Parler de sexualité dans ses relations amoureuses? #6

Parler de sexualité dans ses relations amoureuses?

Comment parler de sexualité avec son ou sa partenaire n’est pas un exercice facile, et peu de gens tentent vraiment d’approfondir ce sujet.

Essayons de se comprendre soi, pour ensuite être capable d’aller vers l’autre et comprendre l’autre.

Nous vous conseillons d’ouvrir régulièrement la communication autour de la sexualité.

Dans cette épisode nous vous donnons quelques pistes pour y parvenir avec votre partenaire.

Décomplexez-vous.

Retrouvons-nous un moment sur ce chemin, ouvrez votre coeur et écoutez ce podcast.

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Séquences du podcast :

2:00 – Se rassurer soi et rassurer l’autre.

2:30 – L’appréhension de partager un désir.

3:17 – Quels conseils pour aborder le thème de la sexualité?

7:40 – Poser l’intention de créer un espace pour comprendre son.sa.ses partenaire.s.

8:00 – Réfléchir sur sa propre sexualité.

8:50 – Créer un espace pour se sentir compris dans ses envies.

10:02 – Comment dévoiler ses désirs? Savoir quels sont ses propres désirs.

Exercice proposé : écrire 3 désirs “à court terme” tous les soirs.

11:10 – Faire appel à une tierce personne pour son confort.

11:50 – Prendre soin de son couple même et surtout quand tout va bien !

12:48 – Chacun sa propre vision de la sexualité.

14:03 – Partage d’une discussion avec un tenancier de sex-shop qui constate que très peu de gens parlent de sexualité avec leur partenaire.

15:08 – Comment arriver à parler de sexualité avec sa.son.ses partenaire.s ?

16:43 – Comment trouver un moment propice?

17:37 – Ca peut être fun, gai, bienveillant de parler de sexualité.

18:24 – Trois conseils pour se lancer!

Parler de sexualité avec son ou sa partenaire : compléments d’information et conseils :

Une participante à une conférence-atelier nous a partagé qu’elle n’avait jamais atteint un tel niveau d’intimité avec l’un de ses partenaires précédents. Et ce, grâce à cet atelier. Elle démarrait une nouvelle relation. Les partages, les exercices de communication et les informations reçues leur ont permis de partager à leur tour des informations, émotions, resentis de manière inédite. Cette participante recommande des ateliers sexo au début des relations, cela permet de créer de manière simple les bases d’une communication intime et sexuelle avec son/sa partenaire.

Une autre suggestion et service que l’on vous propose sont les ateliers “body love experience

Transcription du podcast :

Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage

Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association, le lien pour faire un don :https://donate.kbs-frb.be/actions/FF-LoveHealthCenter

Camille B.: [00:00:00] “Entr’Nous” est un podcast vivant où on parle avec authenticité de sexe, et on vous invite par la même occasion de réfléchir à votre propre relation, à votre sexualité.

Jingle: [00:00:10] “Entr’Nous”, entre nous.

Camille B.: [00:00:15] Bienvenue dans ce sixième épisode de “Entr’Nous”. Cet épisode est tourné en plein cœur de Bruxelles, à deux pas de la Grand-Place, au Love Health Center. Il est rendu possible grâce à deux A.S.B.L “Inspired by” et “The Podcast Factory Org”. Je suis Camille Bataillon et je suis au micro avec Olivier Mageren avec qui nous avons co-créé le Love Health Center et avec nous il y a aussi Camille Rimbault de “INSPIRE By”. Pour cette première saison, nous avons décidé de coproduire ce podcast entre nous, c’est à dire le Love Health Center et Inspired By qui nous permet en fait d’avoir un enrichissement dans les conversations et d’apporter un regard extérieur. Alors le thème de ce jour, pour ce sixième épisode, on s’interroge sur la manière de comment parler de sexualité avec son, sa, ses partenaires. Et donc c’est une question importante parce qu’au sein de son couple, au sein de ces relations, il nous semble important de pouvoir avoir une entente sexuelle, une harmonie sexuelle. Et pour ça, la communication dans le couple est importante.

Olivier Mageren: [00:01:14] La sexualité d’une personne évolue en permanence, et puis finalement c’est assez logique puisque en fait on est des êtres en constant changement. La vie nous amène à être confronté à des changements en permanence, voulue ou subie, peu importe. Comme on évolue, notre sexualité évolue, c’est un fait. Et quand on se permet le dialogue, on se rend compte qu’effectivement ça évolue beaucoup plus vite parfois qu’on imagine. D’où l’intérêt de parler régulièrement ou en tout cas d’ouvrir le dialogue régulièrement avec son ou ses partenaires au niveau de la sexualité. Imaginons une relation affective, par observation j’ai quand même l’impression que l’ouverture du cœur, l’ouverture du corps s’accompagne aussi de l’ouverture du sexe, des sentiments et de l’esprit, et que finalement, cette ouverture, il faut pouvoir l’accompagner et ça amène à se dévoiler. Et pour ça, il faut créer les espaces et les moments pour en parler, surtout au niveau sexualité, on le dit souvent, il faut de l’audace, il faut oser, on le répète régulièrement, donc ça demande aussi de rassurer, de se rassurer soi et aussi rassurer l’autre. Il faut créer ce climat de confiance qui rassure et qui permet de se déposer en fait.

Camille B.: [00:02:13] Et puis aussi pour partager aussi ses désirs, ses envies, avec son ou ses partenaires, il est aussi important de se connaître soi, de savoir qu’est-ce que j’ai envie, qu’est-ce que j’ai aussi envie de partager avec l’autre et aussi de quelle manière du coup je vais amener ce désir sur le tapis. Parce qu’on a toujours une petite appréhension quand on exprime un désir, parce que c’est assez confrontant quand même, ça part du cœur comme tu disais, ça part des tripes, ça part du sexe et donc de le partager avec l’autre personne, surtout si c’est une autre personne à qui on tient, ça peut être très confrontant.

Olivier Mageren: [00:02:45] Et comme tu dis, souvent le désir il part un peu des tripes et du cœur comme ça, il y a quelque chose de très, très, fort qui nous plaît. Et ça se passe dans l’ouverture. Et quelque part, la peur derrière, c’est d’être blessé, d’être jugé, d’être catégorisé ou mal compris. Ça appelle à la fois notre capacité de s’exprimer, de savoir si on arrive à s’exprimer suffisamment, et de maintenir le dialogue si on n’est pas compris. D’arriver à enchaîner pour justement arriver, et de l’autre côté de savoir quel est la qualité d’écoute et de communication du partenaire, c’est assez confrontant.

Camille B.: [00:03:17] Donc on sait à quel point c’est important pour le couple, mais ce n’est pas forcément évident. Donc, quels seraient pour toi les choses qu’une personne pourrait mettre en place au sein de son couple pour arriver à avoir, à installer cette communication qui permettrait du coup une satisfaction sexuelle?

Olivier Mageren: [00:03:32] Ce qui est chouette, c’est de partir du principe qu’on a tous une histoire sexuelle différente, qu’on a tous des désirs différents.

Camille B.: [00:03:39] Ça ce n’est pas évident aussi au sein du couple de réaliser ça, de se dire “Eh bien mon partenaire a un passé sexuel, un vécu sexuel, qui est complètement différent peut-être du mien”. Et donc comment arriver à s’ajuster à ça? Et aussi de se dire “On a des désirs différents”, des fois on aimerait être aussi une fusion quoi et de se dire “Et on a les mêmes désirs” et d’être confronté à des désirs différents, comment on fait face à ça aussi?

Olivier Mageren: [00:04:01] Oui, toute l’histoire personnelle de l’autre est une richesse à la cocréation. Je pense que comme on change en permanence, et que chaque instant est différent, à un moment T, avec le même partenaire, on est dans des énergies différentes, un état d’esprit, une forme physique différente, des envies différentes et donc on peut cocréer en permanence, donc considérer que le moment présent en fait il est à la fois unique, mais cette unicité elle est permanente en fait. Qu’on l’aborde maintenant, demain, ou dans un an, ou dans dix ans, parce qu’on n’ose pas l’aborder ça ne change rien. On est toujours dans cette unicité de rencontre, dans des désirs uniques qui ont lieu maintenant. Nos plaisirs, nos désirs, nos fantasmes sont différents aujourd’hui et le seront, seront différents dans plusieurs années et c’est ce côté de rendre la chose plus simple. Et ce qui est beau, c’est de se dire que même si on a des désirs et des fréquences différentes dans le désir, quand on se rencontre en général ça se passe très bien. On se rend compte que quand il y a ce moment magique où il y a une fusion, c’est génial. Après, c’est parfois plus confrontant quand on n’a pas le même rythme, les mêmes désirs, mais ça, c’est à la rigueur anecdotique, c’est un peu normal, on ne peut pas maintenir un état constant. Mais ça se rend compte que quand on est capable de se connecter, c’est magique, et de se dire “Ben tiens, si on arrivait à se connecter, dans le dialogue, par rapport à la sexualité?”.

Camille B.: [00:05:08] Il faut arriver à se connecter, il faut aussi trouver des moments propices parce que dans la vie de couple, surtout s’il y a des enfants ou des horaires décalés, comment le couple arrive à se rencontrer à un moment idéal, à un moment propice à un échange intime, vulnérable sur ce qu’on veut, ce qu’on ne veut pas?

Olivier Mageren: [00:05:25] C’est une bonne question. Je pense que chacun trouvera ses propres solutions, il n’y a pas de solution magique. Par exemple, une des questions que j’adore poser aux gens, c’est pourquoi vous faites l’amour?

Camille B.: [00:05:33] Alors moi je fais l’amour pour me connecter au partenaire, pour me sentir aussi vivante, je me dis “J’ai ce corps, je l’aime, je me sens sexy, j’ai envie d’en profiter, j’ai envie d’en faire profiter l’autre”. J’ai aussi envie de m’amuser, je le vois comme une aire de jeu, une aire de jeu pour adultes, où là on peut explorer, on peut être créative. Je le vois aussi comme un moyen d’évacuer le stress, d’évacuer des angoisses, de me fatiguer aussi si jamais je ne suis pas assez fatiguée. Vraiment en fait c’est de partager un moment joyeux où on s’amuse, où vraiment on rigole et on peut en discuter, on peut, on peut élaborer des scénarios, on peut vraiment en fait s’amuser. Pour moi faire l’amour ça doit rester un jeu quoi!.

Olivier Mageren: [00:06:17] Une manière d’alimenter sa vie avec du beau, du merveilleux, du joyeux, c’est superbe. Et cette question pourquoi faites-vous l’amour? Sentez-vous à l’aise! Parce qu’en fait, on se rend compte, les études scientifiques l’ont montrée, il y a des centaines de raisons qui ont été répertoriées, et encore sur un échantillon de quelques centaines de personnes. Donc finalement, si on prend à l’échelle mondiale plusieurs milliards de personnes, il y a des milliards de raisons de faire l’amour. Et en même temps c’est fonctions des personnes en présence et du moment unique qui est en train de se produire là. Donc en fait, sentez-vous à l’aise avec cette question. Maintenant, voilà, moi j’ai une partenaire aussi où elle préfère faire l’amour que d’en parler. Donc en fait, ce dialogue n’était pas possible de cette manière-là. Si je lui disais “Écoute, viens, on va réfléchir, on va se poser des questions, on va créer de l’intimité de cette manière-là”, ça ne marchait pas en fait. Donc il faut bien trouver, chacun, sa manière de faire.

Camille R.: [00:07:00] Oui, c’était exactement ce sur quoi j’avais envie de rebondir, c’était de se poser la même question “Pourquoi avons-nous envie d’en parler?” Et vraiment de commencer là-dessus, parce que le fait d’aborder une discussion, et tu le soulignais Camille, le fait d’avoir deux personnes différentes, donc des désirs potentiellement différents, fait qu’on pourrait se retrouver à certains moments dans une position de non-compréhension et donc de rejet. Et donc vraiment réfléchir, à l’avance, à quelles sont les intentions derrière, la mise en place de cette communication permet de ne pas s’arrêter au rejet. Ce n’est pas parce que tu m’as mal compris la première fois que je me sens rejetée que je vais arrêter. Non, le but c’est vraiment qu’on arrive à créer un espace où j’arrive à te comprendre et tu arrives à me comprendre. Et je pense que ça, ça permet vraiment de donner cette énergie, de dépasser les blessures personnelles qu’on pourrait rencontrer en chemin.

Camille B.: [00:07:54] Oui. Et ça c’est encore aussi un niveau au-dessus parce que, comme tu dis, il y a des personnes pour lesquelles ça va leur blesser en fait. Et donc comment faire face aussi à la vulnérabilité de l’autre, à des désirs différents, comment soi-même on réagit par rapport à ça? Donc c’est une première étape quoi! Essayer de réfléchir à ça, à sa sexualité, à peut-être réparer aussi ses blessures passées, travailler sur ça, pour ensuite du coup avoir une discussion un peu plus saine, un peu plus propice à l’échange aussi, à pouvoir écouter l’autre, à pouvoir comprendre. On comprend peut-être pas toujours les désirs de l’autre, mais en tout cas de les entendre, je pense que c’est important dans une relation de couple d’être entendu.

Camille R.: [00:08:32] Et de pouvoir dire si on n’a pas compris, aussi (Camille B.: Exactement). En miroir, en fait c’est vraiment l’idée de définir quel est le point auquel on veut arriver? Est-ce que le but c’est juste de discuter? Parce que ça, on peut le faire pendant longtemps aussi. Et, ou est-ce que le but c’est vraiment d’arriver à un espace où on se sera compris dans nos différences et dans nos envies?

Camille B.: [00:08:56] Oui. Oui, on ne peut pas forcément toujours comprendre, mais en tout cas, l’intention est d’essayer de comprendre, ou au moins de questionner pour comprendre “Tien d’où vient ce désir chez mon partenaire, chez ma partenaire” et ensuite faire son cheminement,  c’est son propre cheminement par rapport à la compréhension ou non, mais tu as raison par rapport à ça. C’est de, l’intention c’est d’essayer de comprendre.

Olivier Mageren: [00:09:17] Et je pense que la clarté est vraiment un cadeau. Il faut être honnête dans la relation, d’abord être honnête avec soi, et ça permet d’être honnête avec l’autre, que ça plaise ou que ça ne plaise pas, d’être honnête vraiment avec ce qui se passe. Parce que ça, ça va de toute façon se traduire d’une manière ou d’une autre dans nos pensées, dans nos actes, dans nos attitudes, de manière subtile et parfois pas vraiment conscientisée. Et le fait d’offrir ces désirs à l’autre, on est dans une relation win-win, c’est à dire que l’autre peut y répondre. On donne la chance à l’autre de venir nous rencontrer, de partager des désirs, parce que si on ne le fait pas, le champ des possibles est tellement vaste, on ne lui laisse pas la chance de réussir, on ne lui donne pas les outils de réussir. Donc se dévoiler permet à l’autre de gagner et de soi-même aussi de gagner finalement dans la relation.

Camille B.: [00:10:02] Donc dévoiler ses désirs. Mais pour ça, ça peut être aussi compliqué. Parce que des fois, je vois en consultation ou même auprès de mes amis, c’est “Ah mais je ne sais pas trop ce que je veux” comment y arriver? Et l’exercice qui m’a vraiment aidé dans ma sexualité pour comprendre en fait ce dont j’avais envie, c’est que tous les soirs, ça fait maintenant plus de deux ans, j’écris dans un journal trois de mes désirs. Et donc ce sont des désirs qui s’affinent avec le temps parce qu’au début c’est un peu compliqué de se poser cette question qui est assez vaste. Donc ça peut être assez un désir assez vaste. Je désire, alors là je vais sortir du contexte de la sexualité, mais je vais dire “Je désire une glace”. Et puis au fil du temps, ça va être “Ok, je désire une glace italienne. Ok, je désire une glace italienne avec un cône un peu crispy” et puis affiner fait ce désir. Et ça marche de la même manière avec la sexualité. Et si on arrive à faire cet exercice assez souvent, on affine ses désirs, on affine vraiment ce qu’on veut et donc on permet aussi à son, sa, ses partenaires à mieux nous comprendre et à mieux pouvoir s’ajuster et répondre à nos envies.

Olivier Mageren: [00:11:10] Parfois pour y arriver, moi avec une partenaire, on a fait appel à une tierce personne, et comme on voulait parler de sexualité on a choisi une sexologue. Et en une séance c’était déjà résolu, en fait c’était juste la possibilité de créer du lien dans une situation qui nous mettait en confort en fait. Alors qu’on sortait d’une certaine zone de confort, on s’est fait aider d’une tierce personne, et en une séance, parce que c’était bien spécifique, on a vraiment progressé énormément dans la complicité. Donc voilà, on peut essayer de s’en sortir à deux, mais parfois ça peut via l’aide d’une tierce personne ou des amis, ou simplement ouvrir le dialogue avec d’autres. Comme on parlait dans le podcast précédent, avec les parents, et se rendre compte effectivement qu’on n’est pas seul dans cette aventure.

Camille B.: [00:11:50] Oui, c’est très enrichissant du coup d’avoir une autre personne et de vraiment se challenger en tant que couple et même de le faire en fait en amont, quand tout va bien justement dans la relation. Et là c’est un peu ce qui se passe dans ma relation, elle est nouvelle, ça fait six mois, mais justement on a envie, aujourd’hui tout va bien, et on a envie de pouvoir justement être outillé, assez outillé de se challenger. Donc on a rendez-vous aussi avec une coach relationnelle. Et donc c’est aussi de dire aux auditeurs, auditrices, que c’est possible de prendre soin de son couple, justement au tout début aussi quand tout va bien, de ne pas forcément attendre quand ça va mal ou de se dire “Pourquoi j’irais voir une sexologue ou un coach, etc. Je vais plutôt bien?” mais c’est justement d’avoir accès à des ressources dont on ne pensait pas que ça existait, et que ça existe, et de se dire “Eh bien je me donne les moyens de pouvoir affronter lorsque ça ira moins bien et de faire face à la situation”.

Camille R.: [00:12:41] Et si je rebondis du coup sur ce qu’on disait dans le podcast précédent sur cette vision de la sexualité, on parlait de tabous, chacun a sa propre vision de la sexualité. On peut avoir une vision de la sexualité qui est très mécanique, qui est très “juste pour le, pour la reproduction par exemple”, on peut avoir une vision qui va être beaucoup plus dans l’exploration. Et en fait, je pense que ça c’est déjà une super chouette discussion à avoir avec son partenaire: “Où est-ce qu’on se rejoint dans notre vision de la sexualité?” Si je partage un tout petit peu de mon histoire, la sexualité était quelque chose de relativement mécanique que tu fais en couple avec, évidemment enfin mécanique ça serait peut-être un peu trop le diminuer, mais il n’y avait pas du tout de vision spirituelle. Et c’est quelque chose qui est venu au fur et à mesure. Et donc ma vision de la sexualité a complètement évolué. Et si cette évolution, je n’ai pas la possibilité de la partager avec mon partenaire, on va se retrouver avec des visions de la sexualité qui peuvent être complètement différentes. Et donc je pense que c’est vraiment intéressant d’aller creuser. Que représente pour nous la sexualité?

Camille B.: [00:13:48] Oui, c’est une très bonne remarque. Et aussi du coup, dans cette relation, comme la sexualité va changer aussi, d’être ouvert et de se dire “Aujourd’hui c’est ainsi, mais demain, pour mon, ma, mes partenaires, ça peut être différent” et donc aussi accepter que la sexualité évolue.

Olivier Mageren: [00:14:03] Ça me fait penser en fait que récemment, j’ai eu une discussion avec un tenancier de sex shop, dans son activité quotidienne ils se rendent compte qu’en fait très peu de gens parlent de sexualité avec leur partenaire. Et donc voilà, ici dans notre podcast, c’est notre objectif, c’est de… Quelque part vous permettre d’oser, montrer un chemin, donner des idées pour y parvenir. Connectez-vous à votre intelligence personnelle, à votre savoir, pour y arriver. Mais dans la pratique, on se rend compte qu’il y a très peu de gens qui y arrivent. Donc ne vous sentez pas frustré en se disant “Ben tiens, dans les couples où ça se passe bien, naturellement on en parle, c’est facile”, non ce n’est pas nécessairement facile, ça prend du temps. Et même dans les couples où ça se passe bien, certains sujets peuvent être parfois plus difficiles. Et donc cette personne me disait “Bon voilà, déjà parler de soi c’est pas évident. Alors parler de ses émotions: non plus, parler de ses désirs. Alors parler d’intimité et puis de sexualité….” Vous voyez, on montre à chaque fois d’un cran, où on rajoute une dimension, et puis ça parle même de spiritualité et d’autres choses. Donc on se rend compte que la complexité elle est grande et donc sentez-vous à l’aise avec le fait d’être maladroit, le fait que ce n’est pas nécessairement plus facile ailleurs. Et comment arriver à parler de sexualité avec son partenaire? C’est aussi en participant à des activités de groupe, des ateliers sexo par exemple. Je me rappelle l’année passée, j’ai fait un stage et deux personnes, qui étaient au début de leur relation, ont dit “C’est fabuleux, on a passé un week-end à parler de sexualité et ma relation avec mon partenaire ici qui est toute récente, elle a pris une dimension mais fantastique. Je ne suis jamais arrivé à ce niveau d’intimité et de connexion à l’autre en si peu de temps. Si j’avais su, j’aurais fait un stage sexo plus tôt”. C’est un bond…

Camille B.: [00:15:40] C’est un bon en avant dans la relation quoi.

Olivier Mageren: [00:15:42] Ouais, parce qu’on se permet un moment, un peu hors du temps, de parler de sexualité mais surtout en groupe, c’est moins confrontant, ce n’est pas directement chez un sexologue mais on profite de l’énergie du groupe, de l’expérience des autres et de se dire “Ok, chacun arrive un petit peu à se dévoiler, on touche à des aspects essentiels. Et puis la communication globale entre partenaires prend des nouvelles dimensions”.

Camille R.: [00:16:01] Donc du coup en t’écoutant Olivier, ce qui me vient, c’est vraiment d’être clair avec soi-même en fait sur ce désir qu’on a d’apprendre à connaître l’autre en fait et sans forcément savoir ce qu’on va découvrir en fait. Et d’être dans cette exploration de nous-mêmes et de notre partenaire, ou nos partenaires, et d’être prêt à voir ce qui va sortir. Et donc, si je rebondis encore, c’est l’idée que la discussion sur la sexualité ne doit pas nécessairement se limiter “Ben tiens on s’apprête à faire l’amour, parlons-en”. Elle peut avoir lieu lors d’un stage, elle peut avoir lieu à n’importe quel moment pour en fait créer cette dimension du couple qui soit beaucoup plus large que juste les moments où elle est mise en pratique.

Camille B.: [00:16:43] Oui, justement. Et trouver un moment propice, on en parlait, un moment propice pour en discuter. Donc avant une relation intime ce n’est pas forcément le bon moment, parce qu’il peut y avoir voilà des attentes… Pendant la relation non plus, alors peut-être après guider via les gestes d’une manière non verbale. Après le rapport, c’est justement le, un moment propice aux câlins, à la connexion. Donc ce qu’on conseille c’est plutôt trouver un moment en dehors de la relation intime, un moment où justement on est au calme, où on n’a pas le stress du boulot, où on peut prendre un petit verre de vin et avoir ce moment où on peut discuter de “Tiens, ah ben…” de ses désirs où… Toujours parler de tout de même aussi de quelque chose de positive, ça j’ai bien aimé, quand tu m’as touché la poitrine de cette manière, et ensuite faire des ajustements sur une manière un peu différente, un peu nouvelle, d’aborder la sexualité.

Camille R.: [00:17:37] Et vraiment de ne pas oublier que c’est un moment qui est, qui peut être fun. C’est vraiment un moment d’exploration, de jeu, de rire, de partage et que voilà, comme ce que tu disais tout à l’heure Camille, il ne faut pas nécessairement attendre qu’il y ait un souci pour mettre la discussion sur la table et elle n’est pas obligée d’être sérieuse. Elle peut être très vivante, très joyeuse.

Camille B.: [00:18:02] Beaucoup d’humour, de légèreté et le feedback c’est toujours aussi intéressant. Ça nous permet d’évoluer, de grandir, de se questionner. Je trouve que c’est important d’avoir une réflexion sur soi-même et sur sa sexualité. D’une manière très gaie aussi, de ne pas essayer de trop s’autocensurer ou se juger, d’avoir une approche bienveillante avec soi et avec l’autre.

Camille R.: [00:18:23] Et du coup, ça me donne envie de partager une première invitation qui serait vraiment de prendre ce temps pour soi et de se rendre compte, peut-être de ce dont on n’a pas osé parler avec notre partenaire. Que ce soit des désirs ou des ajustements lors de la dernière fois que vous avez fait l’amour, de vraiment prendre conscience, petit à petit, des propres limites qu’on peut se mettre dans la création de cette communication, de ce dialogue lié à notre vie sexuelle avec notre ou nos partenaires.

Camille B.: [00:18:53] Comme deuxième invitation, justement, pour rebondir sur ce que tu disais Camille, ce serait l’exercice des désirs. Donc ce soir, je vous invite à la fin de ce podcast de trouver un moment calme, peut-être avant d’aller vous coucher, et de prendre un bloc notes ou une feuille sur lequel vous allez inscrire trois désirs et plutôt des désirs que vous avez envie d’accomplir dans le court terme. Et d’essayer de les affiner au fur et à mesure, au gré des jours, de vraiment essayer de reconnaître ces désirs et de les affiner, de les ajuster. Vous pouvez les partager si vous en avez envie, et vous pouvez aussi les garder pour vous. L’exercice c’est pour vous, pour apprendre à reconnaître ses désirs et les écrire.

Olivier Mageren: [00:19:32] La troisième attention que je proposerais, c’est d’être patient et attentif. C’est à dire, surtout pour les hommes, souvent il y a cette envie d’aller vite, l’énergie sexuelle masculine est souvent très rapide et donc il y a… Parfois ça peut être perçu comme des attentes oppressantes ou, oui, des pressions. Je dirais qu’on ne fait pas pousser une plante en tirant dessus, et je dirais qu’il y a tous les ingrédients dont on parlait tout à l’heure de trouver le moment adéquat. Avant en général c’est pas propice, en général c’est plus difficile, il faut déjà un bon niveau de communication. Se trouver des moments spécifiques avec de l’humour, comme expliquait Camille, donc c’est vraiment trouver tous les ingrédients qui font que la situation peut s’épanouir et qu’en fait chacun est libre, dans le consentement, d’accueillir ce qui se passe sans pression.

Camille B.: [00:20:20] Et donc c’était le dernier épisode de notre saison une d'”Entr’Nous”. Si vous avez aimé cette saison, si vous avez aimé entendre nos partages, si vous avez envie, vous, de partager, on a le désir de créer une deuxième saison avec encore plus de partages, avec peut-être votre partage à vous. Pour ça, on a besoin de vous. Alors n’hésitez pas à liker, à partager, à faire des donations pour qu’une deuxième saison puisse exister entre nous.

Jingle: [00:20:44] “Entr’Nous”, entre nous.

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