Sexe Positive : la communauté #40

La communauté Sexe Positive

La communauté Sexe Positive en Belgique.

La communauté Sexe Positive en Belgique : vous vous demandez peut-être ce qu’est la sexpositivité, le sexpositivisme ? Ou simplement vous souhaitez en apprendre plus sur cette thématique/état d’esprit/sphère/communauté si peu connue du grand public ?

Dans ce 40e podcast, nous avons invité plusieurs acteur.e.s du monde de la sexopositivité Bruxelloise et Wallone (Belgique francophone) pour lever le voile et répondre aux questions les plus fréquentes.

Ce podcast a été enregistré par quelques acteur.e.s sexpositif.ve.s passionné.e.s de Bruxelles.

Nous savons qu’il existe beaucoup d’activités “sexpo” publiques, privées, secrètes, des activités “one-shot”, des activités régulières, par des professionnel.le.s et non-professionnel.les.

Si vous êtes parmi ces acteur.e.s sexe positive, nous serions ravi que vous nous contactiez pour apprendre à se connaître et construire une cartographie même partielle de la sexpositivité à Bruxelles et en wallonie. Svp : envoyez-nous un email à info@love-health-center.org.

Nous sommes également intéressé.e.s de découvrir les acteur.e.s et initiatives sexe positive en Europe. De tous horizons, au plaisir de se connaître.

Dans ce podcast :

  • Qu’est ce que le sexe positive ou la sexpositivité ?
  • Quels sont les acteur.e.s de la communauté sexe positive ?
  • Quelles sont les activités “sexe positive” ?
  • A qui s’adresse les activités “sexe positive” ?
  • “Sexe positive” : comment pourrais-je m’informer ?
  • “Sexe positive” : quels sont les prix de ces activités ?
  • “Sexe positive” : comment découvrir à mon rythme en fonction de mes propres besoins d’épanouissement ?
  • A quoi pouvez-vous faire attention lorsque vous vous informez sur des activités dites “sexe positive” ?

Au micro, Juline Marcelle (ScalaRosa), Amélie (SPB : Sex Positive Belgium), Laure-Adélaïde et Amandine (Explorations Intimes), et Olivier (Love Health Center).

Voici quelques liens proposés par les invité.e.s qui pourraient vous intéresser : 

Quelques liens divers à l’international, le monde est un village :

Voici l’émission TV Bruxelloise nommée “Autrement” de la chaine BX1 dont on a parlé dans l’intro du podcast “sexe positive”.  Vous pouvez découvrir en images quelqu’un.e des intervenant.e.s de ce podcast. Lien du Replay

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Séquençage du podcast :

  • 00:20 Introduction
  • 00:40 Les intentions en enregistrant ce podcast ?
  • 01:04 Julien de Scala Rosa
  • 01:25 Amélie de SexPositiveBelgium
  • 01:57 Laure-Adélaïde d’Explorations intimes
  • 02:14 Amandine d’Explorations intimes
  • 02:34 Olivier du Love Health Center
  • 03:16 Présentation de qui est Julien Marcelle
  • 03:42 Présentation de qui est Amélie
  • 04:16 Présentation de qui est Laure-Adélaïde
  • 04:46 Présentation de qui est Amandine
  • 05:14 Définir la sexualité : Julien
  • 05:20 Définir la sexualité : Amélie
  • 05:36 Définir la sexualité : Laure-Adélaïde
  • 05:48 Définir la sexualité : Amandine
  • 05:58 “Sexe positive” c’est quoi ? Réponse d’Amélie
  • 09:15 “Sexe positive” c’est quoi ? Réponse de Julien
  • 10:22 “Sexe positive” c’est quoi ? Réponse de Laure-Adélaïde et Amandine
  • 12:05 “Sexe positive” les valeurs fondamentales  : Amélie
  • 14:18 “Sexe positive” les valeurs fondamentales  : Julien
  • 15:20 “Sexe positive” les valeurs fondamentales  : Laure-Adélaïde
  • 15:41 Julien : en parlant d’inclusivité…
  • 16:04 Olivier : une écoute bien présente
  • 17:08 Amélie : mélanger à sa passion pour créer un moment sexe positif privilégié
  • 19:21 Laure-Adélaïde : La cocréation, créer ensemble
  • 20:17 Qu’est-ce qu’on pourrait dévoiler de cet univers “Sexe positive” ? Réponse de Julien
  • 21:29 Qu’est-ce qu’on pourrait dévoiler de cet univers “Sexe positive” ? Réponse d’Amélie
  • 23:19 Qu’est-ce qu’on pourrait dévoiler de cet univers “Sexe positive” ? Réponse de Laure-Adélaïde
  • 24:02 Julien : en sexe positivité il faut être très clair sur ses propres intentions et ses limites
  • 25:28 Amandine : il y en a pour tous les goûts, il y a plein d’espace différents qui existent
  • 27:04 Amélie : Comment on fonctionne chez SexPositiveBelgium
  • 31:16 Comment on accueille les personnes en “Sexe positive”, quid de la qualité d’un organisateur.ice ? Laure-Adélaïde
  • 32:23 Les Red Flag Vs Green Flag “Sexe positive” : Amélie
  • 36:05 Les Red flag réguliers en “Sexe positive” : Julien
  • 37:15 “Sexe positive”, le plus “Safe” possible : Laure-Adélaïde
  • 38:20 S’exprimer si on sent qu’il peut y avoir des zones un peu grises : Amélie
  • 39:29 Une diversité de cadres en sexe positivité : Julien
  • 40:59 Le premier contact c’est comme un premier rencard : Amélie
  • 42:59 Lors d’un évènement sexe positivité, il faut pouvoir oser dire “non”, même à l’organisateur : Olivier Mageren
  • 44:12 Creepy or not creepy, comment rester juste en tant qu’organisateur.ice : Amélie
  • 47:50 Les intentions doivent être claires à la base lors de la création d’un événement sexe positivité : Julien
  • 48:39 Trouver l’adéquation entre l’offre de sexe positicité et ce qu’on cherche, des fondamentaux similaires : Olivier Mageren
  • 49:49 Une prise de risque et des phases expérimentales : Julien
  • 50:12 Vérifier la compatibilité en instaurant un dialogue et rediriger les personnes au besoin : Laure-Adélaïde
  • 50:50 Un appel à l’écosystème de la sexe positivité en Belgique et en Europe : Olivier Mageren
  • 51:44 Créer une plateforme de contact regroupant ce qui existe en sexe positivité et autres spécialisations : Julien
  • 52:59 Où trouver SexPositifBelgium et comment les contacter : Amélie
  • 54:13 Où trouver Scala Rosa, comment prendre contact, le film porno dont vous êtes la star uniquement pour vous : Julien
  • 55:59 Où trouver les activités d’Explorations Intimes et comment prendre contact : Laure-Adélaïde
  • 56:24 Début mars une tournée en Wallonie et à Bruxelles : Amandine
  • 57:05 Quelle est l’accessibilité financière des différentes activités “Sexe Positive” ?
  • 57:17 “Sexe Positive” au SPB, son prix : Amélie
  • 57:55 “Sexe Positive” chez Scala Rosa, les prix : Julien
  • 58:37 “Sexe Positive” avec Explorations Intimes et les prix : Amandine
  • 59:26 “Sexe Positive” au Love Health Center. Clôture du podcast

Transcription des échanges du podcast sur la communauté Sexe Positive :

Générique Intro sur tapis musical : [00:00:00« Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » 

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:00:20] Bienvenue dans le 40? épisode du podcast “Entr’nous”. Le podcast du “Love Health Center”, un centre dédié à la sexualité et au bien être à Bruxelles. Aujourd’hui, on va vous parler de sexe positivité. J’ai quatre invités au micro Julien, Amélie, Laure-Adélaïde et Amandine. Bienvenue!

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:00:38] Merci 

Julien (Scala Rosa) : [00:00:38] Merci

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:00:39] Bonjour. 

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:00:40] Mon ami Michel, qui enregistre les podcasts, faits par que aujourd’hui il y a deux personnes à distance et trois personnes en studio. Donc c’est un podcast assez particulier, il s’excuse à l’avance si au niveau qualité sonore il y a des variations entre les voix, on fera de notre mieux pour que la qualité soit optimum pour la qualité d’écoute. Et on va commencer le podcast avec la question classique de l’intention. Julien, quelle est ton intention en enregistrant ce podcast ?

Julien (Scala Rosa) : [00:01:04] Mon intention, c’est surtout de donner plus de visibilité à quelque chose que je trouve super important dans l’épanouissement de chacun, c’est à dire le rapport à la sexualité, au relationnel, au consentement, en bref au sexe positivisme. Et s’il y a un moyen de donner plus de visibilité à ça et une meilleure compréhension pour qu’on puisse démystifier cet univers-là. Voilà.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:01:24] Merci, Amélie ?

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:01:25] Moi je suis là aussi pour la rencontre avec les gens parce que je connais déjà Julien et je t’ai aussi déjà rencontré Olivier, je ne connais pas Laure-Adélaïde et Amandine pour l’instant. Mais ce que je sais, en fait c’est vraiment pas mal fait comme casting parce qu’on représente tous des mouvements un peu différents et complémentaires, et donc c’est assez chouette de montrer la diversité de ce qui peut se faire pour justement casser l’idée que sexe positif ce serait un truc et il y aurait une règle sacrée et des gardiens du temple. Et en fait il y a plein de façons de faire les choses différentes, elles sont toutes valides, elles sont toutes chouettes et complémentaires.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:01:54] Merci pour Laure-Adélaïde, quelle est ton intention  ?

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:01:57] Mon intention, c’est l’inspiration, c’est d’inspirer et d’être inspirée . Parce que je n’ai pas non plus rencontré toutes les personnes assises à cette table et aussi de rendre accessible et d’informer via toutes les structures différentes.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:02:13] Et pour toi Amandine ?

Amandine (Explorations Intimes) : [00:02:14] En lien avec tout ce qui a déjà été dit, mon intention c’est de permettre aux auditeurs et aux auditrices du podcast de s’autoriser en fait à pousser la porte, à se dire “Ben en fait oui, j’ai envie d’aller explorer aussi ces univers-là”, voilà : prendre conscience que c’est tout à fait accessible, que c’est ouvert à chacun et à chacune, qui est vraiment par ce petit déclic de, oui, de s’autoriser à franchir le pas…Voilà

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:02:34] Merci et pour ma part, mais en fait ce podcast a émergé suite à une interview à la TV bruxelloise BX1 récemment, et également par le fait que régulièrement dans les activités d’information du “Love Health Center”, par rapport à sexualité, beaucoup de gens se demandent et posent des questions c’est quoi le tantra par exemple ? Et c’est quoi la sexe positivité ? Donc mon intention aujourd’hui, c’est justement de répondre à cette question de manière publique, parce que je le fais souvent en individuel, en aparté, en petit groupe ou face à un couple. Et ici on a l’opportunité de le faire collectivement. Et comme dit Amélie, je trouve que c’est vraiment très riche de le faire avec la diversité. Et puis comme dit Julien aussi, il y a une diversité forte dans les activités. Donc vous donnez un peu un panel de ce qui existe, en tout cas ici à Bruxelles. Deuxième question, c’est est ce que vous pourriez vous présenter brièvement pour que les gens puissent vous situer ?

Julien (Scala Rosa) : [00:03:16] Moi, c’est Julien Marcelle, je suis polyamoureux, anarchiste relationnel, pansexuelle, adepte du BDSM et de l’exploration sexuelle en général depuis maintenant presque dix ans. J’ai eu un très bel éveil à la positivité grâce à SexPositiveBelgium et puis maintenant voilà, j’organise des trucs plus dans ma colocation. Je vis en colocation à Bruxelles depuis dix ans, je suis aussi parent, voilà.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:03:42] Donc je m’appelle Amélie, ça fait je crois cinq ans que je suis dans les milieux sex positif. Je suis aussi anarchiste relationnelle, mère de famille, j’ai 45 balais enfin voilà. Et je suis là parce que je suis en charge de la coordination des événements du SPB, donc le groupe SexPositiveBelgium. Et donc, à ce titre, j’organise moi-même beaucoup d’évènements, mais aussi j’aide les gens de ce groupe à organiser puisque – ben j’en parlerai plus tard mais donc – c’est un groupe qui ne dépend pas des personnes qui sont en charge du groupe mais de tous les participants. En fait les participants font rien, il n’arrive rien, donc heu… voilà.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:04:16] Moi c’est Laure-Adélaïde, je suis aussi anarchiste relationnelle. Je ne suis pas une grande fan des étiquettes mais j’aurais bien envie de dire que je me trouve dans le spectre de l’asexualité en étant demisexuelle et j’adore les espaces sexes positifs. J’organise avec ma copine Amandine des stages et des espaces dédiés à l’intimité. C’est un sujet qui me passionne : l’intimité en général et aussi avec soi-même et dans la sexualité.

Amandine (Explorations Intimes) : [00:04:46] Je m’appelle Amandine, je suis en déconstruction-reconstruction, exploration relationnelle. Par ailleurs je suis en couple avec un homme depuis quinze ans avec qui je suis la maman de trois enfants. Je vis dans un petit village perdu au fin fond des Ardennes et j’adore revenir à Bruxelles régulièrement. Et donc je suis avec Laure-Adélaïde co-fondatrice, organisatrice, animatrice des espaces d’explorations intimes.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:05:11] Merci beaucoup. Comment vous pourriez définir ce qu’est la sexualité ?

Julien (Scala Rosa) : [00:05:14] Ce qui inclurait une énergie sexuelle. Après, ça peut prendre toutes les formes qu’on veut, mais une énergie érotique.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:05:20] J’aime bien le mot intime, même si évidemment tout ce qui est intime n’est pas sexuel, mais ç’est quelque chose pour moi d’extrêmement important, même si effectivement la sexualité peut, ne se limite pas non plus à l’intime. Donc je ne sais pas si ça apporte grand-chose au débat, mais de mon point de vue, l’intimité est aussi une part importante.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:05:36] Pour moi il y a la question de la transformation, de la guérison, de lâcher ce qu’on croit être son identité, voilà.

Amandine (Explorations Intimes) : [00:05:48] Moi quand je pense à la sexualité, je vois ça comme une possibilité, des possibilités de connexion, de création, d’expression et d’exploration.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:05:58] Voilà autant de facettes de cette sexualité si passionnante. Alors je vous propose maintenant de rentrer dans le cœur du sujet qui est aujourd’hui la sexe positivité. Amélie, est ce que tu pourrais nous définir en quelques mots ce qu’est la sexe positivité pour toi?

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:06:12] J’ai une analogie que j’aime bien et on va voir si elle vous semble convenir. Je compare les milieux sexe positif aux piscines. Une piscine, c’est un endroit où tu vas soit pour apprendre à nager, soit pour faire découvrir l’eau à quelqu’un qui a jamais mis les pieds dans l’eau et qui veut avoir pied, qui veut barboter pour faire de l’aqua bike parce que tu veux avoir pieds, mais tu veux t’amuser ou pour aller faire des longueurs tout seul. Ou ça peut être aller dans les aqua parc et sauter et avoir des sensations tout le temps, tout le temps, tout le temps parce que… Et se laisser porter par le flot de l’eau sans réfléchir et se laisser déborder complètement par les sensations, et donc je compare les différents types de groupes positifs à ça. C’est à dire, moi, typiquement mon groupe c’est la piscine municipale, ça peut avoir un côté “mais non, tu dis du mal de ton groupe” mais non, moi j’adore le fait d’être la piscine municipale, c’est à dire qu’on ne convient pas à tout le monde. C’est à dire que ben chez nous les gens viennent parce qu’ils veulent avoir pieds, parce que ils veulent vraiment mettre le bout du pied dans l’eau et se sentir libre de dire “non mais en fait ce n’est pas pour moi” et l’idée c’est vraiment d’offrir aux gens un espace dans lequel ils peuvent rentrer progressivement dans l’eau, d’essayer de rester sur le bord du bassin tout en se sentant bienvenu dans l’espace et légitime à être dans l’espace et c’est municipal, c’est à dire tout le monde peut venir. Après, on a des règles de sécurité qui font que si on n’adhère pas aux règles de sécurité, on n’a pas le droit de venir. Mais à priori c’est complètement libre et c’est accessible financièrement et voilà. Et il y a plein de groupes comme ça qui sont tout aussi intéressants. Moi j’organise dans un groupe, mais je vais dans d’autres structures qui sont complètement différentes parce qu’il faut de tout, et que c’est vraiment cool. Et pareil, les gens qui ne sont pas à l’aise avec nous je leur dis “mais attendez, il y a ça, et ça, et ça” et je le renvoie entre-autres à Scala Rosa ou chez toi Olivier, donc voilà. Si on veut les sensations on va au parc aquatique, si on veut nager en pleine mer… Je trouve que Scala Rosa pour moi c’est la pleine mer quoi (Julien : Rires). C’est vraiment : tu veux la liberté, l’espace, avec quand même la sécurité mais voilà, tu vas à la plage, le soleil, les machins et tout… Et pour moi les mouvements sexe positif c’est pas forcément, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas parce que quelque chose est sexuel que c’est sexe positif, et ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas sexuel que ce n’est pas sexe positif. Le sexe positivité, c’est une philosophie – pour moi, Vous me corrigerez ou vous compléterez – déjà qui a un but pédagogique, c’est à dire qu’on fait rien d’un point de vue purement égoïste, l’idée c’est de transmettre. Il y a beaucoup, beaucoup, de bénévolat dans ce milieu. D’ailleurs moi je suis bénévole aussi, il y a beaucoup de gens qui s’investissent parce que les mouvements sexe positifs leur ont apporté quelque chose et ils veulent le partager. Et donc typiquement, je me souviens de quelqu’un qui me disait “Ah mais moi je suis à Paris et j’ai vu qu’il y avait un club échangiste, donc c’est sexe positif. Mais vraiment ils ont communiqué sur des trucs et je ne me sens pas safe”. Et je dis “Ah ben, pourquoi est-ce que tu penses que c’est sexe positif ?”, “Ben, c’est du sexe”, “Ah ben non” ! Ca ne veut pas dire qu’un club échangiste peut pas être sexe positif, mais en l’occurrence, souvent les gens pensent que si c’est sexuel, c’est sexe positif. Et en fait il y a une espèce d’effet de mode qui a retiré tout le côté militant et en fait le fond de ce que c’est que le mouvement sexe positif – parce que le mot circule – et les gens pensent que tantra forcément c’est sexe positif alors que pas forcément. Tout, aucune pratique n’est fondamentalement sexe positive ou non, c’est l’encadrement et ce que les gens vont faire autour, et le fait d’avoir une note d’attention, les filets de sécurité, tout ça. Et oui, vraiment les intentions des personnes derrière, et à quel point ils arrivent à mettre en place une espèce de game design pour que l’évènement suive les intentions. Et je vous laisse compléter…

Julien (Scala Rosa) : [00:09:15] J’adore cette analogie avec les piscines. Je trouve que c’est exactement ça parce qu’il y a tellement de façons d’aborder le sexe positivisme. J’irais même plus loin dans le sens où pour moi le sexe positivisme c’est surtout une idéologie. Et puis là après on peut en faire un militantisme, on peut en faire un activisme, on peut avoir cette dimension de la transmission, de la création d’espaces, de tout ça. Mais après ça peut être juste une forme de philosophie, une sorte de point de vue sur le monde où en gros, on valide les différentes formes de sexualité. Tant que ça se fait dans le consentement et la bienveillance. On peut être sexy, positiviste sans pour autant être organisateur d’événements. On peut être monogame, exclusif et ne pas forcément faire autre chose que juste faire des câlins le soir avec son amoureux de prédilection ou son amoureuse de prédilection, choisie et unique. Et être quand même sexe positiviste, si tant est qu’on n’est pas en train de cracher sur le voisin qui lui est pédé, ou organise des trucs, où on vous fait du BDSM ou que sais-je quoi. Le principe, c’est de respecter les pratiques sexuelles de chacun, qu’elles soient les plus normées ou les plus marginales. D’où le besoin d’avoir plein d’espaces différents.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:10:22] Je rejoins Julien dans ce qu’il dit à propos d’être monogame exclusif aussi. Par exemple, pour moi, les espaces sexes positifs sont tout à fait ouverts aux personnes qui sont exclusifs et monogames, comme aux personnes qui sont aussi asexuels. C’est aussi des espaces qui sont pour moi des lieux ben d’inspiration, de tolérance, d’acceptation bien sûr, de création, de variété, de jeux. Pour moi, un espace positif, c’est comme une cour de récréation pour adultes. Ouais, dans lequel on s’amuse et on prend plaisir. Et c’est vraiment bienvenu aussi pour toutes les émotions. Voilà, selon les espaces, bien sûr, il y a aussi des personnes qui sont là pour accueillir tout ça et encadrer. Voilà ce que j’avais à ajouter.

Amandine (Explorations Intimes) : [00:11:10] C’est ok pour moi !

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:11:11] Évidemment, la sexo-positivité, comme vous l’avez compris, c’est quelque chose d’assez vaste mais qui repose sur des valeurs communes, comme vous dites, de consentement, d’inclusivité, de diversité, dans toute la diversité de comment on vit notre sexualité, quels que soient nos choix, nos préférences ou ce qu’on accepte aujourd’hui ou non d’expérimenter en fait, et de se l’autoriser pour soi et laisser libre l’autre. Il y a aussi beaucoup, je trouve, de bienfaits par rapport à la confiance en soi, le dialogue, la communication. Il y a beaucoup de place je trouve pour la structure, le cadre qui est mis, dans la bienveillance et la communication. On y reviendra probablement à la troisième question quand on parlera de comment vous accueillez les nouvelles personnes qui s’intéressent quand ils vous contactent ? Tiens, comment ça se passe ? Comment on peut découvrir et savoir si ça peut nous plaire vos différentes activités ? Et par rapport justement à ces valeurs de la sexe positivité, si vous deviez citer trois valeurs fondamentales de la positivité, vous y mettriez quoi ? Que vous vivez dans vos expériences ou que vous avez comme, quelque part, motivation lors de la création de vos événements ?

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:12:05] Alors moi je vais utiliser des termes en anglais parfois, mais je vais les traduire et tout parce que mon groupe n’est pas francophone, c’est un groupe anglophone pour diverses raisons. On utilise les trois “C” c’est la base de tout ce qu’on organise, c’est à dire on a “Care” donc le soin, prendre soin de soi, prendre soin des autres. Et le soin c’est la base, ça peut être prendre soin parce que si on voit quelqu’un n’est pas bien, on prend soin de la personne. Mais c’est aussi si on vient à une soirée câlin, on a pris une douche, on a mis des vêtements propres… Ou si on organise, on met peut être à disposition la salle de bain pour que les gens puissent se doucher en arrivant du travail ou des trucs comme ça, vraiment bête et machin. Le soin de prendre soin de soi aussi. C’est à dire que les gens ont pas de boule de cristal, donc on est tout à fait prêt à prendre soin de vous, mais il faut qu’on sache que quelque chose se passe : donc il faut aussi réfléchir à ce qui nous arrive et essayer de le communiquer, donc on a beaucoup d’ateliers sur la communication. Le deuxième “C” c’est “Consent”, donc le consentement. Alors là, ça mérite une émission en soi-même parce que les définitions sont tellement différentes, donc je ne vais pas décliner le truc maintenant. Et le troisième c’est “Confidentiality”, la confidentialité, c’est à dire que ben le respect de soi même, le respect des autres, passe aussi par le fait que ce n’est pas parce qu’on est parfaitement à l’aise avec quelque chose que c’est le cas de tout le monde. C’est à dire si demain quelqu’un me croise dans la rue, j’explique bien toujours “Ben venez pas me voir si je suis avec ma mère, merci de ne pas venir me voir en me disant : hey, c’était sympa l’atelier tantra de l’autre jour”. Parce que ça ne veut pas dire que je cache des trucs à ma mère, mais j’ai aucune obligation de partager des trucs avec elle et j’ai pas forcément envie que les gens viennent déballer des choses devant elle, ou au boulot, ou n’importe quoi. Donc il y a vraiment cette importance de la confidentialité, parce que c’est pas parce qu’on est militant, moi je suis très militante sur le sujet, que j’estime que je dois arrêter les gens ou que je dois accepter qu’on soit indiscret et donc j’encourage, mais c’est pas le Fight Club, c’est à dire que j’encourage tout le monde à parler de ce qu’on fait, et de notre groupe, et des autres groupes, et du moment sexe positif, mais en partant de sa propre expérience. En parlant de soi, de ce qu’on a vécu et ce qu’on a expérimenté en écrivant les ateliers, mais en ne nommant personne, en donnant aucune information qui permette de reconnaître quelqu’un, même si c’est pour quelque chose aussi bête qu’une discussion sur les parents polyamoureux par exemple. Ben on peut dire “ah pff, ouais en même temps c’est juste une discussion sur les parents polyamoureux”. Ben oui, mais c’est quelque chose qui relève du personnel et qu’on n’a pas à partager à la place des autres. Donc voilà, on parle de sa propre histoire et de ses propres expériences.

Julien (Scala Rosa) : [00:14:18] Oui enfin, ayant été éduqué  je vais dire, ayant été accompagné dans mon épanouissement à travers la positivité par SexePositiveBelgium, je ne peux que te rejoindre parce que je veux dire, j’ai grandi entre guillemets avec ces valeurs-là, avec les trois “C”, “Care, Consent & confidentiality”. Il y a quelque chose pour moi qui me semble aussi assez important, c’est le courage de pouvoir dire “oui”, de dire “non”, d’aller vers l’autre pour dire en fait, j’ai besoin de ça. Ou le courage de rejeter quelqu’un. Surtout qu’on a été tellement éduqué à satisfaire et à convenir aux gens qui nous entourent, à convenir aux attentes de Papa-Maman, à convenir aux besoins de la société, à nos employeurs ou aux besoins de notre amant qu’il faut absolument satisfaire, et qu’en fait il faut d’abord se convenir à soi-même et se respecter soi-même. Donc avoir le courage de dire “non”, je trouve ça aussi assez important. Ca rentre dans le soin mais je trouve que ça mériterait de le souligner et de le rajouter parce que c’est souvent oublié.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:15:20] Alors moi je vais bien évidemment ajouter à tout ce qui vient d’être dit :  la responsabilité qu’elles sont individuelles et collectives, dans le sens où être conscient des enjeux qui se passent lors de ces événements, dans ces espaces. Donc, c’est aussi avec le “Care” bien sûr et le consentement, l’inclusivité, v  oilà.

Julien (Scala Rosa) : [00:15:41] Ouais en parlant d’inclusivité, si je peux me permettre de rebondir, je pense qu’il faudrait aussi souligner deux fois le fait que sexe positivisme, c’est aussi très “Queer”, ça embrasse l’entièreté de l’arc en ciel, des plus classiques et des plus normés aux plus extravagants et aux plus uniques et marginaux donc voilà quoi, c’est : la diversité est aussi une valeur très importante du positivisme. 

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:16:04] Merci beaucoup. Moi, je résonne beaucoup avec la responsabilité où certains appellent autoresponsabilité, c’est dire deux fois la même chose autoresponsabilités mais ça souligne l’importance de se connaître et de prendre responsabilité de ses choix, de ses actes, de sa présence et de nos interactions et d’être à l’écoute des autres. Je trouve qu’il y a un côté à l’écoute qui est très présent en fait. On s’intéresse vraiment, d’une certaine manière, au cadre et à l’autre, tout autant qu’à soi. Je trouve que la présence de l’écoute dans ce milieu-là, moi en tout cas je l’ai trouvé fabuleux. Et puis d’aller aussi à son rythme, je suis un peu du mouvement slow sexe en fait, et j’aime bien le côté chacun son rythme. On peut être là, comme tu disais, un peu au bord de la piscine, observer et limite être en maillot mais on a un peu froid aujourd’hui mais on rester en dehors… Ou bien on met les pieds dedans mais c’est ce côté, il n’y a rien à forcer, il n’y a rien à provoquer, on est juste là, comme vous dites, sur un playground où on est là pour se faire du bien, être à l’écoute de soi et des autres, c’est très bienveillant voilà, c’est ce côté très bienveillant de présence chaleureuse, humain, de transmission. Et dans le milieu, comme tu disais, je trouve qu’il y a quand même pas mal de gens qui partent vraiment de leur expérience, et riche de leur expérience ont envie enfin de transmettre, de partager. Ils ne sont pas là nécessairement en train de vouloir vendre quelque chose, un atelier, une présence. Il y a une passion en fait qui anime beaucoup de personnes dans ce milieu-là.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:17:08] Je voudrais rebondir là-dessus parce que je trouve ça aussi très intéressant. Ce que moi j’adore dans le fait d’encourager les gens à organiser, avec évidemment l’aide d’un cadre parce que j’encourage pas non plus les gens à prendre aucune information et faire des trucs, parce que si on n’a aucune information on risque de faire de la merde – Même quand on a les informations, on risque de faire de la merde – Donc faisons attention et demandons de l’aide aux gens avant d’organiser. Mais toujours est-il que ce que j’aime bien dans le fait, moi j’aide beaucoup de gens à organiser, c’est que chaque personne va apporter un truc très personnel. Typiquement, tu parlais de Tantra ben je connais des gens qui sont praticien tantra qui ont rejoint notre groupe sexe positive, donc qui organisent du tantra mais un peu modifié, ou tel quel. Mais il y a aussi, moi par exemple je suis couturière, de métier, et donc ce que j’organise parfois ce sont des ateliers de couture sexe positif. J’ai deux ateliers de couture, il y en a un, on fabrique, c’est un projet solidaire, c’est à dire on coud des trousses en tissus pour une A.S.B.L qui s’appelle “Bruzelle” et qui lutte contre la précarité menstruelle, donc qui distribue des protections périodiques aux personnes en situation de précarité. Et pour que ce soit plus hygiénique, bien organisé, on coud des trousses dans lesquelles sont rangés exactement ce qu’il faut pour un mois et tout. Et donc j’organise des ateliers où les gens viennent, je leur apprends à coudre parce que c’est un projet pour apprendre à coudre et en même temps on parle de la précarité menstruelle et ça c’est le sexe positif aussi, c’est pas voilà… Et pareil, j’apprends aux gens à se coudre des sous-vêtements qui leur plaisent, pas chers, parce que ça coûte beaucoup trop cher les jolis sous-vêtements, surtout pour les personnes trans qui veulent avoir un type de sous vêtement qui correspond à leur désir, mais pas forcément à l’anatomie. Parce que ce n’est pas facile de trouver des trucs avec de la dentelle hyper-sexy et des p’tites fleurs quand on a un pénis, ben c’est pas encore très facile à trouver. Si on le trouve, c’est très cher et pas dans toutes les tailles. Et donc j’organise des ateliers couture où j’apprends et j’aide les gens à se fabriquer  et je leur demande 3 € pour le matériel et ils repartent avec un truc sur mesure qui leur plaît et voilà. Et donc ça j’utilise, ce qui m’intéresse moi, mais les fans de cinéma, ils peuvent proposer des Condom Moving Light où on se fait des câlins en regardant un film qu’ils ont sélectionnés. J’ai une amie qui est cuisinière végane et qui a prévu de faire, j’ai hâte qu’elle le fasse, elle a prévu de faire un atelier pour apprendre à cuisiner quelque chose de végan mais nu, avec un joli tablier. Voilà : pour être aussi à l’aise avec la nudité partielle, enfin voilà. Et c’est, en fonction des passions qu’on a, on peut tout à fait mélanger sa passion et créer un truc sexe positif chouette, il y a des après-midis jeux de plateau nus par exemple. Super!

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:19:21] Ben justement, en rapport à ça, j’avais envie d’ajouter aussi le mot cocréation. Parce que enfin, pour moi, ça veut vraiment dire on est ensemble et on crée ensemble en fait, toutes sortes d’ateliers, d’inspiration, d’activités. Et donc, oui c’est vraiment ensemble aussi cocréer un nouveau monde vers plus de détente et plus d’ouverture en général. Et j’avais aussi envie d’ajouter le mot farfelu, tout simplement.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:19:57] Cette liberté créatrice (Laure-Adélaïde : Oui). De manière pragmatique, ici en Belgique, on va dire francophone ou à Bruxelles Wallonie, comment ça se passe ? Qu’est-ce qu’on pourrait dévoiler de cet univers ? Qui, quoi, où, comment ? Qu’est-ce qu’on peut trouver dans ces sphères ? On en a déjà parlé un petit peu mais si on voulait mettre des mots pour un peu structurer cette foisonnement d’activités, que pourrait-on dire? 

Julien (Scala Rosa) : [00:20:17] Moi je pense qu’il y a beaucoup de groupes assez différents. Il y en a certains qui ont plus pignon sur rue parce qu’ils ont un site web ou qui sont présents sur une plateforme comme Meetup ou autre. Mais je pense qu’il y a beaucoup de personnes isolées qui organisent des choses un peu entre amis, un petit peu partout et c’est parfois très difficile d’avoir une vision d’ensemble sur ce qui se passe vraiment parce que c’est au final très underground. Donc voilà, il y a SexPositifBelgium qui est quand même assez visible je pense maintenant qui a quand même un site web, qui a un groupe Facebook, qui est présent sur Meetup. Après, au niveau type d’activité, il y a de l’éducationnel, des tables de discussion, il y a des choses qui sont plutôt ludiques. Et puis il y a des activités qui pour moi sont faites de manière juste exploratoire, en groupe de potes qui se font confiance et qui vont aller explorer un fantasme. Pour moi par exemple, juste trois amis qui se rassemblent pour pouvoir faire un jeu de rôle sexuel autour d’un BDSM ou de je ne sais quelle pratique… Pour moi c’est du sexe positivisme tant est que c’est bien préparé à l’avance, que chacun a bien communiquer ses limites et ses désirs. C’est une forme d’activité positiviste aussi, tout aussi valable que l’étape de discussion autour de culottes menstruelles ou de fertilité ou j’en sais rien.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:21:29] D’un point de vue purement pratique, je dirais que dans les milieux sex positifs il y a des professionnels, et des bénévoles, et il y a aussi un système par cooptation ou public. Typiquement, il y a des groupes, pour pouvoir accéder à ce qu’ils organisent, il faut être coopté, il faut en avoir entendu parler, il faut être un ami d’amis, il faut avoir un peu montré “patte blanche” ou que quelqu’un ait dit “non mais vraiment, je fais confiance à cette personne” et c’est comme ça qu’on se retrouve au courant de ce qui se passe et invité à des trucs. Ca peut paraître frustrant, moi je trouve ça totalement légitime parce que la personne qui organise un truc privé organisé par une personne, elle a parfaitement le droit d’inviter qui elle veut, comme elle veut, et c’est parfaitement légitime. Et pareil, le fait de vouloir gagner sa vie avec, c’est parfaitement légitime, ça peut être un travail et quand on fournit un service, voilà. De la même façon que choisir d’être bénévole ne veut pas dire qu’on offre quelque chose d’une qualité moindre. J’ai déjà eu à faire à des gens qui étaient professionnels et qui râlaient sur les bénévoles qui organisaient des trucs et ça m’avait un petit peu… J’ai trouvé ça très étrange parce que moi, en tant que bénévole, j’encourage les gens à aller voir des professionnels et je donne des adresses et des références parce qu’il faut trouver le système avec lequel on est compatible. Typiquement, nous notre groupe, on est bénévoles, on demande trois fois rien, c’est à dire vraiment, il y a une suggestion. La plupart des événements c’est chez nous, c’est chez des personnes privées. On suggère une donation de 2 €, parce qu’on ne veut pas que l’argent soit un frein. Mais ce qu’on demande en retour, c’est que les gens ne soient pas des clients. On ne supporte pas les gens qui réclament, qui prennent, qui prennent, qui prennent et qui réclament et qui râlent. Et en fait notre groupe, rien n’arrive, c’est : les gens s’investissent pas. On réclame pas que les gens organisent, mais par contre il ne faut pas se conduire en client. Et c’est vrai qu’il y a des gens qui sont là : “Non mais j’ai pas le temps. Moi ce que je veux c’est payer un service pour découvrir quelque chose”, et encore une fois, c’est parfaitement légitime. Les gens qui n’ont pas le temps, qui ont de l’argent et qui n’ont pas envie de prendre un engagement par rapport à un groupe, une A.S.B.L et tout, c’est parfaitement cool. Mais donc il faut déjà quand on cherche un groupe sex positif, quand on cherche des événements, faut se demander déjà ce qu’on recherche de ce point de vue là. En fait, c’est le genre de questions à se poser aussi parce que tous les groupes vont pas nous convenir.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:23:19] Moi je connais le milieu sex positif, plutôt public on va dire, qui est organisé de manière publique, ou en festival. Et du coup c’est relativement accessible sur internet, ou de bouche à oreille, ou via des podcasts. Aussi, j’avais envie de dire que, pour moi en tout cas, ce phénomène aussi un peu underground et privé des lieux sex positive, c’est… Oui, j’ai aussi l’impression que ce serait pour aussi garder une certaine sécurité, vis à vis des personnes qui peuvent venir, qui seraient déjà aussi informées sur le consentement, qui seraient déjà dans une dynamique de construction-reconstruction. Ouais, voilà.

Julien (Scala Rosa) : [00:24:02] Je rebondirai bien là-dessus en me disant que… D’ailleurs j’organise deux types d’événements très, très différents. L’un qui est effectivement ouvert aux newbies, aux gens que je ne connais pas, aux vétérans, ce qu’on veut, enfin  quelque chose de très public, qui est vraiment dans un cadre carré, qui est un workshop. Et puis il y a un autre type de soirées, qui à la base – enfin moi j’avais organisé ça pour mon anniversaire – où c’était un truc où j’avais pas envie de commencer à gérer comment, quoi, qu’est-ce…. Je prends que des gens que je connais, que des gens de confiance, on met tout le monde ensemble, pendant un point de départ qui est clair et je sais que je pouvais leur faire confiance. Et puis on a fait les fous pendant toute la nuit et après c’est quelque chose qui s’est reproduit, à peu près environ tous les deux mois, parce que là les gens m’ont dit c’est tellement génial, c’est quand la prochaine ? Et du coup c’est tellement organique, il n’y a pas vraiment, enfin c’est pas un workshop, c’est pas un cadre où on vient pour suivre les directions d’un animateur ou de je ne sais pas quoi, qui est une sorte de mentor qui viendrait expliquer les choses. Si on donne juste un cadre et ensuite, comme disait Amélie, c’est la mer. Donc en gros ben tu te jettes dedans et tu nages quoi, et tu verras bien ce qu’il se passe. Eh oui, il y a des vagues et oui ça bouge! Et oui, il y a, on n’est pas toujours sur, on tombe, mais on a intérêt à être très clair sur ses propres limites, à être conscient de soi-même et être conscient du fait qu’on est entouré que d’ange gardien on va dire quoi, donc voilà. C’est vrai qu’il y a des… Parce qu’on parle de sexe positivisme souvent en terme d’éducation, ou de terrain d’expérimentation, mais ça peut être aussi parfois juste la création de terrains de jeu.

Amandine (Explorations Intimes) : [00:25:28] Moi j’ai envie de rebondir là-dessus en illustrant aussi peut être par l’exemple de ce que nous on propose, qui sont du coup des ateliers et des stages. Et du coup il y a un côté qui est éducatif, dans le sens où on propose des outils, des pratiques, etc. Mais avec, comme cette notion de cocréation où tout ce qui arrive va émerger à partir de ce que chacun et chacune apporte évidemment dans le stage. Et, ben on organise aussi des espaces, en soirée par exemple, qui sont plus des grands terrains de jeu, d’exploration etc. Où là on pose uniquement un cadre et puis c’est vraiment chacun et chacune en fonction de ce qu’il apporte qui va faire que quelque chose va naître. Et à ce moment-là alors on se retrouve plus aussi dans cette idée de mer, de vague. Et puis on voit ce qui naît. Et par rapport à l’accessibilité, j’avais envie aussi d’évoquer que, donc nous c’est plus quelque chose de public, professionnel, mais par contre on demande aux personnes qui veulent participer à nos stages, un entretien. On organise un entretien téléphonique avec elles pour pouvoir vraiment bien leur permettre de comprendre en fait là où elles débarquent, et ce que…. Quelles sont nos intentions et quelle est notre façon de fonctionner, etc. Et dans un autre sens aussi d’entendre ben ces personnes sur leurs visions, leurs envies, leurs désirs, leur rapport au consentement, leur rapport à leur propre responsabilité, etc. Pour aussi créer ce cadre super safe ou si ben dans l’échange ça nous arrive parfois de se rendre compte qu’il y a des personnes qui ont juste envie de consommer du sexe, qui viennent juste pour baiser et machin, et ben on la réoriente vers d’autres alternatives parce que c’est pas ce qu’on propose quoi. Et donc voilà. Donc il y en a pour tous les goûts, il y en a pour tout le monde, et puis il y a plein d’espace différents qui existent, voilà.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:27:04] Ben je vais donner… Justement comme on explique comment fonctionnent les différents groupes. Si je ne m’abuse, à Scala Rossa, là où Julien organise, on utilise le terme “brave space” aussi pas mal (Julien : Mmm) que je trouve intéressant aussi. Mais donc pour donner concrètement le fonctionnement du groupe dont je fais partie. Nous, comme on a un groupe public, tout le monde peut venir sur notre site internet, Facebook et Meetup. On a le fait qu’on organise chaque mois un SPB café dans différentes villes et les gens peuvent entrer, ils connaissent personne, ils ont vu juste l’information, ils viennent, ils entrent et ils demandent des informations et on répond. Et donc en fait, nous on classe en niveau ce qu’on fait. Ça ne veut pas dire que niveau quatre c’est mieux que niveau un, mais ça veut dire que niveau un c’est social, il n’y a pas de nudité, il n’y a pas d’érotisme, il n’y a pas de contact physique. Donc ça c’est le truc où tout le monde peut venir. Niveau deux il y a potentiellement de la nudité et des contacts physiques. Typiquement ben j’organise des sessions de modèles vivants où les gens qui viennent dessiner et posent. Il n’y a pas de modèle engagé, c’est les gens qui sont venus dessiner qui posent s’ils en ont envie. Et donc il y a de la nudité, donc c’est niveau deux. A partir du moment où il y a contact physique et nudité, on demande aux gens… En fait après le niveau un, si les gens veulent rejoindre notre groupe, on leur demande de participer à un atelier, à une après-midi dans laquelle on présente le groupe et il y a des ateliers sur le consentement. Et pour que tout le monde soit d’accord sur la même définition de consentement, pour vraiment mettre tout le monde au même niveau et qu’on soit d’accord. Si à la fin de cet atelier, ils veulent toujours nous rejoindre et ça s’est bien passé durant l’atelier, ben ils nous rejoignent… Et à partir de là ils peuvent aller donc au truc deux, trois, quatre et donc deux c’est pas érotique mais il y a nudité et contact. Trois c’est possible nudité, contact et érotisme. Et quatre on parle de sexualité avec pénétration et éjaculation, orgasme et tout. Et le truc c’est que nous, parmi les filets de sécurité, on a plusieurs filets de sécurité. Un on a des “Care taker” c’est à dire que pour tout ce qui est deux, trois, quatre, on a toujours une personne qui ne participe pas, qui n’est pas l’organisateur. Sauf si l’organisateur ne participe pas, ou l’organisatrice, et qui est là vraiment pour être disponible s’il y a un problème, et pour regarder ce qui se passe, et pour pouvoir être dérangé. Parce que si on voit l’organisateur ou l’organisatrice en train de faire des câlins à quelqu’un, on peut se dire “Ah, j’ai un problème, mais je ne veux pas déranger, je ne veux pas être la casse pieds de service”. Alors que si on voit quelqu’un qui s’ennuie dans un coin, on s’est dit “ouais, je peux aller lui parler, c’est bon”. C’est le maître-nageur ou la maître-nageuse, la maîtresse-nageuse, j’aime bien maîtresse nageuse, je vais me faire un t-shirt. Donc on a ça, et dans les autres filets de sécurité on a aussi le fait qu’on ne laisse pas les gens venir directement au niveau quatre parce que on ne les connaît toujours pas très bien, donc on fait connaissance. En fait c’est comme une relation avec des rencards différents, et donc les premiers rencards on demande aux gens de faire des trucs niveau deux et ensuite des trucs niveau trois s’ils en ont envie. Il n’y a aucune obligation, il y a quelqu’un qui y est depuis plus longtemps que moi au SPB, il n’a jamais fait le niveau trois de sa vie, il est très, très, bien là où il est, à faire des trucs sociaux avec éventuellement un peu nudité, il ne veut pas de contact, très bien. Ca fait partie des choix qu’on a fait d’un point de vue sécurité, je comprends tout à fait que dans les autres groupes qu’on ne fonctionne pas comme ça, et je vais dans des groupes qui ne fonctionnent pas comme ça moi-même, mais pour nous justement, ça fait, c’est notre côté piscine municipale quoi. On laisse pas aller les gens dans le grand bassin et sauter du plongeoir tant qu’on n’a pas vérifié qu’ils savaient nager et là où ils ont pied. Donc…

Julien (Scala Rosa) : [00:29:49] Ouais si on a envie de découvrir le sexe positivisme, je trouve que  SPB est un très bon terrain d’apprentissage et de développement quoi. Moi en tout cas ça m’a appris tellement de choses et qui fait que du coup je peux me permettre maintenant d’aller dans des eaux un peu plus tumultueuses, donc c’est cool.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:30:01] Comme disait Amélie, il y a énormément d’activités qui existent en sexe positivité. En général dans les grandes capitales européennes, entre autres à Bruxelles, à Paris, à Berlin, à Londres, il y a vraiment beaucoup d’activités qui existent. Et l’idée du podcast c’est un peu lever le voile pour comprendre un peu mieux quel est, ce qu’on peut y trouver, ce que c’est, parce que j’ai régulièrement la question. Il y a deux aspects fondamentaux à considérer, c’est effectivement : comment quand on est nouveau et qu’on s’intéresse, et on veut savoir si ça nous correspond, comment quelque part on est pris par la main et comment on peut découvrir à son rythme différentes initiatives. Et puis il y a aussi la qualité du cadre qui est créé, et des animateurs-animatrices. Parce que moi j’ai déjà eu des gens qui quelque part sont en consultation, ou en cercle de parole ou autres, qui m’ont dit j’ai participé à des activités, on va dire peut être qualifié de sexe positive, mais en tout cas des activités liées à la sexualité qu’elles considéraient dans leur état d’esprit sexe positive. Et elles ont été traumatisées, ou elles se sont senties pas respectées, où clairement le consentement n’avait pas l’air d’avoir été respecté. Donc effectivement, on prend beaucoup de soin à créer le cadre le plus sécurisant, le plus beau et le plus adéquat possible… Mais pour y arriver, là, ça demande quand même beaucoup d’expérience et de vigilance. Est-ce que vous pourriez, les uns les autres, peut être parler à la fois de comment vous accueillez les personnes, mais aussi comment on pourrait peut-être se renseigner sur la qualité d’un organisateur ou organisatrice, ou d’un groupe, en milieu “safe”.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:31:16] Comme, donc, Amandine le disait tout à l’heure… Pour nous en tout cas, la structure qu’on propose, qui est public, ben oui, on a des entretiens téléphoniques, on est aussi très disponibles par email et donc on a aussi un cadre écrit qui est relativement long, qui est envoyé aussi aux participants participantes, avec un contrat aussi qui va être signé. Et donc c’est à nouveau où on met en avant cette idée de cocréation, de responsabilité individuelle et collective. Nous, c’est vrai qu’on a déjà un grand filtre, et alors ça se passe toujours en petit groupe. Ce qu’on va proposer donc, des groupes toujours plus petits que 20 personnes, et voilà donc c’est la manière dont nous on propose mais où on peut essayer d’être les plus safe possibles dans ce qu’on organise. Et donc en proposant du workshop, aussi en dehors des soirées playground, ben pour s’assurer qu’il y ait aussi de la connexion et de l’intimité qui se crée avant toute chose entre les participants participantes et évidemment une certaine connaissance des limites, du consentement à nouveau, de comment s’exprimer, s’exprimer clairement, voilà.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:32:23] Moi j’ai envie de parler des Red Flag. Alors soyons clairs, un red flag, ça ne veut pas dire que la personne est problématique, ça veut dire que ça vaut le coup de se renseigner sur le sujet. Et c’est : s’il y a un red flag et tout le reste est parfait ben c’est juste un truc sur lequel peut-être qu’on est pas d’accord d’un point de vue organisationnel, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas bien et tout, donc il ne faut pas se vexer si… Voilà. Mais donc, pour moi, s’il y a plein de red flag c’est qu’à un moment donné il vaut mieux s’écarter, donc les red flag pour moi c’est déjà de base. En fait, sexe positive c’est un mot très à la mode et même les gens qui l’utilisent : tout comme utiliser du vocabulaire lié à la déconstruction, je connais plein de gens qui se disent extrêmement déconstruit et ce sont les personnes les plus toxiques que je connaisse. Ça n’est pas parce qu’on maîtrise le vocabulaire et que c’est un green flag. De la même façon c’est pas parce que quelqu’un ne maîtrise pas le vocabulaire que c’est un red flag, du tout. Par contre, pour moi les red flag, il y a le premier, c’est quelqu’un qui : un organisateur ou une organisatrice qui va prétendre avoir un espace 100 % safe. Dans mon expérience, c’est soit quelqu’un qui s’y connaît pas vraiment, ce n’est pas grave et tout. Soit quelqu’un qui est un type qui baratine et qui n’a pas envie de voir les problèmes qui se passe dans son propre espace parce que voilà. Soit quelqu’un qui est carrément manipulateur et prédateur. Encore une fois, on ne sait pas où ça se situe et ça peut être aussi simplement un choix de vocabulaire mais j’aurais tendance à parler de Safer space, c’est à dire on fait tout ce qu’on peut pour rendre l’espace le plus safe possible, mais on a conscience du fait que personne n’est safe, y compris les personnes qui organisent. Dans les ateliers de consentement que j’organise souvent avant, mais je fais des petits ateliers, des petits jeux de consentement. Un de mes préférés, c’est celui où les gens me disent “non” à moi. Parce que rien que le fait d’avoir le statut d’organisatrice, les gens vont avoir plus de mal à me refuser quelque chose. Et même à réfléchir au fait qu’ils pourraient vouloir refuser parce que tu as une position d’autorité et voilà. Et moi je suis une mère de famille de 45 ans, donc si avec moi les gens se sentent pas autorisés à dire non, qu’est-ce que c’est avec d’autres personnes qui ont d’autres profils peut être plus impressionnants quoi. Donc ça, ça fait partie des Red Flag potentiels. Le red flag principal pour moi, c’est une différence de prix selon qu’on est un homme ou une femme. Ça c’est le truc, vous n’êtes pas dans un espace sexe positif. Vous êtes dans un espace où la femme est le produit, et l’homme est le client qu’on force à payer plus cher. Et donc généralement dans ces cas-là, moi je fuis personnellement, ça ne veut pas dire que les gens ne sont pas chouettes à l’intérieur, mais ça veut dire que de mon point de vue, c’est problématique. Déjà c’est hétéronormé parce que ça veut dire que c’est un espace qui est pensé pour les hétéros en fait, et pour que l’homme hétéro vienne payer pour choper de la meuf et que donc la femme elle est là gratuitement ou pas chère. Mais résultat elle a un peu l’obligation entre guillemets de répondre à certains critères physiques. Pareil s’il y a des critères physiques, s’il y a des critères sur l’âge aussi. Je ne parle pas d’espaces en non-mixité par exemple. Si c’est un espace en non mixité sans personne caucasienne, très bien. Si c’est un espace en non-mixité entre 18-25 ans, très bien. Mais disons qu’à partir du moment où on met certaines limites qui sont liées à ce à quoi ressemble la personne, pareil, c’est un gros red flag à mon sens. Pareil aussi : un énorme red flag, ce sont les espaces qui sont transphobes, c’est à dire où les femmes trans n’ont pas leur place, où les hommes trans n’ont pas leur place. Ça pareil, Il y a quelques clubs et quelques groupes qui se sont mis à organiser, avec l’étiquette sexe positive, et en fait je pense qu’ils n’ont rien compris, ou alors qu’ils ont décidé d’utiliser un terme à la mode et tout mais non, ça fait partie des choses heu, voilà. Les Green Flag pour moi, c’est les gens qui se soucient d’accessibilité financière, c’est à dire même si c’est payant ben peut être qu’il y a des prix solidaires pour les personnes en situation de précarité. Les Green Flags c’est les gens qui donnent des indications sur l’accessibilité physique du bâtiment, ça ne veut pas dire que tout le monde va avoir un accès PMR, donc “Personnes à Mobilité Réduite”, parce que c’est très difficile, mais rien que donner les indications pour dire il y a des marches mais en même temps on peut porter un fauteuil, où il y a un ascenseur qui arrive directement dans l’appartement donc c’est plus facile, ça montre qu’on se soucie d’agir les gens et voilà, il y a quelques trucs comme ça. Julien a peut-être d’autres Green Flags et Red Flag à partager, ou les filles, je ne sais pas.

Julien (Scala Rosa) : [00:36:05] Je pense qu’il y a un des Red flag régulier, c’est quand il y a une sorte de culte de la personnalité mais qui est parfois difficile à dissocier d’un discours de vente lorsque en fait tu es en train de faire un business d’un service que tu proposes. Et donc du coup il faut que quand même il y ait, vu que tu vends un service, tu vends la personne qui va donner le service. Mais après, de là à dire par exemple que tu vas répondre à toutes les questions que tu te poses d’office, après avoir être passé entre mes mains tu vas découvrir le nirvana et tu vas jouir comme un fou pour le restant de ta vie : je vais dire heu, non, ça c’est de la grosse merde. Déjà, je veux dire, l’orgasme c’est pas forcément pour tout le monde, il y en a pour qui ça ne marche pas, il y en a pour qui en fait ça ne fonctionne pas. Il y en a pour qui c’est tellement particulier ou c’est tellement lié à une certaine manière de fonctionner que du coup, en fait il n’y a pas. Sans parler des gens qui sont asexuels ou demisexuels, ou c’est quoi encore ? C’est fluxosexuel, je sais plus quoi. C’est comme le demisexuel mais à l’envers, c’est à dire qu’ils perdent leur attraction sexuelle une fois qu’ils ont développé des sentiments amoureux, ça existe aussi et ne sont pas des gens qui sont cassés, il ne faut pas essayer de les réparer. Donc avoir des gens qui viennent en tant que grand gourou qui va te soigner de tous tes maux sexuels et te faire connaître le nirvana, pour moi ça c’est le gros gros red flag.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:37:15] Ben oui, clairement, le fait d’essayer de créer un espace le plus safe aussi, mais ce ne sera jamais 100 % safe? Et aussi, les cadres qui sont mis en place c’est aussi des cadres dans lesquels il y a de la place pour faire des erreurs et d’en prendre conscience, et de pouvoir évidemment en discuter et heu… Julien, je n’ai pas bien entendu, mais est-ce que tu as dit que demisexuels ça voulait dire de ne plus avoir de désir sexuel à partir du moment où on a des sentiments romantiques ?

Julien (Scala Rosa) : [00:37:44] Non, c’est l’inverse. Je cherchais le mot qui est le contraire de demisexuel (Laure-Adélaïde : Ah oui) demisexuel étant avoir une attraction sexuelle qu’à partir du moment où on a des sentiments romantiques. Et il y avait un autre terme dont j’ai oublié le nom, dans des tables de discussions, il y avait des amis qui étaient venus justement en se posant des questions là-dessus et avaient été tellement soulagés de pouvoir se dire “non mais en fait, notre relation amoureuse a lieu d’être, même si maintenant notre tension sexuelle a disparu”. Et donc du coup, après est arrivée toute des discussions autour du polyamour et de comment garder une vie sexuelle épanouie tout en gardant un contact intense et romantique avec une personne qui serait asexuelle.

Amandine (Explorations Intimes) : [00:38:20] Par rapport aux espace safe etc, je pense que pour moi un green flag c’est quand les animateurs, animatrices, organisateurs ont cette conscience en fait qu’un espace ne peut pas être d’office 100 % safe et donc on a conscience à cette vigilance justement par rapport aux erreurs qui peuvent arriver, à aussi la vulnérabilité de pouvoir le dire aux participants et participantes. Et pareil par rapport au consentement, Amélie l’évoquait, donc le biais de consentement lié aux, entre guillemets, pouvoirs de l’organisateur-organisatrice, ça existe et je pense que déjà juste pouvoir mettre des mots dessus, pouvoir le dire, pouvoir l’expliquer, ça permet justement d’observer ce qui peut se passer en soi. Et ça peut justement être aussi super intéressant parce que ça permet, ben dans la vie de tous les jours, d’observer tous ces biais de consentement. Voilà, je pense que c’est intéressant de pouvoir rendre les activités, les espaces, le plus safe possible, tout en ayant aussi la capacité d’exprimer là où on sent qu’il peut y avoir des zones un peu grises, etc. Et de pouvoir les mettre en évidence, mettre de la lumière, de la clarté dessus plutôt que de faire semblant que et de croire qu’en fait tout va bien, tout est super lisse. Et je crois que c’est hyper riche en fait pour chacun-chacune quand ça se passe comme ça, voilà.

Julien (Scala Rosa) : [00:39:29] Un truc qui est aussi intéressant à souligner je pense, c’est le fait que comme il y a une diversité de manières de proposer des cadres sexe positifs, ça peut aussi convenir à des types de personnalités très, très différentes. Je vois par exemple si on est très timide, qu’on ne sait pas comment entrer en contact avec des autres, qu’on ne sait pas par quel bout prendre notre propre vie sexuelle, etc. Il y a des activités qui peuvent être très chouettes pour pouvoir ne fût-ce que commencer à en parler, commencer à mettre des mots sur ce qu’on ressent, commencer à s’exprimer par rapport à ça, notamment à SexPositiveBelgium qui peut donner des cadres assez chouettes là-dedans parce que je n’ai jamais fait d’atelier chez Laure-Adélaïde et Amandine, mais je pense que là ça va aussi dans cet axe-là. Après, il y a ces genres de quêtes qui peuvent être très frustrant si on est ultra extraverti, un peu fonceur et puis qu’on a vite fait de changer de direction en fait “Ah ok, ça te plait pas ? Ok, ben c’est pas grave, bonne soirée. Du coup je prends les personnes suivantes. Coucou toi ! Est-ce que tu n’aurais pas envie de te faire un câlin ?” Et pouf, pouf, pouf comme ça, être super papillon et rapide à connecter et à déconnecter. Du coup, avec une énergie qui mettrait très mal à l’aise des personnes timides. Du coup voilà, il y a aussi ce genre d’espace qui existe mais voilà, c’est là. Du coup pour moi ce sont des personnes qui sont plus dans des cadres plutôt de “brave spaces” on va dire quoi, où les gens doivent être prêts à pouvoir dire “oui” ou “non” de manière claire. Et avec des gens bienveillants autour à chaque fois pour rappeler que : un “oui” est un vrai “oui” donné avec le cœur, avec le corps, avec le regard, et pas juste un “heu, heu, peut-être, je ne sais pas”, ça, ça veut dire que c’est “non”. Mais que voilà, que les gens qui sont un peu fonceurs ont aussi leur place si tant est qu’ils peuvent faire un pas en arrière dès qu’ils sentent que c’est pas un “oui” clair quoi.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:40:59] Je voulais revenir sur la question du premier contact qui est aussi un, potentiellement un green flag ou un red flag pour les gens. C’est à dire que typiquement, si quelqu’un se renseigne pour aller dans un évènement, qu’il pense être sexe positif et que la personne en face ne veut pas, ne demande pas à la rencontrer et n’offre pas de la rencontrer pour répondre à ses questions, je ne dis pas que c’est mauvais, mais je dis que c’est pas non plus un signe fabuleux quoi. C’est à dire que j’ai l’impression que toutes les personnes qui organisent ici, on a un premier contact. Encore une fois, je compare ça au rencard pour voir si on est compatibles. Bêtement, on se rencontre, on répond aux questions, on pose des questions soi-même, on discute, on parle de sa philosophie, de ses points de vue. Et on fait ça en étant habillé, sans contact physique, dans un lieu public ou en tout cas pas forcément dans un lieu public mais dans un lieu où la personne ne se sentira pas piégée d’une façon quelconque, et pas en proposant directement “Ah Ben t’as qu’à venir faire une orgie pour débuter”, oui mais non en fait. Après il y a des gens qui sont en demande de ça, mais pareil, c’est aussi : la compatibilité ça va dans les deux sens et c’est important de le faire sentir à la personne qui vient que elle est tout à fait légitime à poser toutes les questions qu’elle veut, et à hésiter, et à dire “non mais en fait c’est pas pour moi, ou alors j’ai besoin de réfléchir”. Tout comme elle doit accepter qu’en face, les gens qui organisent disent peut être que j’ai besoin de temps pour réfléchir ou te connaître mieux “avant de” ou au contraire “Ah ben écoute, je pense qu’on a un peu les mêmes valeurs”, voilà, l’idée c’est prendre son temps. Mais c’est quelque chose qui est difficile parce que typiquement, moi je l’ai expérimenté, c’est à dire que je sortais d’une situation un peu difficile quand j’ai trouvé les mouvements positifs, et en fait il y a une espèce de Franzi. Il y a vraiment, il y a la soif de, c’est pas forcement la soif du sexe, mais ça la soif de bouger. C’est à partir du moment où prend la décision d’aller explorer quelque chose, mais on veut que ça arrive quoi, mais ça n’arrive pas. C’est comme rencontrer quelqu’un et avoir une relation, ça n’arrive pas comme ça en claquant des doigts, il faut savoir être patient, il faut… C’est important d’être patient parce qu’en fait, des choses peuvent arriver en claquant des doigts, mais ce ne sont pas forcément de bonnes choses. Donc pour sa propre sécurité, il faut réussir à penser “Je suis en train de prendre des décisions, non pas avec mon cerveau, mais avec d’autres parties plus intimes de mon anatomie. Et ce n’est pas une bonne idée”.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:42:59] Un des Red flag qui pour moi me paraît important par rapport à mon expérience, les ateliers ou les stages auxquels j’ai participé c’est, par rapport à l’organisateur ou l’équipe qui encadre, c’est cette capacité : oser dire “non” et de voir la manière dont le non est accueilli en fait. Parce que le plus difficile, comme tu disais Amélie et je trouve que c’est un des meilleurs tests, c’est il y a un “non” à prononcer, c’est aux organisateurs pour voir comment eux réagissent quelque part, pas nécessairement pour provoquer, pas pour être en conflit, mais quand c’est intimement un “non” pour soi, oser dire le “non” parce que c’est difficile, c’est confrontant. Il y a presque un conflit d’autorité, qu’il n’y a pas vraiment mais en tout cas, il y a une posture-là qui peut peut-être empêcher un vrai dialogue authentique, et puis voir si derrière il y a une l’inclusivité ou de l’exclusion, de la pression ou bien, comme tu dis, on prend le temps, il y a une inclusivité et puis on laisse le libre choix. Et puis aussi, l’autre élément c’est que parfois j’ai entendu des discours un peu trop simplistes, ça rejoint un peu ce que vous dites, mais parfois j’ai déjà entendu “ouais mais c’est simple” ou “tu verras”, oui mais non, peut-être pas s’il y a un questionnement, ou une inquiétude ou quelque chose : prenons notre temps. Ce n’est pas si simple que ça parce qu’il faut arriver à se mettre à la place de l’autre quelque part, quand on est organisateur on est plus “au service”. Vous sentez tout de suite si la personne est au service de quelque chose, ou bien elle consomme, ou elle l’utilise quelqu’un d’autre. Si vous sentez qu’elle est au service de quelque chose, qu’elle est là pour créer un espace ou en tout cas qu’elle est sereine dans ses réactions, vous vous sentez beaucoup plus apaisé. C’est intuitif, mais il faut vraiment écouter votre intuition.

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:44:12] Après, je vais rebondir sur le fait que l’organisateur ou l’organisatrice soit au service de quelque chose parce que c’est aussi un piège. Parce que les difficultés pour dire “non”, ça peut être dire “non” à une personne en position d’autorité, ou ça peut être aussi dire “non” parce que si on dit “non” on quitte l’événement. Par exemple, disons que c’est un événement où les gens sont deux par deux et qu’il y a une balance des genres parce que c’est comme ça que la note d’intention était, et qu’on est venu, et que ça a été organisé, qu’on s’est investi, et que l’organisateur s’investit, voilà. On arrive et puis finalement on se dit “non” je ne veux pas être là, mais en partant il y a une personne qui se retrouve le bec dans l’eau ou carrément tout l’événement est annulé. Et en fait, c’est pour ça que pour moi, les organisateurs et organisatrices, c’est important de rappeler que, à tout le monde, que l’évènement n’est jamais plus important que le bien-être d’un ou d’une participante. C’est à dire si l’événement est annulé, ce n’est pas une mauvaise chose, c’est au contraire la preuve qu’on prend soin des autres, on prend soin de soi, on ne veut pas mener quelque chose en forçant, en mettant la pression à quelqu’un. Et si je participe moi, à un événement, je préfère : si on dit “c’est annulé parce qu’il y a une personne qui n’est plus à l’aise” eh ben je serai beaucoup plus heureuse que si on me dit “on peut y aller”; “Ah ouais, je peux le faire…” Mais oui, mais la personne n’est pas à l’aise quoi, c’est pas possible. Donc en fait, c’est le piège aussi pour les organisateurs et organisatrice. C’est vraiment le fait qu’on a tellement envie d’offrir quelque chose de chouette. Ce n’est même pas pour soi qu’on veut le faire, c’est pour les autres, on veut que l’événement soit un succès, qu’on peut être amené à prendre des décisions qui ne sont pas bonnes aussi. C’est super important pour nous de se remettre en question de ce point de vue-là et de se dire “ouais, ça me fait pas plaisir d’annuler, mais je ne peux pas ne pas annuler en fait” et comme ça il y a des décisions qui sont compliquées. Dans les trucs, moi j’ai un de mes gros combats, c’est le “creepy guy”. Il y a comme ça des gens, et malheureusement ce sont souvent des hommes, qui sont perçus par d’autres personnes comme “creepy” mais ces personnes n’ont absolument rien fait de mal. Je connais des gens comme ça qui participent à des événements auxquels j’ai participé, ou que j’ai pu organiser, et les gens font “ah non, cette personne vient ? Ah alors dans ce cas-là, je ne vais pas venir parce qu’il est creepy” et je dis là “il a fait concrètement quelque chose qui était creepy?” et en fait non, c’est pas des actes, c’est une façon de percevoir quelqu’un et malheureusement on perçoit plus facilement comme “creepy” un homme plus âgé, pas très beau, pas très attirant physiquement, qui se conduit exactement de la même façon qu’une très jolie jeune femme. Bah, le même comportement ne va pas attirer la même chose parce que les gens ne vont pas percevoir de la même façon. Et c’est aussi important parce que je connais des organisateurs, et je le comprends, qui font du tri et qui disent “non mais cette personne, je ne vais pas la prendre parce qu’elle est perçue comme creepy par les autres”. Mais donc c’est aussi un truc pour les organisateurs de se forcer à se dire “ben en fait, cette personne, elle va dans le sens des idées, tout son discours est parfait, elle n’a jamais agi d’une façon qui ne correspondait pas, je la surveille mais résultat est-ce que je suis légitime à pas la faire venir ? Parce que si elle vient, ça risque de flinguer mon évènement… C’est à dire si elle vient, il y a des gens qui viendront pas, si ces personnes ne viennent pas, il y en a d’autres qui ne viendront pas, ou elles ne seront pas à l’aise, ou ça peut mettre une mauvaise vibe dans l’évènement”. Et en fait, c’est vrai qu’on peut être tellement enthousiaste à l’idée de mener le meilleur événement possible qu’on peut prendre des décisions qui sont injustes. Donc c’est aussi à nous de faire super attention et aussi donc de faire gaffe aux organisateurs. Franchement, moi aussi, un autre Red Tag dont je n’ai pas parlé c’est : je connais des groupes comme ça, j’en connais un France par exemple, tous les gens qui sont là-bas, ils sont très inclusifs mais tous les gens qui sont là-bas sont jeunes et beaux, et plutôt minces. Et ils sont tous mais “hyper inclusif, tout le monde peut venir”, sauf que comme c’est par cooptation, ils ne parlent pas tellement de trucs aux gens dont ils estiment qu’ils ne seraient pas heureux et qu’ils ne trouveraient pas leur place s’ils venaient parce qu’ils sont jugés pas assez beaux et donc pas attirants. Et donc il ne chopera pas, ils n’auraient pas de succès, donc ils seraient malheureux, donc autant les protéger. Ça c’est un discours pourri pour justifier le fait de “si j’ai que des gens jeunes et beaux, et sexy, un peu chaud patate, et plutôt sexuel et pas de demisexuel, et pas de asexuel et tout, mon événement ben les gens vont plus facilement baiser, donc ça sera un succès”. Alors que ce n’est pas ça le succès d’un évènement en fait. Mais ça peut partir d’une bonne intention de l’orga de vouloir offrir le truc qui marche le mieux possible. Et en fait, ce qui marche le mieux possible, ce n’est pas forcément ce qui est le plus juste, et le plus… Et le plus vrai.

Julien (Scala Rosa) : [00:47:50] Je pense que pour ça c’est des intentions qui doivent être claires à la base dans la création de l’événement. C’est : est-ce qu’on fait un événement pour avoir quelque chose de fun, où on se prend pas trop la tête, on a juste envie de mettre des gens dans une salle et que tout le monde s’amuse et voilà c’est bon youp-là. Ou alors si on est dans un côté plus militantisme, ou activiste, sur la mise en lien, sur la confrontation avec l’autre, de travailler sur l’altérité. Ou alors est-ce qu’on est en train de travailler sur un groupe qui est très fragile, avec différents traumas, ou des réactivités, des sensibilités exacerbées ? Et que du coup il faut peut-être éviter de rajouter du challenge en invitant des personnes et que l’altérité risque d’être problématique. Je pense qu’il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse à ça je pense… C’est juste au niveau de l’intention, de quel type d’événement on veut faire. Donc du coup, c’est chouette d’organiser une diversité d’événements.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:48:39] Comme on l’a dit plusieurs fois, en soi tout est bon, il faut trouver une adéquation entre l’offre et ce qu’on cherche aussi. C’est à dire qu’il faut aussi avoir le courage, en tant qu’organisateur, parfois d’oser quelque chose, d’être confronté à du feedback, à des expériences et puis de se dire est-ce que ça répond vraiment à mes besoins, comment le public réagit, et de se dire que ça a le mérite d’exister aussi. Et si on dit “Ben tiens, ça c’est pas mon truc”, ben c’est très bien en fait, il faut juste être honnête avec soi et avec l’autre, dire “pour différentes raisons, ça ne me convient pas. Mais peut-être que ça convient à un public assez large, mais moi je préfère peut-être aller voir ailleurs” et il y a énormément d’activités différentes dans les activités sexe positif. Comme tu disais, ça peut se passer quelque part entre amis, entre des cercles de parole ou des cercles de découverte : par exemple de masturbation ou de… Simplement, il y a une énorme, un énorme spectre d’activités qui existe. Et je pense que la richesse c’est celle-là en fait, et d’arriver à oser en fait questionner, de découvrir, de regarder, découvrir quel est le cadre, s’il n’est pas suffisamment défini. Et puis je pense que tout un chacun ici autour de la table passe beaucoup de temps, je pense, à accueillir les gens, que ce soit Laure-Adélaïde et Amandine par rapport au dialogue préalable avant une inscription. SexPositiveBelgium c’est la même chose, il y a beaucoup d’étapes, de créer le lien en fait, et de se comprendre mutuellement pour savoir si on parle de fondamentaux similaires. Avec Julien aussi hein, Scala Rosa il y a vraiment une clarté aussi de bouche à oreille.

Julien (Scala Rosa) : [00:49:49] Ça, ça dépend de quel type d’événement. Il y a des événements pour qui c’est complètement fermé, c’est que des potes et les potes des potes. Il y a d’autres événements qui sont complètement ouverts et du coup c’est une prise de risque d’ouvrir et ensuite de devoir gérer, de suivre de très près tout ce qui se passe pour pouvoir intervenir, pour pouvoir être clair, pouvoir interrompre éventuellement les interactions. C’est… Il y a des phases expérimentales, voilà.

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:50:12] He ben justement, c’était pour revenir sur la compatibilité ou l’incompatibilité. Ben en instaurant ce dialogue et cette communication, ben ce qui est super, c’est que en apprenant à se connaître, nous les différentes personnes organisateur.rice.s de différentes structures sexe positif, on peut aussi rediriger les personnes qui ne vont pas nécessairement trouver ce qu’ils recherchent chez nous. Et du coup ben c’est ça aussi qui est super riche, de créer ce réseau ici sur Bruxelles, ou la partie francophone, et même la partie néerlandophone de Bruxelles, et même à l’international aussi comme tu en parlais plus tôt Olivier.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:50:50] Oui, d’ailleurs ça me permet d’aborder le sujet suivant que j’avais envie de faire, un appel un peu à cet écosystème en Belgique. Parce que voilà, on est cinq au micro, on partage, on dévoile une partie d’informations pour les personnes qui ne connaissent pas du tout le milieu. Et par contre, je suis intéressé d’être contacté par différents organisateurs, organisatrice d’événements qui se considèrent sexe positive pour être en lien, apprendre à se connaître, à s’entraider, à se relayer, éventuellement aussi, enfin voilà. À faire un peu cette cartographie pour aiguiller et aider au mieux. S’entraider, mais aussi aiguiller au mieux les gens qui s’intéressent, et comme tu dis Laure-Adélaïde, parfois je suis contacté par des gens et puis je me dis “Tiens, peut-être que la personne est plus intéressée d’avoir des sessions individuelles avec des professionnels expérimentés dans le contact physique et autres. Et on a un réseau, on a des contacts”, donc en fait il y a tellement de solutions. Parfois on croit que l’activité va nous correspondre, en fait ça ne nous correspond pas à nos besoins et on peut s’enrichir les uns les autres grâce à notre réseau de contacts. Donc je fais un appel un peu à tout cet écosystème en Belgique, voire aussi à l’étranger. Donc envoyez-nous simplement un email, on mettra les coordonnées dans l’article du podcast.

Julien (Scala Rosa) : [00:51:44] Ce serait vraiment super cool si on pouvait avoir une sorte de, je ne sais pas comment ça peut exister ou comment ça peut être mis en place et aussi pour garder une forme de qualité, mais d’avoir une sorte de liste de contacts ou de carnets avec tous les différentes associations qui existent, tous les différents thérapeutes, animateurs, professeurs, points de contact, etc. Enfin je dirais, histoire qu’on puisse savoir un petit peu ce qui se passe, parce que j’ai l’impression qu’il y a énormément de choses qui se font, notamment au niveau Queer, qui restent souvent sous le radar parce que c’est les plus marginaux dans la sexualité, et qui organisent plein de choses. Mais du coup, dans des squats, dans des coins ou si on ne connaît pas on en entendra jamais parler, c’est ni sur internet, ni encore moins à la télé ou ailleurs, donc voilà. S’il y a moyen de faire une sorte de mise en lien de tout ça, je pense que ça pourrait être super chouette parce que j’entends souvent des gens autour de moi qui me disent “Tiens, mais j’aimerais bien libérer ma sexualité, mais comment je fais ?”; “Bah écoute, je ne sais pas par quel bout tu veux le prendre : si tu veux faire du BDSM je connais des gens qui… Si tu veux faire du tantra il y a ces gens-là, si tu veux faire du ça ou du ça, il y a ça… Si tu veux, si tu démarres vraiment, que tu veux juste discuter, il y a ça. Si tu es plutôt au niveau relationnel et interpersonnel, savoir comment gérer une vie polyamoureuse, ben voilà c’est plutôt ces gens-là”. Si on pouvait avoir une sorte de liste pour pouvoir aider les gens à faire des premiers pas dans les eaux qui les conviennent, ce serait vraiment cool.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:52:55] Y a-t-il autre chose que vous souhaitez partager avant de clôturer ce podcast ?

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:52:59] Ben tu parlais de nous demander de dire comment on peut nous trouver je crois. Ben nous ça a déjà été dit le SPB SexPositifBelgium, nous avons un website en construction donc bientôt nous aurons vraiment un site internet digne de ce nom, pour l’instant il n’est pas très utilisé. Nous avons une page publique sur Facebook et nous utilisons Meetup aussi comme moyen de nous contacter, et par contre c’est en anglais mais tout le monde est bienvenu francophone, néerlandophone, c’est juste que la plupart du temps, par défaut, on organise en anglais. Après il y a des choses organisées dans toutes les langues et donc nous avons : chaque mois il y a un SPB café, un dimanche du mois, dans trois villes différentes, il y a Leuven, Gand (on reprend à Gand normalement) et Bruxelles. D’ailleurs je suis souvent hôtesse de l’une des personnes qui accueillent les gens lors du SPB Café. Donc le principe c’est de 14 à 17 h quelque chose comme ça, les gens viennent, ils ne sont pas obligés d’être la 14 h, ils peuvent partir au bout d’une demi-heure ou de dix minutes s’ils veulent, ou arriver plus tard. Voilà ils viennent et ben on bavarde, c’est vraiment l’équivalent du premier rencard mais en groupe, on répond aux questions, il y a des gens du SPP, il y a des gens nouveaux et tout le monde est bienvenu dans des cafés publics, voilà. Et il n’y a aucun contact physique, il n’y a pas nudité, on est habillé normalement, c’est vraiment juste dans un espace privé. À chaque fois, on est dans un espace privé du bar ou du café, histoire d’avoir la confidentialité. Et voilà, il suffit de venir et dire “Hey bonjour”.

Julien (Scala Rosa) : [00:54:13] Pour ma part donc il y a le site web Scala Rosa point com où on peut voir du coup les prochains workshop organisés. Le principe c’est que ce sont donc des workshop payants et il y a tous les premiers lundis du mois une table de discussion gratuite, enfin c’est juste en mode “auberge espagnole”, tu viens avec une bière, un jus de fruit, un pot d’olive ou une quiche…. Viens, fais comme tu veux, ou même rien, tu peux venir les mains dans les poches, t’es bienvenu aussi tant que tu viens avec le cœur ouvert, le respect et la curiosité de rencontrer des gens autour d’un sujet qui serait les manières alternatives de relationner de manière amoureuse. Et je suis aussi monteur de fictions et de documentaires de formation. Ça fait dix ans que je suis dans le cinéma. Bon, ça c’est pas tellement en lien avec Scala Rosa mais c’est un projet personnel que j’aimerais vraiment pouvoir développer, j’avais réalisé différentes choses, notamment des films de post porn – donc c’est à dire du porno féministe expérimental – et j’aimerais pouvoir rencontrer des gens qui seraient motivés, intéressé à être filmé en couple, ou à plusieurs, avec votre amoureux, avec vos play partner ou n’importe quoi… Et à créer un film où c’est la personne qui est filmée qui est en même temps le client et qui va être le seul ou la seule dépositaire du produit final. C’est à dire qu’après qu’on a monté le film, on efface les rushs, c’est pas pour de la diffusion, c’est juste pour vous, comme ça vous avez l’occasion de vous masturber sur autre chose que des bimbos de Californie. Vous pouvez aussi vous masturber sur vous-même et sur votre couple, et contempler la beauté de votre couple, et de votre connexion à vous mise en valeur par la cinématographie. Donc voilà, si vous avez envie d’en parler avec moi et si ça vous intéresse ben n’hésitez pas à m’envoyer un mail ou passez par Scala Rosa pour en parler.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:55:53] Laure-Adélaïde ou Amandine si vous voulez un mot de la fin, soit un contact ou faire une promotion de quelque chose ou…

Laure-Adélaïde (Explorations Intimes) : [00:55:59] Donc Amandine et moi on s’appelle Explorations intimes au pluriel. On organise des soirées, matinées, de petits ateliers. Et on organise aussi des plus longs moments comme des week-ends ou même des plus long week-end. On est actives sur Facebook, Instagram. On a aussi une autre adresse email qui est mentionnée dans les descriptions. Amandine si tu veux ajouter quelque chose ?

Amandine (Explorations Intimes) : [00:56:24] Oui, juste moi j’ai envie de dire qu’au mois de mars, début mars, on fait une espèce de petite tournée en Wallonie et à Bruxelles. On va proposer un atelier découverte de 3 h 30 donc à Bruxelles, à Namur, à Liège, en Ardenne et dans le Brabant wallon. Et du coup, ça permet aux personnes… Donc c’est aussi un atelier où on est tous habillés etc etc etc. Et du coup, ça permet vraiment aussi aux personnes de venir un petit peu découvrir, sentir notre univers, voir si ça passe. Ça permet aussi de pouvoir discuter avec nous avant ou après l’atelier, si les personnes ont l’élan de participer à quelque chose de plus long. Voilà, c’est vraiment l’occasion de venir nous découvrir. Donc j’avais envie de rajouter ça pour clôturer, voilà.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:57:05] Alors on va terminer par la question qui est aussi habituellement posée : quelle est l’accessibilité financière de vos différentes activités, au-delà de l’adéquation effectivement du contenu ? Parfois on se demande mais est-ce que j’ai les moyens ? Est-ce que c’est accessible ? Qu’est-ce que vous proposez ?

Amélie (Sexe positive Belgium) : [00:57:17] Au SPB le principe c’est qu’on ne fait pas d’argent, tout est entièrement bénévole, les décisions sont prises aussi : dès qu’on rejoint le groupe, on a un droit de vote sur les, sur le fonctionnement du groupe. À une époque on demandait 5 €, je crois, l’année, puis on a laissé tomber parce qu’on ne voulait pas que ça bloque les gens. Donc voilà, quand on organise un événement, à moins qu’il y ait des frais liés à l’événement, typiquement si on fait un week-end ben on fait une participation aux frais et même là on a un prix solidaire, c’est à dire on invite les gens qui peuvent se le permettre à payer plus pour financer des places moins chères pour les gens qui ont moins de moyens et on demande aucune preuve de ça. Et pour la plupart des événements, on fait une suggestion de 2 € de donation pour le fonctionnement du groupe, mais on pose une boite dans un coin et personne ne va vérifier qui a mis de l’argent et voilà quoi.

Julien (Scala Rosa) : [00:57:55] Chez Scala Rosa ça dépend des activités. Il y a les tables de discussion qui sont gratuites, il y a des workshops qui tournent entre 10 et 20 € le workshop avec Parfois, si on prend un package par exemple pour le power play qui est en quatre modules, on peut avoir 50 € pour les quatre modules par exemple. Et alors, si vous avez envie d’avoir votre propre film pornographique ou c’est vous les stars de votre film, bah ça c’est vraiment au cas par cas, parce que ça peut être entre 500 € et 50?000 € selon le budget que vous avez. S’il vous faut des acteurs et des décors et de tout ce que… Voilà, c’est “Sky is the limit”, donc ça c’est négociable. Mais sinon après si vous avez juste envie de discuter, c’est déjà gratuit.

Amandine (Explorations Intimes) : [00:58:37] Mais nous les ateliers et les stages qu’on propose sont payants. Après on a vraiment à cœur d’offrir une accessibilité donc ça nous est déjà arrivé d’offrir des stages à une personne par exemple qui n’avait pas du tout de revenus pour le moment et qu’avait vraiment à cœur de venir explorer au travers de ce qu’on proposait. Donc voilà, on a déjà aussi participé à des festivals de façon plus bénévole etcetera, donc ça dépend un petit peu. Mais à priori les workshops et les stages sont payants et voilà, n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’infos et vraiment à être tout à fait souverain-souveraine dans le fait d’exprimer le fait que vous n’en avez pas les moyens. Et on est hyper ouverte à trouver 1000 solutions pour vous permettre d’avoir accès à ce qu’on offre. Et par ailleurs les personnes qui ont plein de moyens et qui ont envie de contribuer, d’être solidaire avec les autres : bienvenu aussi, voilà.

Olivier Mageren (Love Health Center) : [00:59:26] Et concernant le “Love Health Center”, on a une diversité d’activités mais certaines activités sont gratuites et en général on affiche malgré tout un prix qui est libre et conscient. C’est à dire le prix vous permet de savoir comment évaluer la valeur aussi par rapport à la création. Parce qu’on a des frais fixes d’assurance, de services professionnels ou autres, ou de location de lieux. Et donc effectivement on demande une contribution, mais c’est libre et conscient en fonction du moyen de chacun. On fait toujours des prix étudiants ou autres, qui permettent en fait que le prix ne soit jamais un obstacle, même si parfois les prix sont assez élevés. On peut toujours discuter et clarifier ensemble comment on peut répondre aux besoins. Un tout grand merci à tous les quatre, j’espère que ce podcast aura permis de répondre à beaucoup de vos questions, aux auditeurs-auditrices si vous en avez. Vous avez nos coordonnées dans l’article, donc vous pouvez nous contacter. Sachez que comme pour chaque épisode, vous pouvez laisser un message audio sur la plateforme Vodio dont le lien sera dans l’article. Et donc on aura plaisir à transmettre vos feedback qui sont peut-être anonymes, ou pas, mais en tout cas communiquer en privé aux intervenants ici Julien, Amélie, Laure-Adélaïde et Amandine. D’autre part, si vous aimez nos activités, nos podcasts, vous pouvez également nous soutenir en partageant ce podcast, en le likant, en envoyant vos amis sur Facebook ou en privé. Et également vous pouvez faire une donation mensuelle au “Love Health Center”, pour toutes ses créations, par exemple 5 € par mois, et on vous souhaite une magnifique journée.

Générique Outro sur tapis musical : [01:00:41« Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » 

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