfin à toute la société, et aux hommes. D’un sujet qui est parfois peu connu mais il y a plein de pépites, je trouve, dans cette discussion qu’on a eue en aparté. Et ouvrir le sujet, ça développe énormément de prise de conscience parfois, ou de subtilité, qui sont parfois un peu sous silence, ou simplifiées, ou banalisées. Et dans cette première phase de vie, au moment de ta puberté, on t’a proposé directement une médication de contraception, si c’est correct, tu peux expliquer un peu comment ça s’est passé pour toi, dans cette période-là et comment ça a démarré en fait, ce questionnement sur justement la contraception?
- Julie Toubiana: [00:05:17] Alors oui, effectivement, je vais commencer par en parler, mais ce que tu disais juste avant, sur l’idée de dire que parfois en écoutant, on éveille, on pense à des choses, c’est quelque chose qui est hyper important pour moi et je me permets juste de revenir dessus parce que c’est aussi pour ça que pour moi c’est important de parler de ce sujet-là et que ça me tient à cœur. C’est à dire que j’espère que en parler pourra déclencher un tilt, peut-être dans la tête de certaines ou de certains. Parce que je pense que la contraception c’est l’affaire de tous, et c’est important que les hommes se sentent également très concernés par ce sujet-là. Donc ça c’est la première chose et puis j’espère aussi pouvoir venir en aide, de par ce témoignage, à de nombreuses femmes, parce qu’en réalité on est souvent un peu perdu dans ces questions-là. Je ne sais pas comment ça se passe dans tous les pays, parce qu’effectivement ça dépend aussi des écoles médicales si l’on peut dire, c’est peut-être pas forcément le bon terme, mais en tout cas, pour ce qui est de la France, c’est vrai qu’on est très enfermé dans les méthodes hormonales exclusivement et, c’est vrai que, voilà savoir qu’on est pas captif de ça et que c’est vrai ce qu’on peut entendre aujourd’hui sur le fait qu’il puisse y avoir des risques, qu’ils existent même si on remercie les méthodes contraceptives d’exister, ça n’empêche pas que voilà… Savoir ce qu’il en est, connaître son corps, connaître sa contraception, ça va de pair. Et pour moi, c’est important de pouvoir poser le sujet et d’autoriser les femmes à se poser des questions. Du coup si tu veux je remonte un peu le temps et qu’effectivement c’est ce que tu disais, j’ai été menstruée à l’âge de onze ans, donc j’ai eu mes premières règles à l’âge de onze ans, et pour des raisons de santé, on m’a mise sous pilule hormonale à l’âge de douze ans parce que j’avais un petit kyste sur un des ovaires, que j’ai toujours aujourd’hui. Finalement, c’était pas si important que ça, et la pilule n’a pas permis de résoudre le problème. J’ai été sous pilule dès l’âge de douze ans, je suis restée sous pilule pendant des années et des années en changeant parfois le modèle de pilule parce que c’est vrai qu’il y a quand même beaucoup d’effets secondaires. Je pense qu’on en connaît toutes des effets secondaires avec la pilule, que ce soit la prise de poids, que ça soit au niveau de la peau, que ce soit au niveau de l’humeur, que ce soit au niveau des douleurs qu’on peut avoir à la fois pendant les menstruations, mais aussi en amont, ou même au niveau de la poitrine, voilà. C’est parfois même encore un sujet un peu que certaines n’osent pas forcément aborder, moi je pense qu’il faut le dire, c’est des choses qui arrivent, c’est pas honteux, on en est toutes là. La moitié de l’humanité connaît des problèmes qui sont hormonaux et qui arrivent et qui sont récurrents donc parlons-en. Et c’est vrai que pendant ma vingtaine, j’ai connu une difficulté importante qui a changé énormément de choses pour moi, c’est que j’ai fait une embolie pulmonaire, inattendue. Je m’en souviens encore et c’était une expérience assez angoissante de manquer d’oxygène, de sentir l’air qui n’est plus là. J’ai fait cette embolie pulmonaire quand j’avais à peu près 25-26 ans. On a très vite identifié le problème comme étant lié à la prise de ma pilule et donc comme étant lié à une contraception hormonale. Le choix qui a été fait par le médecin a été de changer le modèle de pilule, et n’ont pas arrêté la pilule. J’ai fait confiance au corps médical et quelques mois après, je refaisais un problème de thrombose, pas exactement le même, je faisais une phlébite. Et j’ai refait par la suite encore des phlébite, à chaque fois attribuées effectivement, à chaque fois on changeait le modèle de pilule, et malgré ça, et bien je faisais des problèmes thrombotiques: ce qu’on appelle donc voilà: embolie pulmonaire, phlébite, il y a tout un tas de risques qui existent. Je pense que j’ai touché à peu près à tous les risques qui peuvent exister avec, je suis quand même restée à chaque fois sous pilule, on changeait simplement le modèle de pilule et j’ai fini par tomber enceinte sous pilule. Là, je me suis dit que vraiment, non seulement j’étais plus du tout sereine avec la prise de la pilule, et je devenais en réalité complètement anxieuse avec ma contraception, qu’on continuait de me donner parce qu’on me disait qu’il fallait que j’aie une contraception et c’était important. Quand j’ai compris que, même si c’est très rare, j’avais quand même fait une grossesse sous pilule, en la prenant régulièrement et en respectant toutes les consignes, je me suis dit que vraiment, c’était le signe envoyé par mon corps, qu’il fallait que j’arrête et que je prenne en main ma vie sexuelle sans méthodes contraceptives hormonales. Donc voilà, pour moi, c’est ça qui a été un vrai déclic.
- Olivier Mageren: [00:09:50] Tu avais utilisé des mots assez forts quand on préparait le podcast en prenant une image un peu exagérée et de dire que tu te sentais un peu comme un poulet qui a grandi sous hormones comme ça.
- Julie Toubiana: [00:10:02] Oui, c’est exactement ça, c’est-à-dire j’ai vraiment grandi sous hormones. Et comme on élèverait un poulet pour l’abattoir, ben j’ai vraiment grandi moi aussi sous hormones, toute ma puberté depuis l’âge de douze ans s’est faite sous hormones. Et c’est exactement ça.
- Olivier Mageren: [00:10:18] Et de ce fait-là, tu exprimes aussi que ça ne t’avais pas permis en fait de savoir comment fonctionnait ton corps, à partir du moment où il y a cette influence extérieure, exogène. C’est un peu comme un perturbateur endocrinien aussi d’une certaine manière, on vient titiller autrement, et te dire « Mais comment fonctionne mon corps naturellement ». Et donc à partir du moment où tu es tombée enceinte, tu as accouché tout s’est bien passé, j’imagine, de ce que j’avais compris, comment s’est passée ensuite l’étape d’après? Quand tu as arrêté la pilule, quels ont été les événements ou les prises de conscience, ou les découvertes? Ou l’éveil de toi sans hormones extérieures en fait?
- Julie Toubiana: [00:11:05] J’ai grandi sans savoir que le corps féminin avait des cycles, et sans savoir que la femme avait des cycles, et donc je n’ai jamais observé mes propres cycles. Et c’est vrai que ça me faisait défaut, mais je me suis vraiment rendu compte que ça me faisait défaut quand j’ai compris que la femme avait des cycles et que le corps s’exprimait, et que le corps communiquait, il avait sa vie propre et qu’il avait même beaucoup à dire à la femme: sur elle, sur son état de santé, sur son corps, sur sa sexualité, tout un tas de choses à dire, ça je l’ai compris qu’après. Et je l’ai compris après ma grossesse, quand j’ai décidé de vivre ma sexualité, naturellement, sans contraception hormonale.
- Olivier Mageren: [00:11:48] Ça me questionne de comprendre les détails de cette expérience, tu dis de comprendre que ton corps a des cycles et qu’en en fait, oui ok, culturellement il y a le message qui est véhiculé que la femme elle est complexe, elle a des cycles, c’est fluctuant, et que les hommes ça serait plus simple, ou qu’ils ne vivent pas ça alors qu’en fait c’est faux, les hommes ont aussi des cycles, c’est juste qu’ils n’ont pas encore étudié, observé, compris de manière détaillée que pour en comprendre les subtilités mais, l’homme est aussi sujet à des cycles. La femme est pour moi comme une aide à bien percevoir la beauté des cycles, et quand on fait dans la nature et dans la vie, tout est cycle en permanence. Quelles ont été les manières dont tu t’es reconnecté aux cycles de manière générale, tant biologique, corporelle, que libido, que sexuelle, que de fonctionnement de ton corps en fait, quels sont les signaux qu’il t’envoie que tu ne voyais pas avant? Comment tu as fait ce chemin de redécouverte envers toi-même?
- Julie Toubiana: [00:12:57] Le chemin de redécouvrir mon corps, c’était pas l’objectif. Déjà, faut quand même l’avoir en tête, c’est à dire que pour moi l’objectif c’était: d’être sereine et sans épée de Damoclès au-dessus de ma tête, d’avoir un risque thrombotique, d’embolie pulmonaire ou autre. Et dans cette recherche, en passant à une méthode naturelle, j’ai découvert, j’allais dire malgré moi, mais ce n’est pas malgré moi, c’est heureusement, sans le prévoir en tous les cas, que mon corps avait des cycles. Et j’ai appris à observer ces cycles, à les comprendre et à apprécier tout ce que ces cycles représentent et m’apprennent sur moi et ça c’est extraordinaire. Et donc pour moi, il y a eu toute cette étape de « Ok, c’est bon, j’ai décidé, j’ai pris une décision, j’arrête, je m’y tiens et je le vis bien. Je suis sereine dans ma tête là-dessus. Droit dans mes bottes, C’est super ». Et il y a un deuxième effet, qui est arrivé ensuite, qui était d’observer mon corps évoluer et d’observer mon corps changer, vraiment changer du tout au tout, c’est à dire: au niveau du poids, au niveau de ma peau, au niveau de tout un tas de choses, mais aussi au niveau de ma vie personnelle. Mes humeurs n’étaient plus les mêmes, mon corps évoluait de façon différente, il y a des moments où j’étais plus fatiguée avant mes règles, c’était quelque chose pour moi, encore aujourd’hui c’est laborieux la période avant les règles et la période, au contraire, avant l’ovulation où pour moi c’est un up absolument génial, j’ai plus d’énergie, je traîne moins la jambe pour aller à la salle de sport, tout un tas de choses comme ça. Je suis tellement plus à l’écoute de mon corps que, justement je ressens certains besoins de mon corps, même jusque dans mon alimentation, dans mon besoin de faire du sport, tout un tas de choses comme ça qui sont complètement différents pour moi. Et je suis extrêmement reconnaissante de vivre cette expérience-là, ça c’est extraordinaire pour moi, y compris dans ma sexualité, puisque, aujourd’hui, ma libido n’est plus du tout la même. Je me suis rendu compte que pendant des années j’avais connu une libido bridée, en réalité complètement bridée, et que la libido que j’ai découvert après, eh bien elle avait rien à voir, elle était beaucoup plus libérée, beaucoup plus simple aussi, on ne va pas se mentir, et ça, c’est hyper agréable. Et puis elle évolue aussi en fonction de mon cycle, ma libido aujourd’hui, et ma libido en période d’ovulation c’est absolument pas la même qu’avant mes règles, c’est deux choses complètement différentes. Sexuellement y compris je n’attends pas les mêmes choses, je dois le reconnaître, en période d’ovulation quand en période de règles quoi, c’est pas pareil. Émotionnellement, sexuellement, on ne vit pas les choses de la même façon, et vivre sa sexualité naturellement ça permet aussi d’observer ça.
- Olivier Mageren: [00:15:43] J’aime beaucoup ce que tu partages, de: vivre une sexualité naturellement, avec toutes ses facettes, ces fluctuations, la manière dont le corps nous éveille et nous parle. Comme tu dis, le corps nous parle en permanence, plutôt que d’imposer comment il doit fonctionner ou peut-être avoir un modèle de la manière dont il est censé fonctionner si on le laisse s’exprimer. En fait, il est en dialogue permanent avec nous-même et la manière de vivre sa sexualité est déjà extrêmement enrichie par ça en fait, c’est une manière aussi de pulser la vie à travers différentes humeurs, rencontres au corps et moments du cycle. Je trouve ça super beau d’avoir toutes ces nuances en fait. Pour certaines personnes aussi, j’ai pu voir que parfois les règles ça reste un sujet, les menstruations ça reste un sujet très délicat, alors qu’en fait c’est simplement le signe d’un corps en bonne santé. Un corps en bonne santé est censé avoir des menstruations mensuelles, relativement stables aussi, ou si c’est pas ben ça nous parle en fait de comment va le corps et comment on va notre vie en fait, le corps nous parle à travers aussi les cycles, et donc c’est un moyen de communication de corps en bonne santé. Et donc lui accorder de l’importance, de l’attention mais surtout de l’écoute, de l’observer comme tu dis, de juste observer comment il évolue, et de sentir qu’on est en bonne santé je trouve que c’est une perspective tellement belle en fait, plutôt que de voir comme une contrainte, une difficulté ou bien quelque chose de gênant ou de contraignant, même si ça peut être un peu tout ça aussi. Mais de le voir avant tout peut-être comme quelque chose qui est tellement naturel, d’un corps en bonne santé. Parce qu’en plus, dans ton parcours, c’est ça aussi ce retour à toi, c’est parce que, c’est lié à des difficultés de santé, comme tu as dit ton premier drive, c’est à dire comment récupérer une vie en pleine santé où il n’y a plus d’anxiété. Tu peux vivre sereinement, sans risque d’une gravité médicale quelconque.
- Julie Toubiana: [00:18:00] Alors moi je suis complètement d’accord avec ce que tu viens de dire, c’est-à-dire: déjà les règles ça ne doit pas être un sujet tabou, il n’y a pas de raison que ça le soit. Mais effectivement, c’est un critère de bonne santé qui est hyper important. Pour moi, d’autant plus que de par le fait justement de revenir à quelque chose de plus naturel dans l’optique d’améliorer ma santé, c’est d’autant plus important. Mais même aujourd’hui, maintenant ça fait plusieurs années que je fonctionne sans méthode hormonale. Et bien aujourd’hui pour moi, avant mes règles c’est un signe de bonne santé et c’est quelque chose, qui certes à tout un tas de désagréments, on ne va pas se mentir, je suis beaucoup plus fatiguée, beaucoup moins patiente, c’est des choses que je ne vais pas nier, j’ai mal parfois aussi, donc voilà. Mais ça fait partie de la vie et des menstruations. N’empêche que le fait de les avoir, pour moi, je le vis toujours comme un signe d’être effectivement en bonne santé, ça veut dire que mon ovulation elle a eu lieu, ça veut dire que mon corps il n’a pas été stressé par tellement de choses qu’il a retardé mon ovulation par exemple. Donc c’est tout un tas de choses qui sont hyper importantes. Et puis, moi je le vis même comme une délivrance, on va pas se mentir, c’est un cycle qui repart, ça veut dire que je repars moi aussi sur une énergie nouvelle. C’est un peu comme une piqûre d’énergie, et hop c’est un reboost. Une fois qu’elles sont là voilà, hop je repars et c’est bon, on est parti pour un nouveau cycle, on est reparti avec une bonne énergie, et on y va, et on le vit bien. Mais c’est des choses qu’on apprend progressivement quand on prend le temps. Déjà de ne pas avoir de méthode hormonale, c’est quelque chose où psychologiquement il faut être prêt à ça, donc il faut être serein aussi avec cette idée-là. Mais quand on apprend à se poser à « Ok, je me lance dans quelque chose de naturel, j’observe mon corps ». Bah là, c’est génial, c’est à dire que on voit tout de suite énormément de choses, on comprend énormément de choses, et on voit bien que le cycle, il parle de notre santé, mais tous les mois.
- Olivier Mageren: [00:19:58] Oui parce que c’est peu véhiculé dans la société que écouter attentivement le cycle, nous parle de nous, parle de la femme, de sa santé, de ce qui s’y passe quand il y a du retard ou que le cycle a une durée différente, ou que voilà… Que même l’abondance sanguine peut être différente, et que c’est un dialogue permanent qui est différent à chaque mois en fait. Et ce qui est chouette, c’est de se reconnecter aux cycles de la vie aussi. Les cycles sont partout et on est presque un peu déconnecté du premier cycle fondamental qui permet la vie, et qui permet à l’humanité d’exister avec l’arrivée des bébés. C’est le cycle menstruel féminin et il y a tellement de choses importantes à s’y trouver, on le regarde un peu parfois de manière très superficielle, ou rapide, plutôt que de plonger dedans. Et toi, tu as fait le choix d’une contraception naturelle, tu pourrais en parler parce que c’est encore assez rare à l’heure actuelle? Il y a de plus en plus de femmes qui vont vers des contraceptions naturelles, mais ça reste, le partage d’expériences, voilà, il faut parfois avoir la chance d’être dans un espace de parole où il y a des femmes expérimentées qui peuvent en parler. Est-ce que tu pourrais en parler, de ça?
- Julie Toubiana: [00:21:16] Alors, le jour où je me suis dit qu’il fallait que je trouve une alternative, je me suis pas dit que j’allais vivre sans rien parce que, on ne sait jamais enfin, faire le choix d’arrêter la pilule c’était pas pour moi le choix de me dire « Je prends le risque d’une grossesse, advienne que pourra », ce n’était pas ce choix-là. Et il faut bien avoir en tête que, il y a des alternatives qui existent, il y en a eu pendant des siècles j’ai envie de dire, qui sont peut être très méconnues aujourd’hui, mais pour moi il fallait que je trouve une alternative. Et donc mon post-partum, pour moi, ça a beaucoup été la quête finalement de cette alternative. Et j’ai trouvé une méthode qui s’appelle Lady Comp, qui est un moniteur de fertilité qui me permet de traquer ma fertilité en fait, on va dire. C’est à dire que, comme le cycle, une fois qu’on a un cycle naturel sans hormones, ça ne marche pas avec quelqu’un qui prendra justement une méthode hormonale telle que la pilule. Comme le cycle il fluctue, les températures en fait de la femme fluctuent au cours du cycle, et bien il va traquer ma fertilité et m’indiquer tous les jours si je suis fertile ou pas. De fait, comme j’utilise cette méthode naturelle, et bien moi je sais chaque matin quand je me lève pour toute la journée, si aujourd’hui j’ai un risque de tomber enceinte ou pas. Et ça me permet d’adapter ma vie sexuelle complètement naturellement, c’est à dire j’ai des jours où je sais que j’ai un risque de grossesse et donc soit, si je ne souhaite pas d’enfant, je m’absente de tout rapport soit j’ai des rapports protégés, soit j’y ai des jours où je sais que je ne suis pas fertile et donc à ce moment-là je ne risque pas de tomber enceinte, que j’ai un rapport voilà, je peux avoir un rapport et il n’y aura pas de risque pour autant, même si le rapport est non protégé, donc il n’y a pas de risque de grossesse. Donc voilà, ça, ça change la vie.
- Olivier Mageren: [00:23:13] Oui et c’est d’écouter le corps et de vivre en symbiose avec lui, et d’adapter, de ne pas avoir une solution pour tout, mais en tout cas d’adapter en fonction du moment dans le cycle. Quels sont les moyens que tu utilises et quels sont les choix que tu fais à ce moment-là, pour justement vivre sans hormones exogènes quoi!
- Julie Toubiana: [00:23:32] Oui, et puis pour moi c’était aussi le choix de la simplicité. Le choix de la simplicité, pour moi, c’était d’opter pour une méthode qui existe et qui soit quand même réelle, de ne pas être à l’abandon dans la mesure où je n’avais plus de contraception. La méthode que j’utilise aujourd’hui elle est pas contraceptive, mais elle me permet de traquer ma fertilité, de savoir chaque jour si je suis fertile pas, et du coup, de m’adapter et de me laisser le choix. C’est à dire que mon corps est libre, et moi aussi je suis libre de tous mes choix. D’ailleurs, c’est pas une méthode contraceptive, c’est une méthode qui laisse le choix d’avoir, ou de ne pas avoir d’enfant. Du coup il y a plein de femmes qui l’utilisent pour concevoir mais moi c’est pas l’objectif, mais donc j’ai une liberté qui est totale dans ma vie sexuelle et dans mes choix de vie en tant que femme. C’est hyper important je trouve, de pouvoir avoir cette liberté-là. Et de dire aux femmes que ça existe, qu’on peut voilà, baisser la garde avec les méthodes hormonales, c’est super. L’important c’est d’avoir une méthode qui nous convienne, donc l’important c’est d’avoir le choix et d’être bien avec la méthode qu’on utilise. Mais, pour faire ce choix-là et être bien avec sa méthode, il faut savoir qu’il y a différentes méthodes qui existent.
- Olivier Mageren: [00:24:45] Est-ce qu’il y aurait d’autres messages que tu as envie de transmettre aux femmes et aux hommes, en lien avec ton histoire de vie en fait, et ce que toi tu as pu découvrir et comprendre et que, ben tu incarnes aussi: par la simplicité des choses, de prendre soin de ta santé, de faire des choix plus naturels? Est-ce qu’il y aurait des choses belles que tu as envie de transmettre?
- Julie Toubiana: [00:25:10] Je dirais que la première chose c’est d’en parler. Et pour moi c’est hyper important, donc d’en parler avec ses proches, avec ses médecins. Les médecins sont pas toujours ouverts aux méthodes non hormonales, ça ne veut pas dire qu’il faut se décourager, ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas quelqu’un qui aura l’expérience professionnelle d’accompagner chaque femme dans d’autres choix. Ça existe, ça peut être un gynécologue, ça peut être un généraliste, ça peut être une sage-femme, ça peut être une naturopathe, ça peut… Voilà, il y a différents professionnels, donc parler, poser des questions, c’est normal d’en avoir, y compris là-dessus, il faut dédramatiser de penser… Posez vos questions, toutes les questions sont légitimes, que ce soit pour parler de votre libido justement, pour que ce soit pour parler de votre sexualité, des problèmes de santé, de vos inquiétudes vis à vis des hormones en règle générale, quelles qu’en soient les raisons. Tout ça, voilà, parlez-en! Posez-vous des questions, renseignez-vous, soyez curieux, si vous écoutez le podcast c’est que vous êtes déjà un peu curieux normalement, donc c’est plutôt bon signe. Et voilà et vous ne ferez pas de mauvais choix en vous interrogeant. Mais c’est vrai, moi je suis très reconnaissante. Je ne dirais pas très reconnaissante d’être passée par la case embolie pulmonaire phlébite, tout ça. Bon, il y a des choses voilà, maintenant j’en retire quelque chose aujourd’hui de constructif et de positif, je suis passée à quelque chose de plus naturel. Et ça, c’était vraiment super de pouvoir le faire, c’était une expérience que j’apprécie, et je suis très reconnaissante pour ça aujourd’hui, vraiment. Je remercie d’avoir pu passer à quelque chose de sain, de naturel, qui me convienne, dans lequel je me reconnaisse et qui me permette effectivement de vivre librement ma sexualité.
- Olivier Mageren: [00:26:54] Merci de ce conseil d’inviter à se poser, ralentir, de parler du sujet, pas considérer quoi que ce soit d’acquis ou de choix évident. De ralentir dans une société qui va si vite, comme tu le mentionnais dans un moment de papote qu’on a eue antérieurement. Et d’avoir le temps d’aller observer ce qui se passe à l’intérieur de soi et de ce qu’on veut vivre dans la vie. D’avoir cette introspection, je trouve que c’est encourageant aussi, de dire que finalement on vient de là parce que la contraception en soi, hormonale, elle date des années enfin c’est Docteur Pinkus de mémoire qui l’a inventée en 58. 56 je pense, 1956 donc c’est, finalement c’est moins d’un siècle. On a l’impression que c’est comme un standard, une évidence, quelque chose d’établi, ou naturel, alors qu’en fait c’est quelque chose de très récent et qu’on a presque désappris à être avec le côté naturel parfois, ou à imaginer que c’est une voix très, très, belle pour celle qui le décide aussi. Chacun fait ses choix évidemment, et c’est une voie d’intimité et d’introspection régulière en fait, c’est être intime avec son corps et d’essayer d’être en symbiose malgré les difficultés que ça peut représenter évidemment, les inconforts. Tu parlais aussi de l’impact sur ta sexualité, puisque c’est un podcast aussi sur la sexualité. Est-ce qu’il y aurait des éléments aussi en lien avec ça, qui t’ont ont marqué, que tu aimerais partager peut-être aux femmes, aux hommes.
- Julie Toubiana: [00:28:36] Je peux te répondre en deux temps.
- Olivier Mageren: [00:28:38 ]Oui bien sûr.
- Julie Toubiana: [00:28:40] Déjà, sur ce que tu disais, le fait de ralentir, effectivement c’est quelque chose d’important de se poser des questions. Et pour moi il y a ce côté ralentir, mais il y a effectivement le fait d’être en phase avec la nature. Et c’est un peu ce que tu disais un peu précédemment, c’est à dire que la Terre elle a son rythme, et notre corps aussi, et ça m’a permis de le redécouvrir. Et c’est vrai que c’est quelque chose qui, le naturel, le fait d’être dans une méthode naturelle me permet, de la même façon que la Terre elle a besoin d’être en jachère, et puis on sème, et puis ça fleurit, et puis voilà, on recommence et c’est un cycle. Eh bien, l’image elle est: la femme, elle est à l’image de la nature finalement et il y a ce cycle-là, et l’accepter, ça permet de vivre aussi les choses plus en phase avec son corps. Et, je pense en tout cas, pour moi, plus sereinement, ça c’est la première chose. Et puis sur ce que tu me disais par rapport à la sexualité, moi je dirais que, ce que j’ai pu observer en vivant une sexualité sans hormones en tous les cas, et je dirais que il y a beaucoup de choses qu’on découvre. Alors, on parlait de libido tout à l’heure, c’est vrai que la pilule a beaucoup bridé le désir, la libido pendant des années. Retrouver cette libido, c’est quelque chose de super. Apprendre à la découvrir, à l’écouter aussi. Et comprendre que: voilà il y a des jours où le désir il est là, et il y a des jours où le désir il est moins là, c’est ok aussi en fait et ça fait partie justement de ce cycle, finalement. Bien évidemment que, en période d’ovulation, le désir il va être plus important et plus fort. Tout mon corps, le corps de la femme, appelle à la reproduction dans ces cas-là, et c’est normal, c’est la période idéale pour avoir une grossesse donc bien évidemment que notre corps se manifeste, et que le désir il est plus intense, il est plus présent. Bien évidemment qu’à l’inverse, avant les règles, pendant les règles, on est plus fatigué donc c’est aussi une période de repli un peu sur soi, on a besoin d’être plus sereine peut-être, y compris dans les rapports, dans le rapport à l’autre, dans nos attentes vis-à-vis de l’autre. De plus de, peut-être plus de douceur aussi dans ces moments-là, d’être plus en confiance de manière plus importante. C’est des choses qu’on va voir ressortir, y compris dans l’évolution de la libido, l’évolution du désir et puis les rapports en eux-mêmes. On peut être beaucoup plus légère en période d’ovulation et avoir un désir qui est plus là, plus d’envie, plus d’exubérance, plus capable d’être en demande même, chose qu’on attend parfois moins de la part des femmes, mais qui est ok aussi, il n’y a pas de problème. Donc voilà, et bien on peut effectivement avoir ce désir qui est plus fort, vouloir l’exprimer plus fort, le montrer plus fort en période d’ovulation. Et à l’inverse, il y a des périodes du cycle où c’est pas ça, et c’est ok aussi, et il faut juste apprendre à vivre avec. Et y compris, c’est l’occasion pour tous les messieurs qui s’y intéressent qui comprendront déjà, et pour ceux qui s’y intéressent un peu moins ben de de prendre une part plus importante dans le couple aussi de cette façon-là, et d’écouter le corps de leur compagne, leurs attentes et de mieux répondre peut-être aussi aux besoins, aux attentes, aux désirs de la compagnie si il y a occasion de le faire. C’est pour ça que c’est un sujet qui concerne tout le monde, femmes et hommes finalement.
- Olivier Mageren: [00:32:10] Oui, tout à fait. C’est hyper important de créer un dialogue avec soi et avec l’autre, et de considérer que peu importe que il y ait des up and down comme ça, que la libido augmente puis diminue, ben en fait d’avoir cette perspective c’est tout aussi beau et à célébrer quand c’est haut que quand c’est bas en fait, c’est ces fluctuations qui sont inhérentes à tout le cycle hormonal et menstruel. Et que la sexualité y est interconnectée d’une manière ou d’une autre, il n’y a pas une phase qui est plus importante que l’autre en fait, on ne peut pas dire que l’hiver est plus important que l’été ou vice versa. Enfin voilà, c’est comme les saisons, c’est le tout n’existe que parce que l’ensemble des éléments sont présents, et d’être en symbiose, en paix avec le cycle féminin, les cycles de la vie, et d’accepter que la vie est fluctuation, que c’est une pulsation, un peu comme le battement de cœur, c’est une pulsation en fait, ça pulse. Il n’y a rien de constant, ce n’est pas linéaire, il n’y a pas de notion de performance et pour qu’un système soit sain et équilibré, il faut ces fluctuations, et ces moments de pause aussi. Et de célébrer tant les hauts que les bas en fait, il y a déjà tellement de contraintes à avoir des menstruations, on sait que dans les espèces animales, la femme est une des rares espèces animales à avoir des cycles menstruels tels que de perdre le sang. Il y a certains animaux qui ne perdent pas de sang en fait, c’est régénérer, c’est recycler. Si on regarde les chiens et les chats par exemple, c’est totalement différent du cycle menstruel féminin. Les gens peuvent aller voir sur Internet et regarder, il y a très, très, peu d’animaux, je crois qu’il y en a cinq au total, je crois qu’il y a, de mémoire il y a la chauve-souris, la musaraigne éléphant, mais qui ont un cycle hormonal dans le sens, ovulation, de cycle et puis perte de sang en fin de cycle, donc régénération de l’endomètre, évacuation de l’ovule non, enfin expiré on va dire ça comme ça, ou voilà, en fin de cycle. Et c’est déjà incroyable, on a une exception aussi dans le règne animal, et de l’accepter, et de célébrer tel que c’est. Puisque de toute façon on est ça en fait, c’est vrai que ça pourrait toute autre chose et les femmes dire « Ah si je pouvais ne pas avoir mes menstruations, ça serait tellement mieux! »/ Mais c’est vrai que c’est déjà tellement contraignant parfois, où il y a la douleur, à l’inconfort ou que sais-je, au odeurs où… C’est-à-dire, voilà, c’est déjà suffisamment comme ça, c’est pour tout le reste ça pouvait déjà être une invitation à accepter les fluctuations, pour tout le monde en fait, pour la femme, pour la vie, pour les domaines de la vie, pour les relations sexuelles dans le couple ou que sais-je. Ça pourrait être tellement beau en fait, si c’était vu comme une boussole qui rythme et qui inspire en fait le quotidien.
- Julie Toubiana: [00:35:09] Je crois que ça serait très beau, oui. Et ces fluctuations elles font partie de la vie, c’est ce que tu dis, les saisons, le cycle de la terre, le cycle lunaire. C’est complètement naturel et c’est quelque chose d’important à accepter, et ça fait partie de notre vie et de notre corps. J’ai eu moi des contraception hormonale, donc des pilules, qui suspendait, ça existe hein? Qui, où on n’a pas du tout de menstruations. Et j’avoue que même pendant cette période-là, alors que je ne savais pas vraiment ce que c’était que d’avoir un cycle naturel, je me sentais quand même perdue parce que: de ne pas avoir de règles, même si: faut le savoir quand-même mais, les règles qu’on a sous pilule c’est pas des vraies règles hein, c’est des règles qui sont très artificielles. Puisque malgré tout, le corps pense qu’il est enceinte constamment. Et malgré ça, le fait d’avoir eu cette pilule où j’étais constamment sans menstruations, ça me faisait très, très, bizarre et je me sentais quand même très perturbée par ça aussi. J’ai un peu tout testé en terme de pilule je crois.
- Olivier Mageren: [00:36:05] Oui, tu as un parcours de vie assez particulier par rapport à ça, en ayant vécu des extrêmes et aussi plein de médications différentes. Ça t’as fait comprendre d’autant plus l’unicité de ton propre cycle quand il est tel qu’il est quoi, sans être interféré par quoi que ce soit d’autre que ta vie à toi. Je te remercie pour cet enregistrement. Si ça te va, on va clôturer cette première capsule, parler un peu plus de ta vie professionnelle maintenant et dans un deuxième élément. Pour ma part, je termine toujours par une gratitude et je voulais te dire merci d’avoir partagé ton expérience, parce que je trouve que c’est très enrichissant et inspirant. Et aussi parce que c’est ton premier podcast apparemment, donc c’est une toute nouvelle expérience et un peu de stress ou d’inconnu, enfin tout est nouveau, tant la technique, que la méthode ou que les moyens, enfin voilà, c’est particulier. Et pour ça je te remercie aussi parce qu’il y avait des multiples paramètres de nouveauté, et néanmoins tu as accepté. Donc merci du fond du cœur pour ce très beau podcast, très intimiste, merci.
- Julie Toubiana: [00:37:20] Merci à toi, merci pour l’invitation, merci pour l’expérience aussi. Je suis assez reconnaissante, j’avoue que c’est une belle expérience, même si j’étais un peu impressionnée effectivement, un peu stressée. Et puis, ben moi de mon côté, j’avoue que je suis, encore une fois je le redis mais, très reconnaissante de ce parcours de vie qui m’a permis d’en apprendre tellement plus sur moi. Et je suis heureuse de pouvoir partager ça et je souhaite à beaucoup de femmes de pouvoir découvrir ça et de vivre ça.
- Olivier Mageren: [00:37:47] Merci et rendez-vous dans le prochain épisode!
- Jingle Outro: [00:31:03] Entre nous. Entr’Nous, le podcast, pour parler, de sexualité, par vous, avec vous, pour vous.