Bruno Giuliani, sagesse érotique #44

Bruno Giuliani

Bruno Giuliani, la sagesse érotique :

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Dans cet épisode, le sexologue Olivier Mageren reçoit Bruno Giuliani, un philosophe et artiste français d’origine italienne.

Bruno Giuliani est professeur agrégé et docteur en philosophie, ainsi que  maître en biochimie et professeur didacte de biodanza.
Après avoir enseigné la philosophie pendant vingt ans en lycée et à l’université, il s’est consacré à l’enseignement de l’art du bonheur à travers des stages et des consultations. 

Bruno Giuliani est le créateur de la Biosophie et sa pratique la Joÿa, un système d’éducation au bonheur qu’il définit comme  une pédagogie de la sagesse par la culture de la joie.

À la suite de Spinoza et Nietzsche, il propose une voie de sagesse érotique fondée sur le respect sacré de la vie qu’il nomme la philosophie adamantine. Dans cet épisode il invite les auditeurs à accueillir leurs affects et à éveiller leur conscience à la puissance de l’amour  comme source de liberté créatrice.

Il invite à rejoindre dans la création du mouvement des Papillons, pour favoriser la transition vers un nouveau monde plus libre et plus heureux.

Plongez dans cette conversation passionnante sur l’importance d’une philosophie de la sexualité pour favoriser la libération spirituelle de l’humanité.

Liens:

  • Site Internet de Bruno Giuliani

 

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Séquençage du podcast :

  • [00:00:41] Introduction de l’épisode et présentation de Bruno Giuliani
  • [00:01:55] L’intention de Bruno Giuliani
  • [00:03:40] L’intention d’Aubin
  • [00:04:15] Quels mots utiliserait Bruno Giuliani pour exprimer ce qu’est la sexualité ?
  • [00:07:22] Les origines de la philosophie de Bruno Giuliani et sa vision de la sagesse érotique
  • [00:12:55] Le lien entre l’erreur et l’éros selon Bruno Giuliani
  • [00:25:53] Bruno Giuliani: le chaos s’auto structure en permanence
  • [00:34:32] Projet de formation de Bruno Giuliani
  • [00:38:38] Un futur podcast avec Bruno Giuliani pour expliquer comment monter l’énergie du premier centre d’énergie jusqu’au septième
  • [00:41:53] Spontanément tout être tend vers l’épanouissement
  • [00:46:50] Le concept de l’adamantin
  • [00:50:49] Expressions de gratitude de Bruno Giuliani et clôture de l’épisode

Transcription du podcast avec Bruno Giuliani :

Générique Intro sur tapis musical : [00:00:00« Entr’Nous (voix féminine Katalin); Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »

Olivier Mageren: [00:00:20] Bonjour, Bienvenue dans le 44? épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du “Love Health Center”, un centre dédié au bien-être et à la sexualité localisé à Bruxelles, mais évidemment avec des services qui parlent à toute la francophonie, dont ce podcast. Alors aujourd’hui, au micro, nous avons Bruno : Bonjour Bruno.

Bruno Giuliani: [00:00:38] Bonjour Olivier. 

Olivier Mageren: [00:00:39] Et Aubin, Bonjour Aubin

Aubin: [00:00:40] Bonjour

Olivier Mageren: [00:00:41] Alors Aubin est stagiaire étudiant au “Love Health Center” en ce moment à Bruxelles. Et Bruno, est-ce que tu peux te présenter s’il te plaît? Pour les gens qui ne te connaissent pas encore ?

Bruno Giuliani: [00:00:50] Eh bien, je m’appelle Bruno Giuliani, je suis dans la région de Nice. Je suis né à Nice et je suis d’origine italienne. Je me définis en ce moment, après avoir été longtemps le philosophe, j’étais vraiment une identité de penseur, de théoricien, philosophe mais philosophe du bonheur, philosophe de la joie, philosophe de l’amour. Donc c’est vraiment des sujets que j’ai beaucoup exploré. D’un point de vue théorique d’abord quand j’étais plutôt enseignant, étudiant, et puis de plus en plus d’un point de vue pratique. Et donc aujourd’hui, je suis plutôt un praticien. J’aime bien me définir comme, là ce qui me vient, c’est un jardinier de l’amour !

Olivier Mageren: [00:01:30] Et j’imagine que tu as autant de projets foisonnants en toi, après autant d’années de théorie pour passer à la pratique. J’imagine que tu en parleras pendant le podcast? Possiblement. 

Bruno Giuliani: [00:01:40] Oui, oui, bien sûr, avec plaisir, avec grand plaisir. 

Olivier Mageren: [00:01:42] Aubin, Est-ce que tu souhaites te présenter?

Aubin: [00:01:44] Oui, bien sûr. Bonjour Bruno, Bonjour Olivier. Alors comme tu l’as dit Olivier, je suis étudiant en langues à Caen, en France, mais je vais me réorienter en psychologie pour ainsi faire sexologue.

Olivier Mageren: [00:01:55] Pour démarrer le podcast, première question habituelle, présenter nos intentions quand on enregistre le podcast. Alors Bruno, quelle est ton intention aujourd’hui? Qu’est-ce qui t’anime à faire les partages que tu as à nous offrir d’ici quelques minutes?

Bruno Giuliani: [00:02:08] Ce qui m’anime aujourd’hui c’est ce qui m’anime toujours, dans toute ma vie depuis des années, je me consacre toujours à la même vocation, la même mission qui est d’éveiller la conscience, d’éveiller les âmes et les inviter à vivre l’expérience de la joie véritable, la joie d’être soi, qui pour moi est la base de L’amour. Je disais tout à l’heure que je me définis de plus en plus comme un jardinier qui est là pour réveiller toutes ces graines, souvent un peu endormies ou réprimées. Ce sont des graines de sagesse, les graines de sages que nous sommes. Et donc ce que je souhaiterais pendant ce podcast, c’est de prendre soin de ce qui peut être le plus nourrissant pour l’âme des personnes qui vont nous écouter. Que je vois comme, on est tous un peu comme des chenilles, et qu’on est tous plus ou moins dans une forme de crise, de chrysalide. Donc j’utilise cette métaphore en ce moment d’accompagner la métamorphose des âmes. Et âme en grec, ça se dit psyché, c’est, ça se dit papillon. Donc voilà toutes les petites chenilles qui nous écoutent, qu’elles puissent ouvrir un peu plus leur cœur et un peu plus ouvrir leurs ailes aussi. Et je suis dans cette intention en ce moment d’être plus un poète jardinier de l’amour plutôt qu’un philosophe théoricien comme j’étais beaucoup avant. Et donc je me réjouis beaucoup de ce partage, là, dans ce beau printemps de 2023.

Olivier Mageren: [00:03:40] Merci. Merci. J’aime beaucoup. On s’est rencontrés à l’été passé et cette joie que tu adore transmettre et inviter chacun à aller se connecter à sa joie profonde, c’est magnifique. Je vais demander à aussi à Aubin, quelle est ton intention en enregistrant ce podcast ?

Aubin: [00:03:57] Ma première intention, je dirais, c’est vraiment de m’ouvrir, d’être attentif à ce que Olivier et Bruno vont dire. Mais c’est surtout être une oreille et je suis, je suis prêt à tout entendre et tout écouter pour ainsi me projeter, je pense, dans ma future profession, ma future voie personnelle et professionnelle, voilà.

Olivier Mageren: [00:04:15] Merci. Alors la deuxième question habituelle, c’est Bruno pour toi, comment tu pourrais définir la sexualité si tu devais présenter ça à un humain? Quels mots utiliserais tu pour exprimer ce qu’est la sexualité ?

Bruno Giuliani: [00:04:28] La sexualité, donc moi je suis un amoureux des mots aussi en tant que philosophe, j’ai une approche où je vais creuser dans la terre des mots pour aller faire surgir encore cette métaphore de la graine, la graine de sens qui est dedans. Et si vous écoutez le mot sexualité, vous avez cette invitation à la sexe… Qu’est-ce qu’on entend dans sexe? Il y a le “s” de saveur, le “s” de sauvage, de sagesse, de sensualité, de sérénité. Donc c’est l’être important dans la sexualité et on a le fait que ex ça veut dire que ça sort, c’est le fait que cette sagesse elle sorte pour ensuite aller dans le dualité, en sexualité. Et donc on a cette, pour moi la sexualité si je regarde, c’est à la fois ce qui peut couper dans la secte, ce qu’on trouve dans la notion de secte, c’est à dire que ça se fait entre des polarités masculines et féminine qui vont s’attirer pour vivre ensemble quelque chose qui est de l’ordre pour moi, de l’érotisme. Donc pour moi la sexualité c’est l’union par laquelle des êtres, des énergies, des âmes vont s’unir pour aller vers de plus en plus de l’union. J’ai utilisé le mot secte tout à l’heure, on pourrait dire que la sexualité c’est, on peut se le considérer comme étant le contraire de ce qui sépare et de ce qui divise. Et c’est plutôt l’énergie qui unit, qui unifie, donc qui fait que on rentre dans la communion pour aller de plus en plus vers une jouissance partagée, de plus en plus de joie, jusqu’au plus grand bonheur. Et donc là je vois donc la sexualité, pour moi, c’est la voie directe vers l’érotisme sacré qui permet de, ensemble, vivre l’expérience ultime qui est celle de l’amour. Voilà ce qui me vient.

Olivier Mageren: [00:06:17] Waw, c’est magnifique! Quelle belle définition!

Bruno Giuliani: [00:06:19] Je vais le redire avec une image là, l’image que je vois là, je suis… En vous écoutant, je suis les yeux fermés en train de me connecter à mon énergie sexuelle. Et ce que je perçois, c’est que je vois comme deux fleuves qui se rejoignent, ou plutôt deux rivières qui se rejoignent à partir de deux sources: une source féminine, une source masculine. Et qui ensemble se rejoignent dans un grand fleuve, un grand fleuve avec de l’eau, du feu, des énergies… À l’eau c’est plutôt le féminin, le feu, le masculin. Et ensemble, je vois que ça descend tranquillement en se chargeant de toutes les énergies de la terre, l’énergie de l’air, et que ça fait une grande alchimie pour aller se jeter dans le grand océan de la béatitude. Donc c’est cette vision-là que j’ai et qu’on peut inviter tous les auditeurs à sentir que c’est bien ça qui est en train de se passer en ce moment même, dans notre corps, dans notre humanité. C’est, l’unification du masculin et du féminin pour permettre d’arriver à l’expérience du divin. Voilà, c’est ça pour moi.

Olivier Mageren: [00:07:22] Divinement savoureux et sensuel. Waouh! Merci! Et bien nous voilà vraiment lancés pleinement dans la thématique avec qui tu es aujourd’hui? Qui aurais tu envie de partager sur cette thématique de la sexualité? Partant de toute ton expérience et curiosité de philosophe mais aussi de praticien qui est jardinier, qui œuvrent à faire éveiller la sagesse, à éveiller les consciences de joie en chacun de nous. De quoi t’as envie de parler? Voilà, si tu savais, voilà comme maintenant: quelques minutes de discussion, qui est un peu intemporel parce que ce podcast il va exister pendant des années, il sera à disposition de n’importe qui, de plusieurs générations éventuellement aussi, en tout cas de générations d’écoute et de jeunes comme plus âgés. Qu’est-ce qui t’anime aujourd’hui sur cette thématique qui est souvent peu abordée quand même malgré tout, avec beaucoup de vulnérabilité?

Bruno Giuliani: [00:08:12] Et bien, en fait si j’écoute là dans ce qui se passe dans mon cœur, je sens une grande, grande joie qui est là, qui est plutôt de l’ordre de l’enthousiasme. Et je suis extrêmement enthousiaste en ce moment parce que, après des années, des années, ça fait 40 ans je dirais que j’ai perçu que j’avais cette voie à explorer. La voie de l’amour, la voie de l’érotisme, la voie de l’Éros qui est aussi la voie de la philosophie. On ne le sait pas beaucoup, mais en fait Socrate est un grand érotique avant d’être un philosophe, c’est vraiment un esprit de feu, c’est un chaman. Donc pour moi, toute la philosophie, elle est érotique dans son essence parce qu’elle cherche la sagesse qui permet de savourer la vie dans toutes ses dimensions. Donc c’est ce que j’ai écrit d’ailleurs dans mon premier livre qui est paru en 2000, qui s’appelle “L’amour de la sagesse” et le premier chapitre, c’est sur l’amour où je présente Socrate comme étant un maître érotique qui invite toute l’humanité à suivre son élan vital vers le plaisir, vers la joie, vers l’amour. Et je répète encore vers le… On est tous en quête d’un absolu, en fait, de ce qu’on appelle le divin, la joie la plus puissante, qui est la joie de l’Unité, qui est la joie dont parle aussi le: je ne sais pas si vous savez, mais aujourd’hui on est dans un jour très particulier qui est, on enregistre le jour du Wesak, c’est la fête des énergies bouddhique et Christique qui célèbrent l’illumination du Bouddha, la naissance du Bouddha et la mort du Bouddha. Et donc je sens cet enthousiasme de participer, à mon humble mesure, jusqu’à aujourd’hui et je pense de manière un peu plus puissante à partir des prochains temps, de participer à l’éveil collectif de l’humanité pour éveiller cette sagesse érotique, cette sagesse qui a donné déjà des merveilles, comme toutes les écoles de sagesse épicurienne, par exemple les écoles de sagesse chrétiennes ou bouddhiques, mais ça restait réservé à une élite jusqu’à présent toutes ces pratiques. Et moi ce que je désire faire avec ma pratique qui s’appelle la Joya, l’art de la joie, c’est de réveiller cette énergie de manière beaucoup plus large. Et donc j’ai cet enthousiasme de développer en France, en francophonie dans un premier temps et puis à l’international, des pratiques qui permettent de libérer les énergies réprimées. Et cette énergie sexuelle en fait c’est la même énergie que l’énergie de la santé, celle qui est dans le premier chakra qu’on appelle la Shakti ou la Kundalini en Inde. Et on peut dire que tout l’Occident a été coupé de cette énergie à cause de la répression de la sexualité, à cause du pouvoir des idéologies anti-vie, anti-sexualité, anti-érotique. Et ça, ça a été dénoncé par un philosophe que j’ai beaucoup étudié. J’ai fait ma thèse de doctorat à l’université de Nice, inspiré par ce philosophe qui est Nietzsche. Nietzsche est vraiment celui qui invite à voir que si on veut vraiment sortir de la maladie, de la décadence, du nihilisme, de la tristesse et de la guerre, la violence dans laquelle on est, c’est important de réhabiliter la dimension divine et sacrée de la sexualité, de l’Éros comme étant la première manifestation de la vie. Donc moi, je suis un continuateur de l’œuvre de Nietzsche, de l’œuvre aussi bien sûr de tous les fondateurs d’écoles de philosophie que j’ai déjà cité: Socrate, Platon, Aristote, Épicure, etc. en Grèce. Mais aussi toutes les traditions qui en Orient ou chez les chamanes d’Afrique, d’Amérique du Sud ou de Europe, il y a toute une tradition qui est en train de se réveiller aujourd’hui après avoir été interdite ou réprimée. Une sagesse interdite, comme le dit un ami là: Stephen Schillinger, qui est en train de d’œuvrer aussi à éveiller les consciences au fait de, le temps est venu pour l’humanité de réveiller ses forces de vie qui étaient endormies, réprimées. Ce qui m’anime, c’est cet enthousiasme de développer ça partout où c’est possible, et notamment chez les jeunes. Je suis content qu’Aubin soit là parce que pour moi il s’agit d’inviter à une sorte de rééducation, de réhabilitation d’un érotisme sain qui permettra à la psychè humaine de se libérer de toute cette psychopathologie qui est très dominante aujourd’hui et qui fait qu’on est dans un monde en crise parce qu’elle s’est coupée des forces de la vie, des forces de l’amour et des qui sont en fait des forces créatrices. Les forces qu’on appelle Phusis en grec (c’est la nature) ou qu’on appelle theos (un Dieu), c’est à dire les forces de la terre et du ciel. Et en ce moment, la proposition de cette fête du Wesak et de ce qui est en train de s’ouvrir sur le plan énergétique, au niveau de l’évolution de la conscience humaine, c’est une unification de ce qui était séparé: la Terre et le Ciel, la matière et l’Esprit, la sexualité et la spiritualité. En réalité, tout ça c’est une même, une même énergie qui a été coupée. Et c’est pour ça qu’on est dans un monde très malade, avec beaucoup de gens qui souffrent. Pour moi, le temps de la guérison et de la libération de ces forces de vie est en train de se proposer pour qu’on aille vers un monde beaucoup plus sain, beaucoup plus sage et donc finalement plus heureux.

Olivier Mageren: [00:12:55] Woua, j’apprends beaucoup de choses et en même temps, comme cette petite voix intérieure tu vois, cette sagesse intérieure qui me dit mais oui, c’est comme si c’était un langage similaire de ce qui m’habite, de la raison d’être pour parler de sexualité et d’amener cette joie. Parce que souvent je parle de sexualité pour les gens, c’est confrontant ou tabou. Mais je pense que ce temps est révolu et de plus en plus, et heureusement. Parce que pour moi ça parle de toute cette vitalité que tu exprimes si bien, de cette énergie de vie, de cette joie, de cette puissance créative de communier, de se fédérer et de créer des choses, d’être dans l’Éros et dans le dynamisme. Et d’accueillir n’importe quel imprévu aussi. Au quotidien, on est face à des erreurs, à des imprévus, à des challenges, des changements et comment cela… Quelle est ta vision de ça en lien avec l’Éros et la sexualité?

Bruno Giuliani: [00:13:35] Merci. Merci beaucoup pour cette belle question Olivier, parce que je me rends compte que j’avais jamais vraiment fait le lien entre l’erreur et l’éros. Si on regarde c’est le même son parce que vivre c’est quoi? Vivre c’est errer dans le sens où on avance sur un chemin. Et puis il y a toujours plein de possibilités et d’explorer. La vie c’est une exploration, c’est un grand jeu où à chaque instant on a des milliers de possibles. Et parmi tous ses possibles, il s’agit de discerner celui qui va nous amener là où on veut aller, c’est à dire dans le plus grand bonheur et donc nécessairement la vie du chercheur, la vie de l’humain et la vie du philosophe qui le fait en conscience. C’est de faire des expériences et de pouvoir ressentir, si je me rapproche de ce qui est bon pour moi: la jouissance, la joie, le bonheur, même par les voies du plaisir, parce que c’est… La première manifestation du bonheur, c’est le plaisir dans le corps. Et donc spontanément, on va faire des expérimentations, puis des fois on va se tromper, on va se planter. Et notamment dans la question amoureuse, dans la question de la relation amoureuse. J’ai écrit plusieurs livres sur cette question et donc j’ai beaucoup étudié philosophiquement, mais à partir de ma vie personnelle et j’ai vu que j’ai eu des dizaines de peut-être de même des centaines de relations où j’ai exploré la dimension érotique, la dimension de culture du plaisir, culture de l’amour, culture de la joie. Et donc les erreurs sont aussi importantes à faire que les expériences bonnes, parce que c’est ce qui nous permet de progresser. Donc je vois vraiment la voie érotique comme une voie d’ascension en spirale dans laquelle on fait des expériences qui nous nourrissent et quelquefois qui peuvent aussi nous faire souffrir et nous faire prendre conscience qu’on s’est trompé et qu’on a été dans une voie qui n’était pas bonne. Et donc la voie du érotique, comme le dit Platon dans Le Banquet, c’est d’abord la recherche du plaisir dans les corps. Et puis on peut voir que ce n’est pas suffisant, qu’on a besoin d’avoir aussi une recherche qui va nous amener à cultiver la joie au niveau spirituel, intellectuel. Et aller vers la joie de la connaissance et continuer toujours à monter pour intégrer les joies du corps, les plaisirs corporels, la sensualité, la volupté et bien sûr les expériences orgasmiques, extatiques, qu’on peut avoir avec la sexualité. Mais pour les élargir avec une dimension de plus en plus affective, au niveau du cœur, et pour aller finalement vers les joies plus spirituelles jusqu’aux joies mystiques et à la joie ultime, comme je disais tout à l’heure, vers laquelle on tend tous et qui est ce qu’on en entend en philosophie par un terme qui est très peu utilisé, qui est la béatitude. La béatitude, c’est le terme qui, utilisé par Bouddha et par Jésus pour parler de cet état de bonheur complet, une joie illimitée, éternelle, infinie, qui est là en permanence et qui fait que la vie se teinte d’une expérience de jubilation et de jouissance extrême que je vis de plus en plus dans ma vie. Mais parce que je l’ai perdue souvent, je l’ai cherchée beaucoup, et notamment par les différentes pratiques que j’ai pu expérimenter, puisque depuis l’enfance, et l’adolescence, avant d’être un philosophe, j’étais un artiste et un sportif. Donc beaucoup la voix du corps par le sport, par la musique, par le chant et puis finalement par la danse. Donc pour répondre ta question de manière un peu plus générale, je pense que si j’en suis arrivé aujourd’hui dans ma vie avec autant de joie et d’enthousiasme à entraîner d’autres sur ce que j’appelle la voie de la joie, la voie du plaisir et la voie de l’éros, la voie de la sagesse érotique. C’est parce que je me suis beaucoup, beaucoup trompé, j’ai eu beaucoup d’expériences, de relations amoureuses notamment, qui n’étaient pas bonnes, où je faisais des choix qui n’étaient pas très bons. Et donc pour qu’il y ait de l’éros, c’est bien qu’il y ait un peu du chaos. Il y a une belle phrase de Nietzsche qui dit que il faut porter encore beaucoup de chaos en soi pour enfanter une étoile dansante. Et dans le chaos dans lequel on est aujourd’hui, beaucoup de personnes qui sont un peu perdu de ne pas trop savoir dans quel monde on est, dans quel monde on va bien. C’est un moment très propice à se recentrer dans les pratiques spirituelles et se poser la question qu’est-ce que je désire vraiment? Quelle est la vie qui m’érotisme le plus, qui m’enthousiasme le plus? Et donc, à partir de la conscience de toutes les erreurs du passé, on va pouvoir trouver une voie qui est une voie de révélation de soi, de notre essence, qui pour moi est une essence érotique. Et le philosophe qui m’a le plus inspiré quand j’ai étudié toutes ces voies de sagesse, c’est un philosophe hollandais du XVII? siècle et qui s’appelle Spinoza. Et donc je me mets un peu de la postérité de ce philosophe Spinoza, qui invite d’abord à la réalisation de notre essence. Et l’essence de l’homme, dit Spinoza, c’est le désir. Et désir en grec ça se dit Eros. Donc voilà pour moi l’évidente voie philosophique qui, de Socrate à aujourd’hui, en passant par des Épicure, Spinoza, Nietzsche, ont proposé non pas de condamner l’erreur, mais au contraire d’en faire la première place. Donc c’est cet enthousiasme érotique qui, encore une fois, est autant physique que spirituel, puisque le corps et l’esprit ne sont que deux manifestations de notre être. C’est cet Éros là qui vraiment m’anime aujourd’hui et que j’ai envie de faire resplendir à travers tous les événements que j’ai créés. Je suis en train de créer une école et une académie, et même une université, alors je ne vais pas l’appeler l’université érotique, les gens ne vont pas comprendre. Mais il s’agit bien de proposer à chacun, dans ce type d’universités, d’un nouveau système éducatif, depuis la maternelle jusqu’au doctorat, d’inviter chacun à suivre la voie de son désir le plus enthousiasmant. C’est donc aussi au niveau de la sexualité que ça se passe, puisque la sexualité, c’est vraiment l’expérience première par laquelle, instinctivement, on va jouir de la vie. Il y a une phrase d’ailleurs d’un sage homme qui s’appelait l’abbé Senancour, qui devait être un prêtre qui dit “Jouir, là est toute la sagesse, faire jouir là est toute la vertu”. Donc voilà le programme de l’école de sagesse érotique, c’est jouissons de la vie et faisons-nous jouir les uns les autres. C’est un peu le aimons-nous les uns les autres de Jésus, mais dans le sens de vivons le dans le corps, sans complexe, sans tabou, mais bien sûr avec beaucoup de communication, beaucoup de sagesse au niveau de la parole. Et c’est pour ça que pour moi, l’essentiel, c’est de réapprendre à penser et à parler de manière alignée. Et c’est pas vraiment ce qu’on fait dans les écoles aujourd’hui. Donc il y a un gros effort pour moi d’éducation des parents, des éducateurs, des adultes pour inviter les enfants et les adolescents qui découvrent leur Éros, leur essence, leurs désirs, leur sexualité, dès l’enfance et l’adolescence, à avoir un rapport sain à l’érotisme et de cette manière, éviter l’ensemble de toutes les maladies qui, pour moi, sont toutes des pathologies de l’éros. Il y a la dépression en particulier et même toutes les causes pour moi de maladies psychiques, psychologiques. Les désastres socio-économiques, politiques qu’on voit, sont liés au fait que l’on ne respecte pas les lois de la vie et les lois de l’amour parce qu’on ne connaît pas les lois de l’éros. D’où l’idée pour moi d’étudier d’abord, de bien comprendre. Et pour ça, il faut vivre une expérience. C’est pas dans les livres, c’est dans le corps et la pratique qui m’a le plus nourri et que j’ai découverte quand j’avais 32 ans, et je sortais d’une dépression où je m’étais séparée de ma femme et de mes enfants suite justement à une mésentente. Et je me suis retrouvé très malheureux, en vraie dépression. Et là, je voyais que ma philosophie intellectuelle, elle me servait à rien. J’allais voir les psys, ce n’était pas très efficace non plus, les psychanalystes, les psychiatres et ce qui m’a vraiment aidé à me guérir de ma névrose, de mes inhibitions et de mes tendances, je dirais malade, pathologique, due à mon éducation catholique cartésienne que j’ai vécue dans cette répression. C’est une pratique qui vient d’Amérique latine, qui a été créée par un anthropologue qui s’appelle Rolando Toro et qui s’appelle la Biodanza, donc la danse de la vie. Et justement dans les lignes qui proposent de développer dans les séances de Biodanza, il y a premièrement la vitalité, deuxièmement, la sexualité, troisièmement la créativité, quatrièmement l’affectivité et en cinquième la transcendance. Et donc j’ai repris cette méthode-là où je me suis formée pendant dix ans à cette méthode, j’ai parcouru le monde et j’ai écrit d’ailleurs un livre d’entretiens avec Rolando Toro et un autre avec Raul Terren qui est un psychologue spécialiste de la question de l’amour et de la sexualité, qui donne des stages avec sa femme, Veronica Toro. Et donc je me suis nourri de toute cette expérience de Biodanza et donc ma vision de l’éros et de l’amour, elle est surtout liée à ma pratique. Donc des centaines et des centaines d expériences avec des milliers d’hommes et de femmes, d’expérimenter ce qui est vraiment bon à vivre et puis ce qui est vraiment pas bon. Sur lesquels il est important de savoir avec responsabilité et avec le pouvoir de la raison, le pouvoir vraiment de l’intelligence de discerner des voies de d’épanouissement surtout dans toutes les dimensions.

Olivier Mageren: [00:23:09] Waouh! Merci Bruno.

Bruno Giuliani: [00:23:11] Tout ça je l’ai développé dans mes livres, donc si ça a des gens que ça intéresse, j’invite surtout à venir faire des pratiques, aller faire de la Biodanza, les faire du tantra, aller faire du chamanisme partout où il y a des invitations à sortir du mental dualiste et revenir dans l’unité de l’être. Ça c’est ma vocation de philosophe, c’est d’inviter à sortir de la dualité et de revenir dans l’unité. Et le principe d’unification, c’est l’Éros, c’est les forces d’unité, les forces d’alliance entre le masculin et le féminin et entre ce qui était dissocié, ce qu’on pourrait appeler les, nos dissociations. Donc c’est un chemin d’intégration et c’est ce chemin-là qui pour moi est le chemin érotique mais pas que sexuel. La sexualité ce n’est que le début je dirais, pour aller vers finalement la spiritualité la plus haute et qui englobe la totalité de la vie.

Olivier Mageren: [00:24:01] Ça m’éveille énormément de choses que j’ai envie de partager. Peut-être que ça serait un peu long, mais ça me fait tellement vibrer de joie tout ce que tu dis et c’est tellement magnifique. Oui la sexualité c’est juste, je te rejoins, c’est juste un début, c’est juste une mise en bouche, c’est peut-être juste ce qui nous met en mouvement et il y a beaucoup, beaucoup plus derrière. Si on l’intègre et qu’on va bien plus loin que la sexualité ou la génitalité ou autre. Et c’est une source d’inspiration qui pourrait rayonner dans toutes les sphères de notre vie, de l’individuel au familial, au collectif. Et je me réjouis qu’en fait tu passes, tu invites tout le monde à aller vers l’expérience parce qu’on ne peut intégrer quelque part que par l’expérience du corps ou sinon on serait juste un esprit. On est ici en chair et en os parce que ça doit aussi et impérativement passer par le corps et que ça soit un vécu bien savouré en fait. Et tu parlais du chaos, j’adore ça, de Chaos et d’Éros, parce que je trouve que ça m’a fait penser, l’image qui m’est venue quand tu as parlé du chaos, c’est le feu et l’eau. Et quelque part je voyais, dans le feu et l’eau, quand on parle aux molécules d’eau électromagnétique qui font des clusters et qui renvoient une rivière. L’eau s’écoule comme ça. Il y a, ou qu’on observe du feu, il y a comme un chaos apparent ou il y a quelque chose qui est à la fois de l’ordre de la contemplation d’une essence et en même temps de quelque chose d’incontrôlable. Le chaos pour moi parle de la voie du non contrôle, de faire, et donc de notre intention, mais aussi de notre confiance, de notre vulnérabilité et d’autres plein de vitalité. Parce que si on est dans quelque chose qui n’est pas du chaos, qui est trop structuré, ordonné et figé, alors il y a plus de mouvement, il y a plus de rencontres, il y a plus de dynamisme, il y a une mort qui s’annonce pour un renouveau. J’aime beaucoup la notion de chaos parce qu’en fait c’est un chaos qui fait du bien. C’est un chaos qui quelque part devrait nous rassurer que la vie est présente.

Bruno Giuliani: [00:25:42] Excuse-moi, je vais t’arrêter parce que pour moi il y a des choses que tu dis qui ne sont pas justes.

Olivier Mageren: [00:25:45] Ah merci, dis-moi.

Bruno Giuliani: [00:25:47] Et ça c’est mon rôle de philosophe de dire attention, il n’y a pas un chaos qui serait bon et un chaos qui ne serait pas bon par exemple.

Olivier Mageren: [00:25:52] Ah non, du tout, du tout!

Bruno Giuliani: [00:25:53] Ce qui est intéressant, c’est la danse dans lequel le chaos s’auto structure en permanence, dans une danse qui fait que le chaos et le cosmos s’harmonisent, et c’est là qu’on est dans la joie la plus grande. C’est toute l’invitation de cette sagesse à laquelle je fais allusion. C’est de ne pas se laisser emporter par la pensée, où là tu t’es laissé un peu emporter tu vois par des idées qui te venaient, vraiment j’invite les auditeurs qui nous écoutent à se poser, respirer dans leur corps. Et là, en descendant, en vivance, en présence, on peut voir que si on respire à l’intérieur, on voit qu’il y a des mouvements, des forces en présence. C’est ça le chaos, le chaos. Tu sais, en grec, ça se dit béance, c’est juste une ouverture, comme un tourbillon. Et spontanément, si on respire, il y a une organisation naturelle, une structuration qui va se faire. Et c’est cette organisation des flux d’énergie qui va donner lieu à la naissance de cette expérience jouissive de l’être. Et donc là, si on respire profondément et si on met notre conscience par exemple sur le premier centre d’énergie, et qu’on le détend, vous pouvez le faire avec moi en ce moment vous respirez dedans, mais vous voyez que ah! Il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer. Et on peut activer ensemble cette énergie qui est l’énergie de la Kundalini, l’énergie du Serpent de vie. Qui est bien sûr le serpent tentateur aussi, et qui veut nous propose des tas de plaisirs, et donc la sagesse elle consiste à dire non à tous les plaisirs qui ne sont pas bons pour moi. Dans notre société, on propose beaucoup de plaisirs qui nous détournent de la voie ascendante. C’est la voie spirituelle. Donc il s’agit d’abord de dire non à tous les plaisirs impurs et laisser monter l’énergie pour dire qu’est-ce qui est vraiment le plus pur? Moi, par exemple, moi qui suis un grand amateur de sexualité et d’érotisme, ça fait deux ans que j’ai pas fait l’amour. J’ai pas de sexualité en ce moment, mais je suis dans l’extase la plus totale, parce que je fais l’amour tout le temps, en permanence, avec tout, avec le monde. Et que pour l’instant je n’ai pas de partenaire sacré pour vivre la sexualité sacrée donc je préfère vivre cette montée d’énergie qui fait que la totalité de l’être, en fait tout peut être sexuel à la fin. Quand je disais la sexualité c’est le début, mais c’est surtout la génitalité qui est le début, parce qu’ensuite le corps entier devient érotique, érogène. Et on peut voir que par les sens, par les couleurs, par les odeurs, par les formes, on rentre dans une forme de jouissance esthétique du monde qui devient de plus en plus extatique et qui fait que le moindre événement peut être source de jouissance quand on le savoure par la totalité de l’être. Et pour moi, la danse est, tu as une voie directe par la danse, par le chant, par les arts de la vibration, les arts de la vie, et bien on va pouvoir érotiser la totalité de sa vie et faire que dans son travail, dans ses relations, dans ses amitiés et bien sûr dans sa sexualité, alors ça devient une expérience de plus en plus divine en fait. Et moi j’aime bien peu provoquer de temps en temps en disant qu’on peut vivre le paradis sur terre. Et donc pour moi là, la voie de l’éros et la voie de l’expérience de sortir des enfers dans lesquels on a pu être. Un enfer c’est l’enfermement, dès qu’on se coupe de l’énergie de vie, de soi-même, et ce qui est terrible, c’est la plupart des personnes qui sont coupées de leur âme, de leur propre essence. Et donc l’Éros est là pour d’abord nous relier à notre essence, à notre âme. Qu’est-ce que je désire vraiment? Et à partir de cette connexion à soi, aller vers l’autre, trouver des amis. Moi j’aime bien aussi à inviter à trouver un ou une ami sacré, que j’appelle une dyade, et à travers la dyade de cultiver cette joie, cette jouissance. C’est le meilleur ami, c’est l’ami sacré pour s’élever ensemble dans des pratiques et qui fait que la relation peut durer un certain temps. Et puis on peut se séparer quand on n’est plus en harmonie et de cette manière-là, on va chercher toujours le partenaire ou la partenaire avec qui on va pouvoir s’épanouir de plus en plus pour aller vers une communauté, la communauté des amis, la famille, la famille d’âme avec lequel on se sent bien. Et avec elle, on peut travailler, œuvrer, agir. Donc c’est ce mouvement là qu’est le mouvement naturel par lequel la vie va toujours aller vers de plus en plus de vie, de joie, d’amour, de bonheur. Je répète toujours la même chose parce que c’est ce mouvement-là qui donc, dans son essence, est chaotique mais au sens “pas de désordre” mais au sens de “une réorganisation permanente”. Comme tu l’as dit, si c’est trop figé, là par contre, je pense que tu as bien perçu que si je fige trop, et bien si j’empêche les forces de la vie de se manifester, c’est là que la maladie arrive, c’est là qu’est la dissociation, c’est là qu’est la crise et l’invitation à développer des forces créatrices. Et la sexualité en fait elle s’épanouit quand on libère notre créativité et quand on ouvre l’espace à de l’expansion de conscience. Donc développer les sens, les perceptions. Et moi j’ai eu la chance dans mon parcours à un moment d’aller en Amérique Latine et de découvrir les médecines sacrées d’Amérique latine et aussi en Europe. Et aujourd’hui c’est interdit d’utiliser ces médecines en France et dans certains pays. Mais quand j’étais au Brésil, eh bien oui, c’est même une religion là-bas et j’ai découvert la possibilité avec ces plantes des plantes sacrées, il y en a vraiment des dizaines et des dizaines de guérir les répressions qu’on a, qui fait qu’on est dans un corps de souffrance, qu’on restreint notre vitalité, notre puissance humaine la plus profonde, et on réouvre des espaces de liberté, des espaces de santé et des espaces de plaisir extraordinaires. Et donc la possibilité par l’éros d’explorer ces grands états de joie, de jouissance extatique a été un peu interdit à l’humanité. Et aujourd’hui, à part dans quelques écoles de sagesse où on continue à vivre ces expériences, notamment dans les écoles bouddhiques, et ce qui est vraiment intéressant, c’est qu’on peut intégrer les connaissances scientifiques, philosophiques, anthropologique de toutes ces traditions-là. Et notamment les grandes voies qui ont exploré ça c’est en Orient, c’est le Tantra, en Inde, qui a été redécouvert récemment et qui est en train de se développer de plus en plus, avec des textes et des expérimentations magnifiques, des méditations tantriques. Mais il y a aussi les voies taoïstes, les voies de la médecine chinoise. Donc on est à une période extraordinaire au niveau de l’humanité, c’est qu’on va avoir accès de manière beaucoup plus large, par une meilleure éducation, à la libération de ces énergies qui étaient bloquées. Moi, je propose tous les matins par exemple, à mes amis de faire des pratiques pour se retrouver pour activer cette énergie. On fait ça là où on est, et puis on se met par zoom, et donc on a la chance maintenant avec les technologies de pouvoir se connecter de tous les côtés du monde et d’activer cette énergie ensemble. Et plus on fait ça ensemble et plus les énergies de la terre montent vers le ciel et on permet donc à de plus en plus de personnes de pratiquer en résonance ces voies de libération et ces voies d’épanouissement qui font que: on guérit les maladies et en développe l’intelligence créatrice.

Olivier Mageren: [00:33:00] Vraiment magnifique. Quand tu parles de pratiquer ensemble et de s’élever ensemble, ça me fait penser à cette pratique qui me tient tant à cœur qui est la méditation orgasmique. C’est cette, c’est un autre sujet mais qui est en totale cohérence avec tout ce que tu racontes concernant la joie, l’ouverture, la créativité et le fait de pratiquer ensemble, en groupe, de sentir à quel point cette énergie monte et veille, s’interconnectent et nous propulse tous ensemble, collectivement, vers une communauté de joie et de plaisir profond qui est vécu tant dans le corps que dans l’esprit. Et c’est des sources d’éveil potentiel parmi d’autres, comme tu parles des médecines ancestrales ou autres qui sont magnifiques, dont on a été privés. Et je pose la question aux gens qui nous écoutent: c’est comme tu dis, on vit une période vraiment extraordinaire et comment tout un chacun accompagne le mouvement d’ouverture et comment on arrive à en jouir et d’être dans cette vitalité qui augmente en fait? Et on sent qu’on est dans une phase ascendante d’un réveil assez puissant. J’ai beaucoup discuté avec mes proches, mes parents et mon arrière grande cousine qui avait 93 ans et elle me disait “Tu sais, on se posait pas toutes ces questions avant hein ? La sexualité, relation, bien-être, marié à… Enfin plein, plein de choses qui sont du quotidien et non, on ne s’est jamais posé ça, on était dans l’action, on faisait mais ça ne s’éveiller pas à nous en fait”. Et là il y a vraiment un éveil avec un foisonnement d’idées et j’adore t’écouter. Je suis extrêmement contente que tu aies accepté l’invitation de partager tout ce qui t’habite parce que je pense que ça va faire du bien à énormément de gens et j’espère de tout cœur que plein de gens vont pouvoir embrayer le mouvement, t’accompagner dans ce que tu proposes dans toute ta sagesse et que cette famille d’âme devienne de plus en plus grande. Cette joie de…

Bruno Giuliani: [00:34:32] Oui et tu sais, c’est même pas des familles d’âmes, c’est tous les humains. On a tous besoin d’avoir un rapport plus sain avec le corps, l’esprit. Et moi ce que je propose aussi c’est Je suis en train de développer un projet pour former les parents, les éducateurs, les enseignants, tout ceux qui veulent, mais aussi des animateurs. Et mon idée, c’est même d’enseigner aux enfants et aux adolescents directement. Parce que pour moi, tout ça, c’est extrêmement simple, c’est naturel, c’est instinctif. C’est ça que m’a appris la Biodanza, c’est qu’en réalité on n’a pas besoin d’apprendre parce qu’on a déjà tout en nous. Donc moi je suis un grand militant de libérer complètement les mécanismes éducatifs, laisser les enfants libres d’expérimenter ce qui est bon pour eux et que les éducateurs, les parents n’ont qu’a leur faire confiance et leur donner des conditions d’épanouissement. Parce que la meilleure manière de libérer l’Éros, c’est la liberté, c’est d’oser faire l’expérimentation et en respectant la liberté absolue de chacun dans sa singularité, enlever toutes les normes, les modèles. Et donc je propose de se libérer complètement de la morale. Plus de morale, des gens qui nous disent ce qui est bien ou ce qui est mal. Pour moi ça c’est la mort, la morale. Et donc je propose une éthique qui nous invite à nous responsabiliser sur : qu’est-ce qu’on peut comprendre, qui est vraiment bon pour soi d’abord et bon pour tous. Mais ça c’est ce qui est proposé par tous les sages, les philosophes depuis l’antiquité proposent ça mais il a fallu plus de 2500 ans pour que l’humanité puisse comprendre ce message. Pour moi, le temps est venu aussi  de, au niveau politique, de ne plus donner le pouvoir à des personnes qui nous impose des lois qui ne sont pas bonnes pour le vivant et de respecter la vie sous toutes ses formes. Et notamment respecter le vivant, ben chez les plus faibles, les enfants, les personnes âgées, les personnes qui sont handicapées. Je suis aussi très touché par le fait que de plus en plus, on peut considérer notre responsabilité, avant de chercher son propre plaisir ou simplement de son bonheur égoïste, c’est d’abord de développer cet amour et cette jouissance de l’être avec tous, dans le respect et d’abord dans l’amitié. Moi je trouve ça très bien qu’il y ait des émissions comme la vôtre pour faire savoir que la voie de guérison la plus directe, c’est le respect de la nature, c’est le respect de nos sensations. Donc c’est lâcher, ce que j’appelle la morale, c’est l’ensemble de toutes les croyances qu’on nous inculque sur le bien et le mal. Donc c’est se mettre par-delà bien et mal, comme dit Nietzsche, mais pour pouvoir cultiver le bon et le mauvais, ici et maintenant qu’est-ce qui est vraiment bon pour moi? Et avec très peu de possessions, très peu d’argent, donc le contraire de la société de consommation, la société d’accumulation de quantité de choses qui ne sont pas vraiment de valeur, on va pouvoir vivre dans cette conscience d’être dans une jouissance maximale très vite et ça, pour moi, c’est la voie de la guérison et de l’évolution vers un nouveau modèle de société, un nouveau paradigme comme on dit chez les philosophes. Une nouvelle vision du monde où l’homme n’est plus coupé de la nature, mais il est l’expression même de la nature. La nature de l’homme, c’est d’être un être divin. C’est pas un Dieu extérieur, c’est notre Dieu intérieur et ce qu’on ressent quand on a notre Dieu intérieur, notre déesse intérieure qui se réveille, c’est de l’enthousiasme. Le message le plus important, c’est “écoutons nos désirs, partageons nos rêves et ensemble, avec intelligence, dans le soin des plaisirs du corps et notamment des plaisirs sensuels, sexuels, qui sont tellement sacrés, avec un maximum de respect, de bienveillance, de douceur, de tout ce qu’on développe – justement, j’ai découvert la méditation orgasmique avec toi et ça a été une belle expérience – de voir la manière dont aujourd’hui on peut accorder à cette énergie-là la place qui lui revient, qui est la première place”.

Olivier Mageren: [00:38:21] Je t’écouterais des heures Bruno et je me dis qu’on va faire d’autres épisodes. Si tu es d’accord pour développer peut être certaines thématiques, ou créer des nouvelles thématiques, aller plus en profondeur ou donner encore plus de possibilités d’éveil et de bien-être. Je donne la parole à Aubin si il a envie de te poser une question ou faire un feedback. 

Bruno Giuliani: [00:38:38] Avant qu’Aubin pose la question, ce que j’ai envie de te proposer, ben c’est qu’on fasse un podcast, qu’on prépare, où je vais montrer les pratiques et les techniques par lesquelles on peut faire monter l’énergie du premier centre d’énergie jusqu’au septième. C’est une pratique très simple qui a été vulgarisée notamment par Margaux Anand, tu dois connaître, qui a écrit un livre qui s’appelle l’art de l’extase sexuelle. Et donc on peut très facilement aussi profiter de ce podcast pour transmettre des techniques très simples de guérison aussi de l’énergie sexuelle qui, si elle reste bloquée dans le premier son d’énergie, va donner une sexualité assez pauvre, plutôt pulsionnelle et libératoire et finalement pas très intéressante. Et en la faisant monter dans les chakras, jusqu’au cœur d’abord, l’ouverture du cœur, l’orgasme du cœur, puis la gorge, et puis le troisième œil, et finalement la couronne, ça permet de vivre une sexualité sacrée qui permet d’expérimenter une jouissance infiniment plus satisfaisante que la sexualité profane et animale, pulsionnelle, à laquelle on est habitué et qui n’est pas la sexualité sacrée. Donc c’est ça que j’aimerais le plus développer: comment on peut passer d’une sexualité sauvage à une sexualité de plus en plus sensible, libre, amoureuse, affective, créative et de plus en plus sacrée jusqu’à l’extase la plus divine?

Olivier Mageren: [00:39:52] Merci. Oui et je dis oui, avec un grand enthousiasme, de créer cela ensemble et de prévoir un nouveau podcast ensemble pour développer ça, et l’offrir à un plus grand nombre. Et ça me fait penser quelque part de même point de basculement, et qui ont transformé ma vie, c’est la médiation orgasmique. Et aussi, c’est grâce à ça, la compréhension du désir qui est pour moi liée à tout ce que tu dis sur l’Éros. Parce que le désir il est beau, il est sacré, il est puissant, il nous met en mouvement et quelque part, à chaque étape de notre vie, peu importe notre âge, allons vers nos désirs, allons vers ce qui nous donne… Et puis voyons jusqu’où ça nous mène, ce qu’on aura appris en chemin et que ce désir se renouvelle jusqu’à, comme tu dis, intégrer de plus en plus de dimensions, donc de s’unifier, de s’aligner et de sentir de plus en plus notre enthousiasme intérieur grandir. Parce que quelque part, le cœur, la tête, l’esprit, la spiritualité, tout commence à se sentir pleinement intégré, en lien avec les autres, soi et la planète, et que le soin de la nature est implicite, il vient naturellement. Pour moi, c’est comme un signal un peu du niveau, à un certain degré hein? Mais comme un signe assez révélateur de cette joie intérieure de se sentir dans cet enthousiasme puissant. Parce que la nature, elle est juste à célébrer et elle nous enseigne tellement de choses, faisons évoluer nos désirs. Et si on y tiens, j’ai eu beaucoup de désirs matérialistes, ou bien égoïstes, ou bien relationnels ou autres. Et ok, d’accord, et maintenant, c’est quoi qui t’appelle? Où est ta vitalité? Où est ton enthousiasme? Vers quoi elle t’amène? Vers quelles pratiques techniques, quelle curiosité ton corps, comme une boussole, t’amène, ton corps et ton âme à travers le plaisir, la joie et l’enthousiasme, t’amène vers une compréhension encore plus profonde de cet état de jouissance illimité et infini dont tu parlais. Et donc, quelque part, j’aime parler parce que quelque part, j’ai été baigné là-dedans pendant quelques années et j’ai envie d’arriver à l’enseigner. Et en fait, je me sent quelque part comme un poisson dans l’eau, comme on peut dire. De tout ce que tu révèles, ce sont tous ces ingrédients, aussi simples qu’ils soient, qui nous amènent vers cet océan de jouissance intense. C’est tout ce que tu dis, c’est la simplicité du mouvement, de la danse.

Bruno Giuliani: [00:41:45] Oui et ce qui est intéressant c’est que rien à apprendre. (Olivier mageren : Oui), nos plus grands maîtres sont les enfants, les tout petits enfants et les animaux.

Olivier Mageren: [00:41:53] Et si ça te va, je vais donner la parole à Aubin qui avait une question.

Aubin: [00:41:56] Oui Bruno, j’avais une petite question pour vous, par rapport à vos professions, à vos relations et à vos désirs les plus personnels. Je voulais savoir: Est-ce qu’à un moment t de votre vie, vous vous êtes dit “OK, actuellement je me sens en paix avec moi-même, je me sens heureux avec moi-même” parce que je ne pense pas qu’il faut prendre pour acquis. Par rapport à votre philosophie de vie, vous tendez vers un moi meilleur et je veux savoir si si vous l’aviez.

Bruno Giuliani: [00:42:16] Alors non, non non, non, c’est pas ça du tout. (Aubin : Ok), c’est pas ma philosophie de vie qui fait que je tends vers un moi meilleur, c’est que spontanément tout être tend vers l’épanouissement. Et quand on est en train de s’épanouir, comme la fleur qui s’épanouit au printemps, et bien il y a la réalisation de l’être, il y a cette joie complète, ce bonheur complet. Et donc oui, dans ma vie, si pour répondre à ta question, à chaque fois que j’ai été simplement en harmonie avec moi-même, ben spontanément je m’épanouissant, je vivais dans un bonheur complet. Mais c’est pas, ça ne vient pas de ma philosophie, ça vient de la sagesse même de la vie (Aubin : Ok). Et la philosophie, elle aide simplement à conscientiser tout ça, à se mettre en accord au niveau de la pensée pour que la pensée soit juste en accord avec les sentiments, avec les désirs, avec les besoins. Et à chaque fois qu’on sort de cet alignement, c’est là qu’on se met à souffrir et c’est là que le désir nous ramène vers le centre, nous ramène vers le, vers l’esprit. Est-ce que ça répond ?

Aubin: [00:43:10] Oui, bien sûr. Merci beaucoup. Merci.

Bruno Giuliani: [00:43:12] C’est pour ça que une des clés, comme vous le savez, c’est de se libérer de la recherche d’un idéal. Si je suis un idéaliste, je vais tendre vers un idéal et je vais avoir tendance à mettre du stress pour atteindre cet idéal comme un objectif dans le futur. Ça, ce n’est pas la voie de la sagesse, ce n’est pas la voie de l’éros. La voie de l’éros c’est, ici et maintenant, je me libère de tout idéal, qui est le mental qui crée des illusions, et j’écoute la voix intérieure de l’âme. Et l’âme ce qu’elle recherche c’est l’amour. Amour, étymologiquement, ça veut dire la lumière de l’âme, qui va nourrir l’âme. Donc l’âme cherche l’amour et donc on peut reposer à chacun qui nous écoute la question: ici et maintenant, regarde ton niveau de bonheur, entre zéro et dix combien tu es heureux? Moi je suis à dix sur dix donc parfait, j’ai tout, je me sens parfaitement heureux, parfaitement satisfait par la vie dans la jouissance la plus complète. Et si je suis pas à dix, ou même en étant à dix, je peux me dire tiens, j’ai envie de monter encore plus, savourer encore plus Et dans quel est mon désir? Et là l’Eros se manifeste. Si bien sûr, on n’est pas névrosé, réprimé, conditionné, coupé de notre vitalité, de notre esprit. Donc si on est un être libre, spontanément le désir qui va naître, va être le désir nous amenant à améliorer ici et maintenant la qualité de notre plaisir et de notre joie. Et c’est là que la sagesse joue, et c’est là qu’il est important d’avoir de bons maîtres, d’avoir des voies de pratique, d’expérience. Où moi j’ai eu la chance d’avoir d’excellents maîtres quand j’ai fait des arts martiaux, quand j’ai fait ensuite de la danse, et du tantra, du chamanisme et donc j’ai intégré tout ça. Et maintenant j’écoute à l’intérieur de moi simplement ce que me dit mon âme et spontanément, dans le présent et pas dans l’avenir, je crée les conditions de mon bonheur de plus en plus puissant, de plus en plus profond, de plus en plus intense, et naturellement bien sûr que j’ai envie de le partager avec d’autres.

Olivier Mageren: [00:45:02] C’est certain que cette joie, ce désir, cette manière de vivre, elle est contagieuse, elle est extrêmement puissante.

Bruno Giuliani: [00:45:08] Il n’y a rien de plus puissant. Pourquoi Jésus a t-il eu tant de, il a attiré à lui douze disciples! Mais ces douze disciples ont converti aujourd’hui 1 milliard et demi de personnes sur la terre, qui suit l’enseignement du Christ, ce qui montre bien que c’est l’être le plus érotique que la terre ait porté. Le plus érotisant parce qu’il invite à jouir, ici et maintenant, du Royaume de Dieu. Je ne suis qu’un disciple qui ne fait que reprendre les enseignements chrétiens, bouddhistes, taoïstes de tous les grands maîtres de sagesse, en les rendant accessibles, je dirais par une voie un peu pédagogique, très simple, mais bien sûr dénuée de toute croyance et de toute idéologie. Et c’est pour ça que la seule voie, c’est de l’incarner. Et malheureusement, beaucoup d’enseignants n’incarnent pas ce qu’ils enseignent. D’où l’importance pour moi de former bien les enseignants et d’apprendre aussi aux parents… Ce n’est pas leur apprendre, c’est les accompagner pour qu’ils puissent vraiment vivre des relations de couple épanouie. Donc accompagner les hommes et les femmes dans l’accueil et la libération de leur masculin-féminin, dans une harmonisation de ces deux forces, et permettre aux hommes et aux femmes d’apprendre à s’aimer. Je dirais que c’est sûrement la voie la plus essentielle aujourd’hui,  c’est la voie de la réconciliation du féminin, du masculin et surtout d’accueil de notre enfant intérieur qui a souvent été un enfant blessé par beaucoup de violences, beaucoup de traumas. Voilà pourquoi on ne peut pas aller vers une sexualité épanouie si on ne passe pas par une thérapie profonde de toutes les mémoires qui, dans notre corps, dans notre inconscient, l’inconscient collectif, notre inconscient vital, et même notre inconscient divin. L’inconscient divin, qui est une notion qui est très peu connue en fait, c’est le fait que Dieu c’est avant tout l’esprit inconscient qui à travers l’homme prend conscience de lui-même. C’est cette philosophie là que moi je propose. Et d’ailleurs c’est un petit scoop parce que je l’ai jamais trop développée. Vous savez comment j’appelle ma philosophie aujourd’hui?

Olivier Mageren: [00:46:55] Non, dis Nous, je suis très curieux. 

Bruno Giuliani: [00:46:57] Parce qu’à un moment je me disais comment j’appelle ma philosophie, faut bien lui donner un nom pour la singulariser. Et donc je parlais de sagesse érotique ou je parlais de sagesse vitaliste. Le vitalisme, c’est à dire: nourrir les forces de vie et donc ne pas être ni matérialiste, ni spiritualiste, mais les unir, les deux dans un vitalisme. Mais ça me plaisait pas beaucoup le vitalisme parce que c’est encore un « isme », une idéologie. Et érotique, c’est un peu limité ou c’est un peu provocateur. Et donc il y a un terme qui m’est venu récemment l’an dernier et j’étais avec une partenaire, une dyade. Ce que j’ai découvert dans cette exploration d’un amour immense avec cette partenaire, c’est que la voie érotique, la voie sexuelle, elle nous amène à spiritualiser la matière et à faire que notre énergie vitale devient de plus en plus vibrante comme de la lumière. Et comment est-ce qu’on appelle ce qui vibre comme de la lumière en alchimie? C’est la dimension du plomb qui se transforme en or, et bien notre corps devient un corps de diamant. Et il y a un terme qui est arrivé, c’est le terme adamantin. Donc ma philosophie, c’est une philosophie que je propose adamantine, c’est à dire qui invite à l’homme et à la femme de laisser briller le joyau qui est à l’intérieur de son être pour être comme du diamant. Et c’est beau vous savez, on a le di-amant, on a deux amants ensemble qui créent une unité. Et donc le mot adamantine, qui ça veut dire qui a l’éclat et la pureté du diamant, c’est à dire des êtres rayonnant, brillants, inspirants. Et donc c’est ça que je propose vraiment aujourd’hui, c’est d’oser prendre soin de soi et des autres dans la voie de l’amour. C’est pour ça que je parlais de jardiner de l’amour au départ. Donc je prépare des événements, notamment à partir du mois de juin sur Paris où je vais participer à des réunions en plein air, où je vais initier un mouvement. Et donc les amis de Belgique seront aussi invités pour danser, chanter ensemble et activer des énergies de l’amour, les énergies du printemps, puisque je crois qu’on est dans un moment qui est essentiel au niveau de l’évolution de la conscience collective pour que les forces de vie et d’amour l’emportent sur les forces de mort et de haine. Donc dans l’esprit de conflit, de guerre, de tension qu’on a aujourd’hui, je pense qu’on a la possibilité de se relier les uns aux autres. Et partout où il y a de la haine mettre de l’amour, partout où il y a de la tristesse mettre de la joie, partout où il y a de la maladie mettre de la santé. Mais vous voyez que je retrouve l’invitation de saint François d’Assise, qui est cette prière magnifique qui propose de développer aujourd’hui. Et donc c’est très joyeux pour moi de voir qu’il y a des amis comme vous en Belgique qui sont là pour faire le relais. Donc j’en profiterai aussi pour faire un appel, pour tous ceux qui m’écoutent, de me rejoindre, d’aller voir mon site: Bruno Giuliani point org, dans lequel je suis en train d’inviter chacun à rejoindre un grand mouvement. Que pour l’instant je pense appeler le mouvement des papillons parce que s’agit d’opérer la grande métamorphose, comme j’ai dit au début, et chacun, là où il est, d’avoir des actions pour permettre de développer cette philosophie de l’amour, cette philosophie du cœur et prendre soin de ceux qui souffrent. Parce qu’évidemment on veut tous aller vers le paradis mais d’abord, je pense que dans le monde où on en est, c’est important de prendre soin des personnes qui sont en difficulté, qui sont dans la précarité, qui sont dans la maladie, dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, dans les écoles, dans les hôpitaux psychiatriques aussi, où je vois vraiment qui a besoin, il y a beaucoup de détresse ici. Donc l’Éros dont je parle, c’est un éros guérisseur avant d’être un éros extatique, c’est d’abord un éros qui est en lien avec l’énergie du Bouddha, de la compassion et donc des forces du cœur. C’est une invitation à ce que tous les acteurs du cœur, tous les, ces créateurs du Nouveau monde puissent se relier. Et que partout où on soit, dans nos familles ou dans nos notre travail, un peu partout en fait, on puisse un peu plus prendre soin les uns des autres et accomplir cette grande mutation dans laquelle on est aujourd’hui, de créer un monde un peu plus heureux pour tout le monde.

Olivier Mageren: [00:50:44] Merci.

Bruno Giuliani: [00:50:45] Merci de m’avoir donné l’occasion de lancer ce petit message et puis j’espère à bientôt.

Olivier Mageren: [00:50:49] Oui, oui, à tout bientôt. On va relayer effectivement dans l’article du podcast les liens Internet pour que les auditeurs puissent rapidement avoir accès aux invitations de tes événements, de ton site. Je termine avec toujours une gratitude, quelle gratitude aurais tu envie d’exprimer là, maintenant?

Bruno Giuliani: [00:51:06] Moi c’est très clair, la gratitude elle vient envers tous les êtres qui m’ont accompagnée tout au long de ma vie et notamment les femmes. A commencer par ma maman qui vient de décéder en septembre, sans laquelle je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui, donc gratitude à ma maman. A la mère de mes enfants, Magali, qui m’a offert quatre merveilleux enfants et aujourd’hui j’attends le cinquième petit enfant. Mes filles, mes trois filles: Vanille, Manon et Gaya. Et l’ensemble des amoureuses que j’ai eues, j’ai eu la chance d’avoir quelques grandes histoires d’amour, sept ou huit, donc vraiment gratitude à toutes ces femmes parce que c’est elles qui m’ont appris, notamment par les échecs que j’ai eu, lorsque je n’ai pas su prendre soin d’elles et qu’elles se détournait de moi, et donc j’ai pu comprendre que j’avais dans mon éros des pathologies, des formes d’égoïsme, des formes de… Même de manipulation. Parce qu’évidemment quand on tombe amoureux, on a envie de garder l’autre et donc il y a toutes ces formes perverses de l’amour qui sont développées et dont on a à guérir. Et donc une gratitude pour toutes ces femmes qui m’ont accompagné. Et je terminerai par gratitude pour les tous les thérapeutes grâce auxquels j’ai pu faire mon travail de guérison pour me sentir aujourd’hui serein, tranquille, et à nouveau capable de vivre le grand amour autant avec une compagne qu’avec toute la famille humaine, des frères et des sœurs quoi, de la Grande Fraternité. Donc gratitude à tout cela. Et gratitude à toi et à votre magnifique podcast que je connais pas, je vais aller écouter un peu plus vos émissions. Merci de terminer par la gratitude parce que c’est la meilleure énergie pour clôturer.

Olivier Mageren: [00:52:33] Merci Bruno.

Générique Outro sur tapis musical : [00:52:34« Entr’Nous (voix féminine Katalin); Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » 

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