Bernard – Permalove #32

Bernard Joseph

Bernard Joseph – PermaLove : expérimenter la Culture du désir au quotidien et en s’inspirant de la Permaculture humaine.

Bernard Joseph : La Nature est abondante et en tant qu’êtres humains… humus, nous faisons partie intégrante de celle-ci. L’abondance égaye notre vie, qu’on se le dise…

L’abondance est aussi présente dans la Permaculture, qui s’inspire des écosystèmes naturels et touche à tous les domaines de la vie. On la connaît principalement comme une série de techniques et processus visant à produire une alimentation saine et abondante tout en prenant soin des sols et de la biodiversité. Construire une toilette sèche, une maison bioclimatique autonome, se déplacer à vélo, pratiquer la gouvernance partagée, se soigner par les plantes, etc… font aussi partie de la permaculture. La Permaculture qui concerne la relation à soi et à l’autre, s’appelle parfois Permaculture humaine ou sociale.

Comme art de vivre et d’être, holistique et globale, la Permaculture a englobé tous les domaines de notre vie sur terre, à l’exception de la sexualité… La bonne nouvelle, c’est que Bernard Joseph y a remédié par le biais de PermaLove, qui associe Permaculture et culture du désir, y compris la sexualité. Car la sexualité c’est se reproduire et aussi suivre ses désirs.

Comment développer une sexualité abondante et pleinement satisfaisante par les principes de permaculture et l’autoresponsabilité?

En invitant chacun, chacune à développer les meilleurs moyens d’agir pour satisfaire ses désirs relationnels et sexuels.

C’est notamment ce que PermaLove vous propose… 

Venez découvrir ses activités sur www.permal0ve.org

Concernant mes propositions de servir le LHC, les candidates intéressées peuvent me contacter par email à bernard@permasens.org

PermaLove à été fondé par Bernard Joseph et Serge Mascaro :  la raison d’être de PermaLove est d’expérimenter la Culture du désir au quotidien et en s’inspirant de la Permaculture humaine.

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Séquençage du podcast :

  • 00:20 Présentation et intention de Bernard
  • 03:36 Quelques mots à propos de la permaculture
  • 05:40 Quelle est ta vision actuelle de la sexualité ?
  • 06:34 De la tête, du cognitif, vers le corps.
  • 07:14 J’ai vraiment pris conscience qu’il y avait quelque chose de très puissant que j’avais complètement ignoré pendant toute une partie de ma vie. Et ça, ça m’a inspiré, en même temps que j’ai découvert la permaculture, d’associer cette sexualité, cette sensualité à la permaculture.
  • 07:32 Il y a 3 principes d’éthique en permaculture…
  • 08:20 Maintenant, dans ton parcours aujourd’hui, que représente la sexualité pour toi ? C’est quoi la sexualité au plus intime de toi ?
  • 09:32 Identifier les désirs
  • 10:03 [métaphore] .. le désir en fait on pourrait l’imager par une rivière qui prend sa source dans les montagnes.
  • 12:23 Quand est-ce que dans le système actuel « main stream » ou dominant, on pose la question : Est-ce que ce que je fais c’est du « win-win-win ». C’est à dire « win » pour moi, « win » pour l’autre et « win » pour le système et l’écologie, la nature.
  • 13:35 Le « win-win-win » dans la culture du désir…
  • 15:06 Quel est le lien que tu fais entre Permalove et la sexualité ?
  • 16:53 Oui j’ai des conseils à donner aux gens
  • 18:28 Un autre conseil ? Procéder par essais et erreurs. Je suis un anti dogmatique. Je veux bien répondre à ta question en donnant des conseils aux gens mais je dis qu’il n’y a pas une recette
  • 19:30 Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ton association, les actions, ce que tu fais, ce que tu proposes ,comment les gens peuvent être aidés et aussi comment ils peuvent te trouver ?
  • 21:40 Il y aura une série de stages qui vont avoir lieu dans le courant de l’année 2022 et au-delà et qui seront soit des stages grand public pour les gens qui veulent s’initier à la culture du désir et à Permalove. Des stages qu’on appelle « autogérés »
  • 22:06 Qu’as tu envie de transmettre qui est un message important pour toi aujourd’hui et qui occupe quelque part ton esprit, tes espoirs, tes désirs ?
  • 22:24 Je suis sorti du système…. c’est une liberté immense. Je me sens beaucoup plus libre de faire des choses qui sont guidés par mon désir et plus par le devoir.
  • 26:38 Accompagner des gens en fin de vie et les écouter parler, … et ce qui est encore plus interpellant est « je n’ai pas réalisé mes rêves ».
  • 27:04 Une expérience avec mon papa et ma maman.
  • 29:45 La nature n’est pas comme on se la représente aujourd’hui. Donc se réapproprier la nature, c’est un message. C’est essayer de revivre comme notre essence de ce qu’on ressent dans notre essence, dans ce qui est à l’origine de notre vie de notre humanité. Et humanité, humus etc. Et donc, je pense que c’est ça qui est important. C’est de se reconnecter à ça. … Moi, j’ai envie d’aider les gens à se reconnecter à la nature et à se reconnecter à leur essence et à se reconnecter à leurs désirs.
  • 31:30 L’ouverture du coeur et du sexe….
  • 34:56 Bernard : Partage de plusieurs gratitudes.
  • 36:50 Olivier : quelques précisions de mon intention en parlant de l’ouverture du cœur,
  • 38:26 L’abondance de la nature…. Quand on donne de l’amour ou quand on donne du plaisir par exemple et bien on n’a rien perdu, au contraire.
  • 39:11 Une surprise de Bernard pour vous.

Le Podcast via notre chaine Instagram TV :

Liens bonus de Bernard :

Transcription des échanges avec Bernard :

Grâce à vos dons nous pouvons, chaque fois que nous en aurons les ressources (et cela reste une volonté), proposer une version écrite aux personnes souffrant de surdité ou de difficultés d’audition. Dans cette transcription vous retrouverez également un séquençage plus précis et complet de l’épisode. Merci !

00:00 Générique Intro sur tapis musical :« Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » 

00:20 Olivier : Bonjour à toutes et à tous, alors Bienvenue dans le 32e épisode du podcast « Entr’Nous » le podcast du Love Health Center, le premier Centre européen dédié au bien-être et à la sexualité. Aujourd’hui au micro Bernard (Bernard : Bonjour) Alors Bernard aujourd’hui on va parler de Permalove, j’imagine que c’est un sujet de découverte pour beaucoup d’auditeurs et auditrices et pour moi aussi c’est gai d’en parler. On avait prévu ce podcast il y a très longtemps et enfin nous voilà tous les 2 rassemblés à Bruxelles pour enregistrer ce podcast chez ThePodcastFactoryOrg. Alors comme à notre habitude, la première question est : Quel est ton intention Bernard en enregistrant ce podcast ?

00:56 Bernard : Mmm…Et bien mon intention Olivier c’est de venir ici pour parler de permaculture et de culture du désir donc une association des 2 qui fait PermaLove, pour partager avec les auditeurs que la permaculture n’intègre pas toujours la sexualité. C’est quelque chose qui est un peu tabou parce qu’on sait que la permaculture est d’origine anglo-saxonne. Elle a été inventée par 2 fondateurs dans les années 60 70 et qu’elle s’est développée surtout dans les pays anglo-saxons d’abord. Et dans ces pays anglo-saxons en fait il y a un historique de puritanisme qui fait que le corps, la sexualité, et tout ce qui tourne autour de ça est un peu tabou. Et donc moi qui ai eu la chance de découvrir tout ce qu’on pouvait faire avec la sexualité et ce que ça a apporté dans la vie. Pour moi ça fait partie intégrante de la santé, la santé holistique. Et bien j’ai voulu associer en fait cette sexualité et le corps principalement à la permaculture. D’où est née ce PermaLove. Mais avant ça, mon association s’appelait permansens. Et permasens, c’est la découverte de la permaculture par les sens, en utilisant d’autres formes d’intelligence que l’intelligence purement cognitive. Donc déjà, il y avait une approche sensorielle, des sens et sensorielle. Ensuite, ça a évolué vers la permaculture, vers la sexualité. Et ça, ça a été suite à une rencontre avec un ami que tu connais bien qui s’appelle Serge Mascaro avec lequel j’ai monté Permalove. Voilà. 

02:30 Olivier : Et je vous invite évidemment à écouter les podcasts de Serge. On en a créé 2. Un sur le consentement et un sur la moisson. Voilà l’intention des podcasts c’est effectivement d’apporter des réflexions et des points de vue, et partager des expériences de personnes engagées, passionnées qui peuvent vous aider à travers des conseils et des prises de conscience à évoluer dans vos relations et votre sexualité. Ce qui est assez je trouve paradoxal, amusant, espiègle, évident, c’est que la permaculture au départ n’est pas lié à la sexualité et pourtant c’est l’étude du vivant, des systèmes vivants, des systèmes pleins de vitalité qui sont en harmonie et intégrés. Alors évidemment on peut s’attendre tôt ou tard à ce que en ouvrant cette porte, on arrive sur la thématique de l’amour et de la sexualité parce qu’en parlant de relation à l’autre on est dans cette relation aussi de la sexualité. Donc je suis content d’ouvrir cette porte avec toi aujourd’hui parce que beaucoup de gens connaissent la permaculture. Et aujourd’hui, tu fais le lien avec la sexualité. On y arrive naturellement quand on ouvre son cœur, on sait que c’est omniprésent et que c’est tellement absent de tous les systèmes humains. Comme tu disais, c’est absent du système professionnel, c’est absent d’énormément de lieux d’activités humaines parce que c’est tellement tabou.  

03:36 Bernard : Effectivement j’ai envie de dire un petit mot sur la permaculture parce que je pense que beaucoup de gens imaginent que la permaculture c’est uniquement la culture de la terre, une manière de s’alimenter qui est plus durable, plus régénératrice des sols et meilleure pour la santé. Mais en fait la permaculture, c’est bien plus que ça. On pourrait l’associer à une forme de style de vie parce que ça inclut tout aussi bien l’éducation, que la santé, la construction, que la gouvernance, et la sexualité. Ce qui m’intéresse dans la permaculture c’est plutôt le côté humain de la permaculture. On appelle ça la permaculture humaine ou parfois la permaculture sociale. C’est ce côté-là qui m’intéresse et qui est directement liée aussi à la sexualité. Là je te rejoins tout à fait sur le fait que dans la nature que ce soit le monde végétal, animal etc, la sexualité est omniprésente elle fait partie de la vie elle n’est pas séparée du reste. Alors que dans notre société on a vraiment l’impression que ces 2 choses qu’on peut pas aborder de la même manière, en tout cas pas dans les mêmes sphères. Tu veux parler de la sphère professionnelle et je dirais même en général dans la société. On l’observe bien quand on regarde les médias et bien on se rend compte que par exemple il y a aucun problème de montrer de la guerre, de montrer des morts, ça ce ne sont pas des sujets tabous alors qu’ils ne font pas vraiment partie du vivant finalement. Par contre montrer un sein ou montrer une scène d’amour ou quelque chose comme ça dans la plupart de nos sociétés notre civilisation actuelle c’est complètement tabou quoi. ça vient un peu de notre origine judéo-chrétienne parce que en fait les peuples racines n’abordent pas la sexualité de la même manière. Ils étaient inspirés de la nature pour la sexualité, ça faisait partie de comment pérenniser le clan le groupe et donc ça faisait partie de la vie. La reproduction c’était une nécessité au même titre que la sécurité, le besoin de sécurité besoin de se reproduire pour pérenniser et aujourd’hui dans notre civilisation dans notre société elle est pas du tout abordée comme ça 

05:40 Olivier : Voilà une belle introduction, merci. La 2e question habituelle et on reviendra au sujet ensuite, c’est quelle est ta vision actuelle de la sexualité ?

05:47 Bernard : Et bien moi je dirais que je pourrais par exemple transposer cette question à mon expérience. En fait la sexualité je l’ai découverte sur le tard parce qu’au départ je suis quelqu’un qui a été formé plutôt dans la société conventionnelle. Je fais des études de management. Je n’étais pas très concerné par le corps mais plutôt par la tête et par l’avoir, les artifices de notre société qui ne sont pas à l’essence même de la nature et du vivant. A ce moment-là, j’avais une sexualité assez banale, assez conventionnelle. Et du coup, le côté plaisir, le côté en tout cas tantrique on peut dire, n’était pas du tout présent. Ce n’est que suite à un changement complet de carrière que j’ai fait, passer de la tête, du cognitif vers le corps. Où là je me suis formé et j’ai développé des activités de santé et bien-être dans l’entreprise. Et c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que j’avais un corps et que ce corps là : comment est-ce qu’il pouvait faire pour fonctionner de manière optimale. J’ai fait de l’athlétisme, de la course qui cause de fond etc et j’ai transmis dans les entreprises à la fois des activités qui soient corporelles, sportives, mais aussi des notions de comment se nourrir, comment gérer le stress etc. Cela m’a fait prendre conscience du corps et dans le corps est venu la sexualité par le toucher, le massage, la danse contact improvisation, le massage tantrique etc. Et là, j’ai vraiment pris conscience qu’il y avait quelque chose de très puissant que j’avais complètement ignoré pendant toute une partie de ma vie. Et ça m’a inspiré, en même temps que j’ai découvert la permaculture, d’associer cette sexualité, cette sensualité à la permaculture. Il y a 3 principes d’éthique en permaculture. Un, c’est prendre soin de soi ; Deux, la répartition équitable des surplus, Trois, prendre soin de la terre et prendre soin des gens. Et « des gens », ça commence par soi-même et les autres. Donc déjà dans les 3 principes d’éthique, il y en a 2 qui concernent l’humain et donc du coup, c’est quelque chose d’assez important. Moi si tu veux, quand j’ai découvert ça, et bien je me suis dit que j’étais dans mon stade d’évolution personnelle à un moment où j’avais pris conscience de ma sexualité et de tout ce que ça pouvait apporter dans la vie. Et je me suis dit : « il faut absolument essayer d’associer les 2 et expliquer pourquoi dans la permaculture ce n’était pas présent ». Parce que moi, j’ai surtout été formé en Angleterre. Qui dit Angleterre dit peut-être un environnement un peu moins ouvert que l’environnement latin ou francophone. Là ça m’a donné l’envie de pousser un petit peu à contre-courant

08:20 Olivier : Donc on voit que ça a été un parcours très progressif en fait (Bernard : Oui) c’est une fonction très cérébrale mentale, intellectualisée de la vie, avec une éducation, un travail, un job, et puis petit à petit tu vas vers le corps la sensibilité. Et tu découvres à quel point la sexualité est importante. Et là maintenant, dans ton parcours aujourd’hui, que représente la sexualité pour toi ? C’est quoi la sexualité au plus intime de toi ?

08:40 Bernard : Pour moi la sexualité c’est une association de 2 choses : c’est d’une part la reproduction mais aussi le plaisir. Donc, c’est l’association du plaisir et de la reproduction. Et aujourd’hui je dirais avec ce qu’on essaie de faire avec Permalove, c’est d’utiliser la culture du désir par le corps, donc par la sexualité. Et en fait, la culture du désir, en 2 mots, c’est vraiment de se laisser guider plutôt par ses désirs donc c’est passer d’un paradigme je dirais de la culture du devoir à la culture du désir. Donc de se laisser guider par ses désirs plutôt que par « on doit absolument faire les choses ». Le devoir, c’est plutôt quelque chose qui est associé à notre civilisation occidentale. Et le désir c’est quelque chose d’assez nouveau parce que les gens ne sont pas en contact avec leurs propres désirs. Ils ont du mal à les identifier et après les avoir identifiés, il faut les suivre. Et ce n’est pas ce qui se passe le plus couramment. C’est effectivement très intéressant parce que pour moi ça m’a aussi remis complètement en question sur ma manière de voir les choses. J’avais tendance par mon éducation, de par mes habitudes, à faire des choses plus par devoir que par désir. Je ne sais pas si ça répond exactement à ta question mais en tout cas c’est ça que j’avais envie de préciser dans la culture du désir. Parce qu’on est guidé par ses désirs et le désir en fait on pourrait l’imager par une rivière qui prend sa source dans les montagnes, puis qui va se jeter dans la mer. Rien ne peut l’empêcher d’aller à la mer. Une rivière va de toute manière contourner les obstacles, s’infiltrer dans le sol ou quoi que ce soit, elle va se retrouver dans la mer d’une manière ou d’une autre. Le désir c’est un peu quelque chose comme ça. C’est un peu quelque chose de très très puissant comme ça qui nous anime, qui nous met dans la joie, qui nous rend pleinement satisfait. On pourrait associer les méandres de cette rivière, les barrages, les obstacles, à nos croyances et nos peurs. En fait, nos peurs nous permettent de mieux nous connaître. C’est un petit peu ça l’analogie avec la culture des désirs. 

10:43 Olivier :  Ah c’est une très belle métaphore. Effectivement de voir que l’eau trouvera toujours son chemin. Il n’y a rien de plus fort que l’eau. Elle peut s’évaporer. Elle peut s’infiltrer. Elle peut s’accumuler. Elle peut créer une force et une pression colossale et de se dire que plus l’obstacle est grand et plus il y aura de puissance derrière pour quelque part déployer toute la vitalité. La vie se déploiera toujours autour de l’eau. J’aime beaucoup cette métaphore. Et d’ailleurs en Méditation Orgasmique, on parle beaucoup de plaisir, désir et de peur. C’est vraiment le plaisir qui est primordial. En général, plus la peur est grande et plus en fait le désir est grand. C’est un peu comme cette métaphore du barrage. Plus l’obstacle qu’on se met soi-même est grand et plus la peur va être très grande. Alors qu’en fait ça nous indique que le désir derrière est très grand, que ce n’est pas un petit truc, que ce n’est pas insignifiant, anecdotique ou aléatoire. Non. En fait ça parle de soi. Et si on n’ose pas aller le voir, évidemment ça crée une peur d’autant plus grande. En t’écoutant ça m’a permis de me faire des réflexions. Quand tu parles du devoir je l’ai vu un peu aussi par rapport à mon parcours personnel et ma sensibilité. J’ai vu un lien entre le devoir et l’esclavage. De quoi on est esclave soi-même, de nos pensées, de nos croyances, d’un système monétaire, d’un système financier, d’un système culturel. En esclavage, on ne s’écoute pas. On ne demande pas de se questionner soi. On ne demande pas aux individus dans un tel système. Le mot « esclavagisme » est fort, mais je pense qu’on est passé dans un système esclavagiste financier. Où finalement, on ne demande pas aux gens de rentrer en conscience, de se poser des questions sur leurs émotions, sur leur valeurs, sur ce qu’ils feraient. Sur ce qui les mettrait en joie, sur ce qui est important pour eux. Qu’est ce qui leur fait du bien ? C’est aussi un pilier de la permaculture ça va faire du bien à soi se faire du bien à l’autre prendre soin de l’autre Quand est-ce que dans le système actuel « main stream » ou dominant, on pose la question : Est-ce que ce que je fais, c’est du « win-win-win ». C’est à dire « win » pour moi, « win » pour l’autre et « win » pour le système et l’écologie, la nature. En général, on ne demande pas d’aller se voir soi. On ne demande pas d’aller voir ce que ça a fait pour la terre. Mais par contre on doit répondre à un système de devoir qui ne répond aux besoins et aux profits que d’un seul système. Un système voué à sa perte parce que s’il n’est pas intégré et connecté au reste, il va de toute façon créer davantage de douleurs, de peines, d’esclavagisme tout autour de lui. Ce système invite tout le monde à être esclave et de ne pas se questionner. Je pense qu’il y a vraiment une question forte, quand tu parles de « devoirs », de prise de conscience de qui on est. Et quand on a identifié cela, d’avoir le courage de se dire « Et j’en fais quoi maintenant ? ». Est-ce que je les suis, ou je ne les suis pas ? Ai-je l’audace ? Est-ce que j’ai assez de force en moi, de confiance, d’estime pour aller vers ça et de proposer ça aux autres. De me l’offrir à moi et le proposer aux autres. Waouh ! Merci, c’est riche. C’est un podcast que j’avais tellement envie de faire depuis longtemps. Je remarque à quel point il peut être tellement transformateur à la fois pour moi mais aussi j’espère pour tous les gens qui nous écoutent pour faire des liens très beaux dans leur vie concernant justement le permalove que tu crées. Bernard, qu’est-ce que t’as envie de nous partager à ce propos ? 

13:35 Bernard : Si tu permets j’aimerais bien revenir sur le « win-win-win ». (Olivier : Oui) C’est OK pour toi (Olivier : Oui). Le « win-win-win » effectivement est présent et c’est quelque chose d’important. Dans la culture du désir, chacun, chacune regarde ce qui est pleinement satisfaisant pour il, elle. D’accord ? Et dans ce « pleinement satisfaisant pour moi » forcément je vais intégrer à un moment donné les autres et l’environnement. Mais le devoir c’est de dire je dois faire quelque chose pour l’environnement, je dois faire quelque chose pour les autres. Mais la culture du désir ce n’est pas ça. Je suis responsable des effets que le réel produit sur moi. Du coup, si je saccage l’environnement, si je ne suis pas sympa avec les autres, et bien ça va se retourner sur moi. Donc finalement, la pleine satisfaction s’adresse à moi uniquement. Et que à moi. Tu comprends ? Du coup, l’idée c’est de se dire : « Voilà, qu’est ce qui est pleinement satisfaisant ? » Est-ce que si je jette des déchets par la fenêtre, est-ce que si je consomme de la mauvaise bouffe, est-ce que si j’achète des produits dégeulasses, est-ce que si je vais dans les supermarchés, est-ce que c’est pleinement satisfaisant pour moi ? Bien non, parce que ça va se retourner contre moi à travers la pollution, à travers l’épuisement des ressources naturelles, à travers plein de choses. Donc, in fine, ce qui m’intéresse avant tout c’est qu’est ce qui est pleinement satisfaisant pour moi. Et du coup ça va être « win-win-win ». Mais je ne vais pas commencer par l’environnement, par les autres, mais je vais commencer par moi. Et si chacun fait ça, on s’entendra tous très bien. 

15:06 Olivier :  Et quel est le lien que tu fais avec la sexualité ? Parce que justement Permalove, la permaculture pour toi est intimement liée à la sexualité. Et si on parle concrètement de sexualité …

15:15 Bernard : Le lien que je fais avec la sexualité est simple.J’applique la même chose : qu’est ce qui est pleinement satisfaisant pour moi dans la sexualité. L’idée c’est de me mettre en contact avec mon corps, mes organes génitaux, mon désir et de voir qu’est ce qui est pleinement satisfaisant pour moi. Et du coup, dans la sexualité, on peut jouer de 2 manières. C’est à dire qu’on peut servir où se mettre au service de. Tu connais la route du consentement je pense que tu avais déjà fait un podcast là-dessus ? (Olivier : On le mentionne). Donc, on peut servir ou se servir. A partir du moment où ça reste consenti, on peut d’une manière pleinement satisfaisante servir où se servir. Je trouve que la sexualité s’intègre parfaitement bien dans la culture du désir parce que on se met aussi à son service d’une certaine manière pour se faire plaisir pour voir ce qui nous fait plaisir. Et du coup, on est exactement dans le pleinement satisfaisant pour moi. 

16:11 Olivier :  Evidemment ce que je me pose comme question c’est évidemment que la sexualité est en lien intime et direct avec le plaisir, la joie de vivre, l’enthousiasme et le changement, l’impermanence, le système, l’harmonie et le bien-être personnel. Et comprendre vraiment intimement c’est quoi ce qui est pleinement satisfaisant. Finalement toi tu arrives à cette conscience très large de ce que veut dire le pleinement satisfaisant par rapport à toutes les conséquences de nos actes. Comment ça nous revient d’une façon ou d’une autre dans l’interaction directe ou indirecte, court terme ou long terme. Comment ça nous revient à soi ? Ce que ça génère ? Ce que ça produit ? Est-ce que ça me plaît dans mes valeurs. Est-ce que j’en suis fier et ça me satisfait ? Est-ce que tu aurais des conseils à donner aux gens dans leur sexualité pour être pleinement satisfait ?

16:53 Bernard : Oui j’ai des conseils à donner aux gens. Je dirais que le premier conseil c’est oser. Oser faire une demande. D’abord se mettre en contact avec ce qui nous fait du bien. Quels sont nos désirs. Et ensuite oser faire une demande. Et se dire que de toute façon la réponse qu’on va recevoir qu’elle soit positive ou négative, ce n’est que de l’information. ça peut-être un « oui » où ça peut être un « non ». ça peut être « oui tout de suite avec moi maintenant et comme ça » Et ça peut être « non ». Mais le non, ça peut être non avec toi ou non ici ou non maintenant. Je pense que personnellement, dès que j’ai osé faire des demandes. Et bien il y a des tas de choses qui se sont ouvertes à moi. Je me suis rendu compte que parfois je recevais un oui alors que j’étais sûr de recevoir un non. Et quand je reçois un non c’est aussi de remercier la personne qui dit le non, qui donne sa réponse négative, pour montrer qu’en fait on est simplement là en train d’essayer de trouver une manière de ce qui est pleinement satisfaisant pour chacune, chacun. Je vais proposer quelque chose que je désire et l’autre personne si elle ne désire pas ça, ça ne va pas m’intéresser de me lancer dans cette interaction là. Parce que quelque part, je ne vais pas être pleinement satisfait de vivre une interaction avec une personne qui elle n’est pas consentante. Le consentement c’est vraiment la base du Permalove. En fait je pense que le consentement est la base de tout ce qui existe sur terre, que ce soit dans la nature que ce soit les organismes vivants que ce soit les hommes les femmes.

18:28 Olivier : Un autre conseil ?

18:30 Bernard : Procéder par essais et erreurs. Je suis un anti dogmatique. Je veux bien répondre à ta question en donnant des conseils aux gens mais je dis qu’il n’y a pas une recette. Il y a autant de recettes qu’il y a de personnes et qu’il y a d’interactions. Quelque part, la meilleure manière de voir ce qui est pleinement satisfaisant pour moi, c’est d’essayer quelque chose et de voir si ça marche ou si ça ne marche pas. En parlant de la culture du désir, en parlant de sexualité, en parlant de Permalove ou de la permaculture tout simplement, moi j’invite les gens à essayer. Essayer et à se planter éventuellement. Mais de cette manière-là ils apprendront beaucoup plus naturellement et sans se référer à d’autres personnes qui leur diront voilà il faut absolument faire ça parce que c’est bien, c’est la vérité etc. Chacun a sa propre vérité, ses propres croyances et ce n’est pas grave. Chacun est différent. On est constitué différemment. On réagit différemment à telle action. Donc pour moi, c’est procéder par essai et erreur. Voilà ! Merci. 

19:30 Olivier :  Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ton association, les actions, ce que tu fais, ce que tu proposes ,comment les gens peuvent être aidés et aussi comment ils peuvent te trouver ?

19:38 Bernard : Oui bien sûr. Permalove est né il y a environ un an et demi. L’objectif final de Permalove est de pratiquer Permalove au quotidien, tous les jours, de faire ce qui est pleinement satisfaisant pour nous tous les jours. De suivre notre désir tous les jours, de se sentir auto responsable tous les jours, de sentir sa puissance d’agir, sa joie de vivre, sa joie d’être. Et pour pouvoir aider les gens à se familiariser avec ça on organise des stages. On a acquis un lieu de formation en France dans les Deux-Sèvres près de Parthenay. On a l’intention d’en faire un centre de formation Permalove, de la culture du désir. Le lieu s’appelle le terreau de la joie. En ce moment, on organise des stages qu’on appelle autogérés qui se passent dans un lieu au Mans qui a une salle de danse et un bassin chauffé à 35°. On fait des pratiques corporelles, on fait des pratiques sensuelles, corporelles, sexuelles dans ce cadre-là. Et en utilisant principalement la danse contact improvisation, le tantra, les massages a parfois on fait un atelier ou l’autre ou des choses comme ça. Justement pour que les gens se familiarisent avec toutes ces techniques et se met en contact avec leurs désirs et que la sexualité fasse aussi partie de ces autogérées. On va avoir aussi des formations plus grand public qui vont concerner des gens qui ne sont pas du tout en contact, parce que dans les autogérées les gens ont déjà une expérience aussi bien pendant travail ou danse contact dans l’eau par exemple. Aussi, on va faire des stages plus grands publics pour aider des gens à se mettre en contact avec leurs désirs et à appliquer la culture désir au quotidien dans leur vie. On est en fait tout au début de notre association Permalove. Pour l’instant, on est en train de constituer notre site web etc qui n’est pas encore en ligne. Et d’ailleurs le site internet ce sera www.perma cœur (donc love coeur en francais).org. Pour l’instant les informations se trouvent sur mon site, mon association permansens : www.permasens.org. Il y aura une série de stages qui vont avoir lieu dans le courant de l’année 2022 et au-delà et qui seront soit des stages grand public pour les gens qui veulent s’initier à la culture du désir et à Permalove. Soit des gens qui sont déjà avancés, ils ont déjà découvert tout ça et qui pourront pratiquer des stages qu’on appelle plutôt autogérés. Ils vont pouvoir eux-mêmes aussi partager des compétences et animer des ateliers sur des thématiques qui connaissent bien dans ce domaine là. 

22:06 Olivier : Merci. A propos de où tu en es aujourd’hui en te questionnant sur la permaculture et les systèmes vivants et plein de vitalité qui appelle à être soi, à la relation et à la sexualité, qu’est-ce que tu as envie de transmettre qui est un message important pour toi aujourd’hui et qui occupe quelque part ton esprit, tes espoirs, tes désirs ?

22:24 Bernard : Alors ce que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui, c’est que comme je l’expliquais au début, je viens d’un monde assez conventionnel, capitaliste comme on peut l’appeler, et donc, que j’ai fait toute une évolution qui m’a fait prendre conscience de plein de valeurs éthiques et autres, de ce qui m’entoure, aussi au niveau naturel, écosystème naturel des organismes vivants, la nature etc, Ce que je peux dire aujourd’hui c’est que j’ai évolué. Je suis sorti du système, j’ai quitté la Belgique pour m’installer en France dans un éco-hameau. J’ai construit ma maison, une maison bioclimatique autonome en énergie, en électricité et en eau. On filtre et on boit l’eau potable. Et j’ai réduit mon empreinte carbone et ma consommation de 80 à 90%. Aujourd’hui, mon ressenti par rapport à ça, c’est une liberté immense. En fait, comme je n’ai plus besoin de gagner autant d’argent parce que j’en dépense beaucoup moins, je me sens beaucoup plus libre, je me sens beaucoup plus libre de faire des choses qui sont guidées par mon désir et plus par le devoir, devoir de gagner de l’argent et devoir de payer mes factures. Et ça c’est un grand sentiment de liberté. Je dirais qu’en parallèle dans la sexualité, j’ai connu la même évolution. J’ai une compagne depuis 15 ans avec laquelle je vis. On partage beaucoup de choses et notamment nos désirs au niveau de la sexualité. Au niveau de qu’est ce que c’est le couple. Comment ça fonctionne ? Qu’est-ce qu’on s’autorise de faire en dehors du couple etc. On a pu se connecter à nos désirs et trouver une manière équilibrée et pleinement satisfaisante pour nous 2 d’avoir cette liberté là. De vivre ce qu’on a envie de vivre que ce soit au niveau de notre vie professionnelle et aussi de notre vie sensuelle, sexuelle etc. Et donc, cet équilibre s’est passé vraiment en parallèle dans ma vie professionnelle, ma vie privée et aussi ce qui concerne la vie intime.

24:28 Olivier : Merci c’est très très beau. Vivant actuellement en tiny house, que j’ai autoconstruite aussi, je viens de conscientiser grâce à toi, merci, ce sentiment de liberté que moi j’associais plus, à quoi je suis esclave, à quoi je consacre mon temps et finalement mon intelligence, j’en oublie presque mes rêves et mes désirs, pour finalement payer des factures. Alors quand on a fait des choix qui sont pleinement satisfaisants pour soi, on peut vraiment consacrer toute son énergie à ses désirs. Je viens de m’en rendre compte à quel point c’est précieux et que c’est vraiment pleinement présent pour moi aussi aujourd’hui. Je dis waouh c’est vrai ça, c’est intense et c’est très beau. Le fait quelque part dans le couple il y a aussi cette démarche en parallèle, en fait tous les domaines de la vie sont interconnectés et on ne peut pas vraiment les séparer, il y a une cohérence inhérente à l’être humain qu’on le veuille ou non, ça nous dépasse. Ce que l’on fait dans la vie professionnelle, dans nos échanges, dans nos relations, c’est partout le même. Que ce soit dans le couple et la sexualité. Quelque part comme tu dis ta sexualité a évolué en parallèle naturellement de tout tes choix et tes expérimentations pleinement satisfaisantes pour toi. Et que le couple part de cette intention probablement d’être pleinement satisfaisant mais par rapport à soi, en s’auto responsabilisant, en créant en fait dans le couple ce qui est pleinement satisfaisant pour soi. C’est à dire que l’énergie elle est sur soi, la conscience, la force, la puissance, elle est sur soi et l’autre peut y contribuer et l’autre est libre aussi. Parce que quand tu parles de cette liberté : « Ah je suis libre de ça, de ça » mais dans une relation pleinement satisfaisante je pense qu’implicitement on prend son propre pouvoir et l’autre se sent tout le temps libre à chaque instant de tes choix, de tes expérimentations, de tes partages, d’oser dire, l’autre doit sentir qu’il se sent libre. C’est peut être un conseil que j’ai envie de donner aux personnes qui nous écoutent, pour avancer vers cette culture Permalove, de la conscience et de la joie, c’est de faire en sorte que les propositions que vous faites dans un couple soit pleinement satisfaisantes pour vous, vous en êtes responsable et que l’autre se sent libre à chaque instant de sa réponse qu’il dise oui ou qu’il dise non. Comme tu dis, peu importe. En fait, c’est très subtil mais si vous faites l’exercice posez-vous la question à vous même si vous receviez la question que vous allez poser à votre partenaire, est-ce que vous sentez libre, est-ce que vous sentez libre et créateur sans contrainte sans esclavagiste sans devoir, qu’il n’y ai aucune autre connotation que la proposition qui est faite. Et tout ça émerge en t’écoutant Bernard donc un grand merci.  

26:38 Michel : Les auditeurs sont invités à savoir que Michel est derrière. J’interviens de temps en temps et rarement mais ici ça me parlait beaucoup ce que tu dis. Parce qu’il m’est arrivé de faire des soins palliatifs en stage et d’accompagner des gens à la mort et ce qui est riche quand tu écoutes ces gens parler, quand tu prends le temps de les écouter, c’est qu’ils ont tous quel que soit leur niveau culturel, social ou intellectuel des regrets. Et les regrets qui reviennent sont : « Je n’ai pas dit assez je t’aime à mes proches ; Je n’ai pas assez passé de temps avec mes proches ». Et ce qui est encore plus interpellant est « je n’ai pas réalisé mes rêves ». Alors là quand on questionne ces gens et qu’on gratte encore un petit peu dans la discussion, on se rend compte que ce qui les a « drivé » ce sont les devoirs, courir après l’ego, l’orgueil, la possession. ça leur a fait oublier l’essentiel, leur vie. Et c’est quand ils sont face à la mort qu’ils découvrent ça et je trouve ça triste. Alors si on peut lancer un message aux auditeurs, n’attendez pas d’être face à la mort et au dernier jour pour une prise de conscience de liberté et de se dispenser de ce carcan. Feel free.

27:32 Bernard : Merci beaucoup Michel. J’ai envie de partager aussi quelque chose d’autre qui illustre parfaitement l’idée de la liberté ou du devoir. Avant dans l’ancien monde dans lequel je vivais 80% de mon temps ou 100% de mon temps a été consacré à des activités qui devaient rapporter l’argent. Aujourd’hui, c’est presque inversé. Donc à peu près septante pourcents de mon temps je fais du bénévolat et je m’occupe de faire des activités qui sont mes désirs. En fait et ça c’est très gratifiant. Je voulais aussi rajouter que moi je rejoins tout à fait ce que Michel dit parce que j’ai mes 2 parents âgés. Mon père est en soins palliatifs et du coup je suis en contact avec lui. Et je ressens aussi son désir d’ouverture du coeur dans les dernières années qu’il a à vivre en étant en contact avec la famille. Je ressens ça très très fort. Il a failli décéder ces derniers jours à l’hôpital et puis il s’en est remis. Et là, il a vraiment envie d’ouvrir son coeur à la famille. Je sens cela très très fort. Et ma maman est aussi assez âgée. Elle est en train de perdre plutôt la tête. Et ça c’est un peu plus difficile parce qu’on arrive plus difficilement à communiquer avec elle. Donc, c’est plus par le corps, c’est plus dans le toucher, c’est plus des petites choses comme ça qui ne sont pas cérébrales. Quand on approche de la mort pour moi…. la vie c’est un cycle c’est à dire que la mort donne naissance à la vie, ça ne s’arrête jamais. Et dans la nature, on voit ça très bien avec les arbres qui se transforment en champignon et puis qui vont donner naissance à autre chose. Pour moi, ça fait partie du cycle de la vie, la mort. Et ce n’est pas quelque chose qui m’effraie. C’est quelque chose de très beau. C’est une étape. C’est un passage. Et en même temps, ce que j’aime bien dans cette symbolique cyclique c’est que c’est la connexion avec le multigénérationnel de tous les âges, les enfants avec les adolescents avec les adultes avec les aînés, avec les gens en fin de vie. Je trouve que ça, c’est extrêmement riche. C’est ce qu’il y a dans la nature. C’est comme ça que les peuples premiers vivaient aussi en fait. L’idée du couple, c’est quelque chose de tout à fait récent dans notre société. ça a quelques milliers d’années. Mais au départ, les gens ne vivaient pas en couple. Il n’y avait pas de couple et pas de mariage. Il n’y avait rien de cela. Ils vivaient, ils élevaient les enfants tous ensemble. Ils faisaient des enfants les uns avec les autres. La nature n’est pas comme on se la représente aujourd’hui. Donc se réapproprier la nature, c’est un message. C’est essayer de revivre comme notre essence de ce qu’on ressent dans notre essence, dans ce qui est à l’origine de notre vie de notre humanité. Et humanité, humus etc. Et donc, je pense que c’est ça qui est important. C’est de se reconnecter à ça. C’est pour ça que dans les formations aussi on a toute une partie de rituels, des rituels où on honore les éléments, on honore la terre, on honore les planètes, les étoiles, les ancêtres, et l’eau, les champignons. Tout ça, les vieux, c’est ce que nos ancêtres faisaient régulièrement parce qu’ils honoraient la terre. Maintenant, aujourd’hui, on honore un Dieu qui a une représentation humaine. C’est plus la même chose. Dans notre société aujourd’hui, c’est comme ça que ça se passe. C’est cela qui nous a influencé depuis qu’on est né. Mais dans la nature ça se passe autrement. Moi, j’ai envie d’aider les gens à se reconnecter à la nature et à se reconnecter à leur essence et à se reconnecter à leurs désirs. 

30:48 Olivier : Waouh merci beaucoup. C’est magnifique ce foisonnement d’idées et d’émotions, de belles émotions. Quand tu parles de rituel, quand j’écoute juste au-delà des mots, ce que mon corps perçoit comme sensations, quelque part comme si j’écoutais une langue que je ne connais pas. Mais l’énergie, l’émotion que je ressens, c’est comme de la gratitude. Ces rituels me semblent tellement empreints de gratitude, d’abord pour soi en fait. La gratitude de soi. Quand tu parles de reconnexion, c’est vrai qu’on a parlé de mort, on a parlé avec toi, de ton papa en soins palliatifs, de moments intenses, vraiment très très fort pour toi et ta famille. Je te remercie d’être là alors qu’effectivement tu vis des moments très intenses et difficiles personnellement et familiaux. C’est un énorme cadeau que tu nous fais d’être présent aujourd’hui. Quand tu parles d’être connexion au cœur, à la gratitude. Je pense que le coeur et la gratitude sont liés. C’est la gratitude à soi de vivre ses rêves, de vivre pour ce qui a le plus d’importance. Dans le podcast précédent, figure toi, avec Mame, son expérience à elle, ça correspond à la mienne aussi, je valide pleinement son expérience, que l’ouverture du coeur passe par l’ouverture du sexe. Et l’ouverture du sexe passe par l’ouverture du cœur. Les 2 sont intimement liés. Il y en a un qui s’ouvre et l’autre s’ouvre. Les 2 s’ouvrent peut-être en même temps ou en symbiose, c’est très dynamique. Appeler à l’ouverture du coeur amène à l’ouverture du sexe et vice-versa. C’est une énergie très très forte. Et c’est vrai qu’on parle d’ouverture du coeur et naturellement la sexualité prend toute sa place. Une place saine, sereine, apaisée, calme, source de vie et de bien-être, de joie, de pleine satisfaction. Tu parlais de tantra au tout début du podcast. Ce qui est beau en tantra, c’est cette vision, en tout cas suite aux très nombreuses expériences et livres que j’ai lu, mais ma propre expérience aussi, c’est comme si quelque part on éveil le chakra racine et le chakra sexuel. C’est comme une énergie qui montre qui va venir titiller, réveiller tout ce qui est en chemin et qui quelque part fait obstacle aujourd’hui à l’ouverture pleine du coeur et à l’amour inconditionnel. Pas de tout aimer, dire que tout est beau. Non. C’est pas ça. C’est d’être dans cette gratitude permanente de joie et en chemin. Entre les chakras du bas et les chakras du haut, tout va être un peu titillé, comme ça, comme si on venait frapper à la porte : Qu’est-ce qui se passe ici ? Et peut émerger parfois un peu de jalousie, de peur, d’insécurité financière ou matérielle ou affective. Il y a ce sujet-là, c’est marrant, je parlais avec une personne qui a beaucoup d’expériences en tantra et elle me partageait que d’après son expérience les femmes ont davantage en fait de besoin de sécurité matérielle et les hommes de sécurité émotionnelle. C’est son intime expérience et conviction. Je trouvais ça beau comme message parce qu’en fait, je pense que cette ouverture du coeur beaucoup d’hommes l’ont. Je pense que les hommes sont très très sensibles. Ils ont des grandes sensibilités. On critique beaucoup les hommes, patriarcat, ou autre, mais je pense qu’on critique plutôt des systèmes dans lesquels on n’a pas le plein consentement des conséquences que ça nous fait à nous et aux autres. On se rend compte que beaucoup de monde sont très très sensibles et ont besoin de sécurité émotionnelle et que parfois certaines attitudes qu’elles soient hommes ou femmes, qu’on a choisi de faire par habitude, par inconscience, vont avoir des répercussions sur soi-même qui ne vont pas dans notre pleine satisfaction. Pour le contrôle de l’autre, pour la peur, la fermeture, la contrainte, ou se limiter dans le plein potentiel de notre joie de vivre. On va contraindre l’autre et soi à ne pas se permettre d’oser faire des expériences. Alors que se le permettre, c’est vraiment hyper important. Je reviens sur cet esprit, c’est peut être annexe sur ce podcast mais je pense que c’est vrai que c’était assez interpellant de se rendre compte par rapport à son expérience de dire : tiens, quand les femmes sont déstabilisées par des désirs, par une situation de vie, par plein de choses qui peuvent arriver, leur sécurité matérielle ,c’est presque la chose la plus plus importante. Pourquoi ? Elle ne le sait pas. Par contre, elle s’est rendu compte en coachant beaucoup de couples et d’hommes, qu’en fait après, après, après, comme dit Michel quand on accompagne les gens vraiment en fin de vie, on se rend compte qu’en fait pour les hommes ce qui est vraiment hyper important, c’est leur sécurité affective et émotionnelle. Ils sont vraiment sensibles à leur relation, à la femme, au partenaire. Enfin qu’on soit homosexuel ou pas, peu importe, mais en tout cas, alors à la relation à l’autre. Et cette ouverture du cœur, elle est omniprésente. Elle est là. Elle nous rend vraiment humain. ça crée un humus fertile en fait. Pour toutes les relations. Merci Bernard. Alors pour clôturer ce podcast est ce que tu pourrais nous partager une gratitude ?

34:56 Bernard : Alors je vais te partager plusieurs gratitudes. J’ai beaucoup de gratitude pour ma compagne de vie avec laquelle je suis depuis 15 ans. C’est grâce à elle que j’ai pu mener ce chemin de liberté dans la sexualité en parallèle à la liberté que j’ai développé, ouverte dans ma vie. Ce chemin si tu veux a renforcé en tout cas de mon côté je pense, du sien aussi, parce qu’on a partagé déjà ça plusieurs fois, à renforcer notre couple. En fait, le fait de suivre son désir non seulement à chacun. Donc moi je suis mon désir, elle suit son désir. Le fait qu’on s’est autorisé à sortir du devoir pour aller vers le désir a fait que notre couple s’est renforcé. Et que moi je ressens en tout cas, qu’ il n’y a pas de dépendance mais il y a une envie de rester ensemble parce qu’on a envie et pas par devoir pour des raisons financières. Je le ressens très fort. J’ai aussi beaucoup de gratitude pour toutes les femmes tantriques avec lesquelles j’ai des relations de massage etc qui ont aussi suivi leur désir et qui m’ont permis de vivre des choses magnifiques, fantastiques. ça m’a apporté énormément de joie dans ma vie et ça m’a fait prendre conscience aussi de l’importance de la sexualité. De ne pas forcément maintenir une relation avec une seule personne sur différents plans. Je pense que la biodiversité et la diversité qu’il y a dans la nature, c’est la même dans la race humaine et que pour moi c’est un désir, un plaisir, et je vais même jusqu’au besoin de pouvoir vivre une expérience avec des personnes différentes. ça enrichit aussi le couple et donc j’ai beaucoup de gratitude pour ça d’avoir pu réaliser tout ça avec cette personne là. Ce qui m’a rapproché d’elle. Voilà je dirais principalement ces mots de gratitude. 

36:50 Olivier : Merci. Par rapport aux commentaires que je viens de faire je voudrais rajouter quelques précisions parce qu’en fait mon intention est vraiment de parler de l’ouverture du cœur, la sensibilité de l’émotion, qui a beaucoup de place. Et effectivement ce n’est pas une question de genre. Parce qu’effectivement on pourrait, en fonction de nos préférences émotionnelles, relationnelles et sexuelles, la diversité humaine est large et je m’adresse à tout public qu’on soit hétérosexuel, homosexuel ou autre ou multi bi fluide, asexuel, pour moi même quand je parle par exemple du côté matérialiste ou bien de l’insécurité matérielle c’est aussi une question toute aussi noble qu’une autre. Je ne l’ai pas mis en exergue, en opposition, ni en lien uniquement homme-femme, matériel-émotionnel, dans la mesure où le matériel est hyper important. Il est nécessaire et c’est noble de s’en inquiéter. Alors voilà, j’imagine Bernard, tu as créé ta propre maison, c’est matériel, et t’y apporte énormément d’importance. Et avoir cette sécurité est important. Les insécurités peuvent être multiples et l’insécurité c’est parfois la peur de manquer de quelque chose alors que l’abondance est partout. Je pense que la permaculture humaine, si on l’applique vraiment, l’abondance est vraiment énorme. On parle de redistribution des richesses et des surplus parce que je pense qu’un système vivant plein de vitalité et de force est généreux. Et quelque part, il génère davantage de beauté en fait. Donc ce manque est de moins en moins présent. Voilà, je voulais insister sur ce fait que vous soyez homme, peu importe, d’autres genres, si vous écoutez ce podcast, essayez d’écouter le message qu’il y a derrière, indépendamment du point initial qui a permis de parler de la thématique. Pour moi, l’objectif c’était de parler de l’ouverture du coeur et également de cette abondance qui est bien présente et qui est dans chaque humain peu importe l’enveloppe.

38:26 Bernard : Merci Olivier. Et j’ai envie de rajouter quelque chose par rapport à l’abondance. Effectivement, la nature est très abondante quand on voit quand on plante une graine de courge et que après on se retrouve avec plein de courges qui contiennent des milliers de graines etc, la nature est très généreuse. Je dirais que quand on donne quelque chose à quelqu’un, le matériel c’est quelque chose qu’on n’a plus. Mais quand on donne de l’amour ou quand on donne du plaisir par exemple et bien on n’a rien perdu, au contraire.  

38:37 Olivier : C’est la fin du podcast. Merci Bernard pour cette cocréation avec beaucoup de spontanéité, de vulnérabilité. Merci d’avoir été présent dans ce moment très intense dans ta vie et merci à tous les auditeurs et les auditrices pour votre écoute. 

39:11 Bernard : Merci beaucoup Olivier de m’avoir invité à ce podcast. J’ai eu beaucoup de plaisir à échanger avec toi et de parler du désir. J’ai envie de soutenir et j’ai envie d’inviter les gens à soutenir cette initiative et tout le travail que tu fais avec le Love Health Center. Avec tous les podcasts et les activités autour de la sexualité, hummmm m’est venu une idée un peu originale de te soutenir. C’est de dire que je propose de servir avec mon corps à des personnes qui le souhaitent et moyennant des conditions évidemment et que ces personnes si elles ont eu du plaisir et bien qu’elles puissent en échange contribuer financièrement à tes activités. J’ai 2 propositions à faire. La première, c’est d’offrir un massage cachemirien à une personne qui est désireuse de recevoir, une femme. Pour qu’elle puisse contribuer à tes activités. La 2e proposition, c’est offrir mon corps à une personne féminine qui serait désireuse de se servir. Et donc en échange de ces services que j’offre, à ce moment-là, bah je demanderai que la personne puisse contribuer financièrement à tes activités.  

40:19 Olivier : Waouh merci Bernard. Alors c’est magnifique ! J’adore cette créativité, ce côté espiègle, pragmatique et généreux et relationnelle. Merci de soutenir le Love Health Center d’une si belle manière. Merci, c’est vraiment un super beau cadeau. Alors on va clarifier dans l’annonce du podcast comment effectivement la personne va pouvoir poser sa candidature et être choisie. Comment va-t-on choisir, je ne sais pas, est-ce que ce sera la première personne, je ne sais pas. Evidemment quand on crée des choses, ça amène plein de questions magnifiques tout autour. Je ne sais pas si tu veux offrir une fois par mois ta proposition, une fois par an, je ne sais pas. Enfin voilà, s’il y a beaucoup de demandes je reviendrai vers toi en te disant « bon écoute Bernard, je pense que tu dois intégrer l’équipe du Love Health Center » parce que tu vas devoir y passer beaucoup de temps ou bien le Love Health Center viendra au « Terreau de la joie ». On viendra cocréer pour vous aider. Parce que voilà, notre joie, c’est aussi de contribuer autant que possible à toute cette belle initiative. Et on a plaisir à aller là où on nous appelle. Donc avec grand plaisir pour venir aussi vous aider et créer des ateliers avec vous par exemple.  

41:20 Bernard : OK avec grand plaisir de mettre en place cela et de voir comment c’est pleinement satisfaisant pour moi et que ce soit aussi satisfaisant pour toi au niveau financier. 

41:30 Olivier : Et bien merci Bernard pour cette pleine satisfaction de ce podcast. Merci à Michel du fond du cœur pour ce super beau travail, il y passe des heures, une énergie, une passion et une implication colossale et je l’adore aussi pour ça. Merci beaucoup pour le temps que tu me consacres pour la création parce que ces podcasts vraiment n’existeraient pas sans Michel.  C’est un partenariat magnifique, et j’en suis pleinement satisfait. Voilà ce sera ma gratitude de fin et je vous souhaite une belle journée ! 

41:56 Bernard : Au revoir et merci beaucoup

41:57 Générique Outro sur tapis musical :« Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » 


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